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L’intouchable Israël et la “menace” iranienne

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  • L’intouchable Israël et la “menace” iranienne

    C’est sans sourire que Netanyahou se scandalisait, avant-hier, après son entrevue avec Barack Obama, de l’impuissance de la communauté internationale à soumettre l’Iran à un contrôle effectif de ses recherches et activités nucléaires. C’est toujours sans sourire qu’il constatait l’inefficacité de sanctions occidentales contre le programme nucléaire iranien. C’est encore sans sourire qu’il disait avoir trop patienté devant l’entêtement de l’Iran à vouloir se doter d’une arme qui menacerait dangereusement la sécurité d’Israël.

    Si, pourtant, il y a un État qui légitime le mépris des interventions de la communauté internationale, c’est bien Israël. Cet État a ignoré des centaines de résolutions, dont quatre-vingt-neuf résolutions “contraignantes” du Conseil de sécurité des Nations unies ! Et c’est cet état, “au-dessus des lois”, qui humilie les instances internationales à chaque fois qu’elles osent condamner sa brutale répression ou sa politique coloniale, qui, aujourd’hui, se plaint de l’inanité de la justice internationale.
    Non, Netanyahou devait forcément sourire en pensant au ridicule dont se couvre le Conseil de sécurité à chaque fois qu’il ose un rappel à l’ordre d’Israël. Il devait sourire à la patience contrainte des Palestiniens auxquels il refuse avec la compréhension de la communauté internationale le droit à un État et auxquels il retranche chaque jour une fraction de la base territoriale de cet hypothétique État. Il devait sourire celui qui conçoit que la communauté internationale n’a pas à connaître ni à commenter et, encore moins, à contrôler ses capacités nucléaires !
    Bien sûr, Netanyahou ne s’embarrasserait pas de formes légalistes pour frapper l’Iran. Les autorités israéliennes ont l’habitude de décider de ce qui est légitime pour la sécurité de leur peuple. La communauté internationale enregistrera ensuite les effets du fait accompli. Et la dépense électorale des administrations américaines fait qu’il dispose, pour soutenir sa stratégie expansionniste belliqueuse, de la volonté politique de la superpuissance. Ce n’est pas la confiance dans la capacité de la “communauté internationale” à freiner l’effort nucléaire de l’Iran qui le retient de l’attaquer ; ce n’est pas non plus sa patience à attendre que les sanctions fassent leur effet. Israël n’a pas eu cette sagesse en 1981, puis en 2007, quand il s’agissait de bombarder des installations en Irak et en Syrie. C’est juste qu’il n’a pas l’assurance que ses frappes resteraient, cette fois aussi, sans réaction.
    Ce qui atteste que l’État d’Israël n’évolue pas dans les mêmes conditions stratégiques, c’est justement ces manifestations d’impatience qui s’expriment sous forme de pressions soutenues sur Obama et ces forfanteries inhabituelles pour un État guerrier qui a l’habitude de frapper avant de parler.
    Le régime ne répond pas aux critères de l’État démocratique responsable. Mais dans la problématique du Moyen-Orient, son accès à l’arme nucléaire constitue l’unique élément de contrepoids dans l’ordre israélo-américain dont les Palestiniens constituent les victimes. Bien sûr, la “menace” iranienne, dont il reste à confirmer la réalité, peut être réduite à tout moment. Il restera la question de savoir quels gouvernements, en Israël et aux États-Unis, seront prêts à en payer le prix et en prévenir le paysage géopolitique du lendemain.

    Liberté
    la curiosité est un vilain défaut.
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