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Il y a cinquante ans, adieu l'Algérie...

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  • Il y a cinquante ans, adieu l'Algérie...

    Il y a mille Algérie. La première qui vient au cœur, c'est celle du soleil et de la Méditerranée. Si l'Histoire ne s'était mêlée de son destin, cette Algérie en carte postale pourrait illuminer de bonheur toutes celles et tous ceux qui vivent ou qui ont vécu là-bas - « les soirs sur la mer étaient sans mesure », nous en disait Albert Camus… Il y a ce pays aux villes éclaboussantes, le désordre chaleureux d'Alger, les odeurs qui montent du port et l'incomparable blancheur qui bouleverse le voyageur pour peu qu'il vienne de la mer. Mais aussi l'Algérie des roses de Blida, des musiques d'Oran, des gorges et des surplombs vertigineux de Kabylie. L'Algérie des clémentines juteuses et des bougainvilliers, l'Algérie « andalouse », celle aussi des sables infinis. Odeurs, saveurs, souvenirs…
    Il y a l'Algérie d'aujourd'hui, jeune, riche, fière, méfiante, parfois même susceptible, qui regorge d'espérances et de jeunesse, mais paraît encore chercher son épanouissement. C'est l'Algérie en devenir - un demi-siècle d'indépendance -
    à laquelle nous lie toujours, bon gré mal gré, une part d'histoire si longtemps partagée, et les douleurs qui l'ont accompagnée.
    Car il est aussi des cartes postales plus anciennes, des photographies froissées de nostalgie, elles sont vieilles d'une cinquantaine d'années et même bien davantage - toute une période sépia où l'oubli le dispute à la mémoire.
    L'Algérie d'avant-hier se perd, pour nous Français, dans les livres du XIXe siècle. C'est l'histoire d'une conquête coloniale longue et violente, entamée en 1830, puis l'installation de la République française sur ces rives Sud de la Méditerranée,
    les nouveaux arrivants - français, espagnols, italiens - qui plantent leurs bagages sur une terre bénie, découvrent les contours d'une nouvelle vie, assoient leur descendance. À partir de là - 1870 -, on apprend à l'école cette évidence qui allait autoriser tant de malentendus : l'Algérie, c'est la France pour des générations d'Européens, nés là-bas, nourris à cette terre, et grandis aux côtés des populations musulmanes - selon les cas, avec une réelle bienveillance ou un mépris suicidaire.
    On sait ce qu'il advint à partir du 1er novembre 1954. Ce jour-là, l'autobus poussif traverse les Aurès. A un barrage sauvage, une poignée de nationalistes algériens en font sortir Hadj Sadok, un caïd qu'ils accusent de « collaboration avec le colonialisme français » et le fusillent sur le champ. Descendu de l'autobus, un jeune instituteur français, pétri d'idéalisme, Guy Monnerot, 23 ans, est abattu à son tour dans l'affolement général. C'est le début de l'insurrection.
    À partir de cette Toussaint rouge, beaucoup durent choisir leur camp, la plupart furent jetés, souvent malgré eux, dans une tourmente dont ils ne sont pas sortis. La guerre d'Algérie aura écrit des pages d'une grande cruauté - une litanie que chaque camp rappelle comme pour mieux authentifier ses malheurs. Car l'émotion s'est mêlée à la vérité historique, si bien qu'il reste toujours à rédiger une Histoire impossible - cinquante ans, presqu'une vie d'adulte, c'est encore trop court pour apaiser les passions, sinon les haines, et dire (objectivement ?) ce que furent ces années. La guerre de la mémoire n'a jamais cessé.


    Repères

    1830. 14 juin, les troupes françaises débarquent à Siddi-Ferruch.
    5 juillet, prise d'Alger.
    1843. Mai : prise de la smalah d'Abd El-Kader, massacre des populations arabes.
    1881. Loi de l'indigénat (régime spécial pour les musulmans).
    1944. De Gaulle supprime le code de l'indigénat.
    1945. Répression d'émeutes dans la région de Sétif (mort de 100 Européens, de 15 à 45 000 Algériens).
    1954. Création du Front de libération nationale (FLN). 1er novembre : début de l'insurrection.
    1955. Le Parlement français décrète l'état d'urgence.
    1957. Janvier-octobre : bataille d'Alger remportée par le colonel Bigeard. L'armée accusée de pratiquer la torture.
    1958. L'armée prend le pouvoir à alger. Création d'un Comité de Salut public dirigé par le général Massu. 4 juin : De Gaulle s'adresse à la foule d'Alger : « Je vous ai compris ». Il est élu président de la Ve République le 21 décembre.
    1959. De Gaulle reconnaît le droit à l'autodétermination pour les Algériens.
    1960. Janvier : la semaine des barricades, soulèvement des Européens au nom de l'Algérie française. 19 décembre : l'ONU reconnaît le droit à l'indépendance de l'Algérie.
    1961. 8 janvier : le « oui » l'emporte au référendum sur l'autodétermination. Février : création de l'Organisation de l'armée secrète (OAS), groupe terroriste pour l'Algérie française. Le putsch des généraux à Alger dirigé contre De Gaulle est un échec. 17 octobre : répression d'une manifestation d'Algériens à Paris (100 morts).
    1962. 18 mars : signature des accords d'Evian. Cessez-le-feu. Bilan de la guerre : entre 300 et 600 000 morts. Début de l'exode des Européens. 5 juillet : indépendance de l'Algérie.
    1964. Les troupes françaises se retirent d'Algérie.

    Source: La dépêche
    veni vidi vici .

  • #2
    La guerre de la mémoire n'a jamais cessé.
    Il nous faut plus de temps et beaucoup de travail, 50 ans n'ont suffit qu'à mettre en évidence nos faiblesses, nos lacunes et nos besoins.

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    • #3
      l,Algerie a gagné,la France a perdu.....................Son paradie
      130ans de colonialisme aveugle c,est a la france d,exorciser ses demons.


      Tahia Ljazaier
      Les algeriens ,il vaut mieux etre avec eux que contre eux. Lucky Luciano

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