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Malek Haddad candidat aux législatives algériennes !

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  • Malek Haddad candidat aux législatives algériennes !

    Président de l’Union des écrivains algériens en 1967, Malek Haddad fut par excellence le modèle d’intellectuel de la réconciliation. Son tempérament politique, poétique et social est différent, plutôt opposé à celui de Kateb Yacine. Si le premier était docile et discipliné le deuxième était rebelle le désobéissant. Et malgré sa soumission et son obéissance, Malek Haddad était rejeté, régurgité par la classe politique algérienne. Historiquement, l’image de l’intellectuel, aux yeux de la classe politique algérienne, est diabolisée et diabolique. Depuis la guerre de Libération et jusqu’à nos jours, les régimes politiques algériens n’ont jamais ni digéré ni accepté l’intellectuel critique, vrai et civique. En 1976, l’écrivain Malek Haddad, me disait le docteur Abdallah Hammadi, s’est présenté comme candidat aux élections législatives, à Constantine, sa ville qu’il adorait, immortalisée dans ses romans et dans sa poésie. Je vous parle de Malek Haddad, celui qui a écrit l’Élève et la leçon, 1960, je vous parle de celui qui a écrit Je t’offrirai une gazelle, 1959, de celui qui a écrit la Dernière impression, 1958, de celui qui a écrit le Quai aux fleurs ne répond plus, 1961, celui qui a écrit les Zéros tournent en rond” ! Qui était-t-il, ce Zéro qui tourne en rond ? N’est-t-il pas l’écrivain lui-même ? Malgré sa docilité politique, le système ne lui a jamais pardonné son civisme et sa sensibilité poétique dérangeante et incompatible avec les idées des politicards. Rejeté par le parti, son parti, l’entrée de Malek Haddad à l’hémicycle du Parlement a été avortée. Cette défaite politico-sociale, écrit Marzak Baktach, fut pour un écrivain fragile et sensible, à l’image de Malek Haddad, une sorte de séisme dans son parcours individuel. Cette défaite a agité la vie de l’auteur et remué “le Zéro qui tourne en rond” ! Offusqué, cette défaite a fini par l’emporter dans sa tombe, deux ans plus tard le 2 juin 1978. Méditant sur cette tragédie haddadienne (de Haddad), je me demande : peut-on définir quelques caractéristiques de l’image de l’intellectuel forgée dans l’imaginaire du pouvoir politique algérien ? Chez “le politique algérien”, l’intellectuel est un bouarrif. Le mot est récurrent dans le lexique du discours politique comme dans sa rhétorique. Le mot bouarrif signifie celui qui pense trop, mais toujours faux et en faux. Quelqu’un qui détient beaucoup d’idées, mais ne servant à rien. Un zéro qui tourne en rond ! Bouarrif est le penseur en péjoratif ! Bouarrif est celui qui cogite loin de la réalité, celle vue par le politique. Ainsi, ses idées et son cogito ne servent qu’à déranger, qu’à perturber les fantasmes du pouvoir politique. Bouarrif c’est aussi le naïf (t’nah) dans le pays des loups et des renards ! Aux yeux du pouvoir politique algérien, l’intellectuel est aussi celui qui, par ses idées critiques, met “le bâton dans la roue” par sa f’hama ! Il ne faut jamais écouter un bouarrif, conseil du politique algérien ! Ainsi, il est demandé de se débarrasser de cette créature maudite, un autre conseil du politique algérien ! Et l’histoire de l’Algérie nous en dit beaucoup. Nous en cache beaucoup. Trente-six ans après la défaite de Malek Haddad aux élections législatives de 76, des milliers d’élus députés ont chauffé, ou plutôt ont fatigué les fauteuils de l’hémicycle de l’APN (la chambre basse). Mais parmi tous les ghachis qui se sont succédé dans ce lieu, citez-moi un seul nom qui a illuminé l’Algérie et continue à le faire, même depuis sa tombe, comme l’a bien fait Malek Haddad. Lui, en fin de compte, pour qui son Parlement est constitué de ces milliers de lecteurs éparpillées dans le monde. En 2012, trente-six ans après, un autre président de l’Union des écrivains algériens, en l’occurrence Abdelaziz Gharmoul, nouvelliste, romancier et journaliste créa un parti politique ! Mais ceci est une autre histoire dans l’Histoire.

    Amine Zaoui
    Liberté
    "Tout ce que je sais, c'est que je ne sais rien."
    Socrate.

  • #2
    Allah yarhmou
    Un de mes auteurs fétiches algériens.
    A lire, La Dernière impression. Un vrai bijou

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    • #3
      Son rapport à la langue française était des plus troublants.
      Il a fini par cesser d'écrire en cette langue qu'il maniait pourtant à la perfection.
      C'est l'exemple idéal (extrême) de ce rapport que beaucoup d'Algériens ont à l'égard de la langue française : amour et haine. Une langue, à la fois, colonisatrice et émancipatrice.
      "Tout ce que je sais, c'est que je ne sais rien."
      Socrate.

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      • #4
        Salut la famille...

        Il a écrit en arabe?

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        • #5
          Salut Bachi,

          A ma connaissance, non. Mais il se sentait assez coupable pour arrêter d'écrire en français. Je crois que c'est lui qui disait qu'entre l'exil et le silence, il préfère le silence. Par exil, il désigne l'"exil de la langue". La langue française lui paraissait comme une barrière entre lui et les siens. A ce propos Il disait : "Je suis moins séparé de ma patrie par la Méditerranée que par la langue française ! Je suis incapable d'exprimer en arabe ce que je sens en arabe". Cité par Mohamed Ben Rabah, dans "La langue perdue".
          "Tout ce que je sais, c'est que je ne sais rien."
          Socrate.

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