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Mohamed Ben Hanafi tire sa révérence

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  • Mohamed Ben Hanafi tire sa révérence

    Alors que l’on venait juste de commémorer le 40e jour de la disparition de l’icône de la chanson kabyle, Chérif Kheddam, voilà qu’un autre chantre de la culture amazighe vient de tirer sa révérence.
    Mohamed Ben Hanafi, chroniqueur poétique, né en 1927 au village Sidi Athmane (Ouacifs ), s’est éteint dans la matinée de dimanche dernier à Boukhalfa, dans la banlieue de Tizi-Ouzou. La nouvelle de sa disparition a suscité une vive émotion chez tous ceux qui connaissent la valeur du verbe kabyle que l’imagination débordante du défunt avait su explorer jusque dans ses moindres secrets. Poète prolixe et prolifique, il avait tout donné pour la poésie kabyle, léguant un riche héritage au patrimoine ancestral. Homme de radio dès les premières années de l’indépendance, Mohamed Ben Hanafi a écrit des sketchs et des pièces de théâtre, animé des émissions-cultes. Parolier, il a révélé par sa poésie surgie des entrailles des chanteuses qui ont relevé le flambeau de la chanson kabyle féminine comme Anissa, Malha, Nouara ou Chavha. Cette dernière, en pleurs, a dit sur les ondes de la Chaîne II que Ben Hanafi a été plus qu’un père pour elle. Son talent l’avait conduit à animer des émissions qui avaient toutes pour vocation de redorer le blason de la culture amazigh, à une période-clé de sa vie, avec comme leitmotiv une exigence de tous les instants. Disparu, tout le monde reconnaît aujourd’hui qu’il fut un grand poète. Mais comme beaucoup de ses pairs partis avant lui, il avait vécu dans l’anonymat. Aucun sérieux hommage ne lui a été rendu de son vivant. «Ghaf yiri lkanun», fut sa dernière émission dont il avait enregistré un épisode peu avant les dernières intempéries. A Alger, son lieu de prédilection dans les années 1960/-1970 fut le jardin public de Bir Mourad Raïs où il se ressourçait auprès des vieux du bled.Incontable, la fabuleuse mémoire du défunt est à souligner. A Bouzeguène où il avait animé un gala de Aït Menguellet en 1974 avec Chérif Nadir et Chavha qui avait chanté à l’occasion une de ses chansons «Assa tiwizi», il a répété intégralement quelques jours plus tard sur les ondes de la radio un long poème original déclamé alors par Mhand Azazgui, percussionniste de Slimane Azem «Hedhragh awal sichiwiw». Adieu le poète !

    Salem Hammoum
    Le Soir d'Algérie
    "Tout ce que je sais, c'est que je ne sais rien."
    Socrate.
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