Hugh Hefner, le fondateur de Playboy, n'a peur de rien et surtout pas du choc des civilisations. Pour relancer son magazine, il est parti proposer ses beautés aux jeunes d'Indonésie, le plus grand pays musulman de la planète. Un blasphème, diront les filles indonésiennes sorties en masse dans la rue pour dénoncer l'arrivée d'une publication connue pour être le magazine préféré de Satan...
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LES ISLAMISTES n'en demandaient pas tant. Dans les rues embouteillées de Jakarta, les vendeurs à la criée ont distribué vendredi le deuxième numéro de la version indonésienne de Playboy, et la polémique enfle. Hostiles au charme de la pin-up Doriane qui pose en poster central en robe de tulle noir, des musulmanes ont manifesté aux cris de «Playboy est contre la charia».
De passage à Paris, Hugh Hefner, le mythique fondateur et propriétaire du groupe Playboy, ne se laisse pas impressionner. Levé à midi dans sa suite du George-V, l'octogénaire confie de sa voix rauque : «On nous a jeté des pierres alors qu'il n'y avait même pas de femmes nues dans le journal ! Certains pays émergent des ténèbres... Vous trouverez Playboy à Hongkong et à Taïwan, mais pas en Chine communiste où le magazine est interdit. Mais nous allons y arriver car Playboy symbolise le rêve américain.»
Scandale en Indonésie
En éminent spécialiste du marketing, Hugh Hefner apprécie le scandale indonésien, autant de publicité gratuite pour sa marque. Il sait aussi qu'il faut être prudent. Alors qu'Américains et Européens préfèrent Internet aux magazines, la pornographie à l'érotisme, l'Orient est le nouveau marché porteur de Playboy. Japonais, Taïwanais, Indiens, Iraniens et autres habitants du golfe Arabo-Persique adorent les blondes pulpeuses chères à Hugh Hefner. A Kuala Lumpur comme à Hongkong, Playboy inaugure des «concept stores», ouvre des boîtes de nuit.
«Nous devons absolument être moins dépendants du marché américain, assène Hugh Hefner. Quand la Maison-Blanche est aux mains des conservateurs, nos affaires se dégradent. Dans les années 1980-1990, nous avons perdu nos licences de casino qui représentaient beaucoup de trésorerie. Aujourd'hui, avec George Bush, nous avons du mal à séduire les annonceurs. Voilà pourquoi je verse une partie de ma fortune aux démocrates.»
Bête noire depuis un demi-siècle des défenseurs des valeurs morales, le millionnaire peut être généreux. Installé à Beverly Hills, il s'est versé 1,3 million de dollars de salaire et de bonus sans oublier 15 000 dollars de dividendes en 2005. Depuis son attaque cardiaque en 1985, son activité consiste surtout à être la vitrine du groupe. Il voyage, donne des fêtes somptueuses et reçoit les journalistes en pyjama de soie, entouré de ravissantes bunnies, oreilles de lapin, body noir orné d'une queue et col dur avec noeud papillon de rigueur.
Relève familiale
A Chicago, siège du groupe, c'est sa fille aînée Christie, 53 ans, qui dirige désormais l'affaire familiale. Handicapé par le magazine et par sa chaîne de télévision, Playboy Enterprises Inc. a longtemps été dans le rouge. Ce n'est qu'en 2004, grâce au câble, à l'Internet, aux produits dérivés et à l'Asie, que Christie Hefner a redressé les comptes. Coté en Bourse depuis 1971, le groupe est toujours contrôlé à 50% par la famille Hefner.
Persuadé que Playboy lui survivra, Hugh Hefner a organisé sa succession : «Le groupe n'est pas à vendre. Outre Christie et mon aîné David qui a réussi dans l'informatique, j'ai deux autres garçons, de 14 et 16 ans. L'un se passionne pour le rock, l'autre pour les affaires.» De son côté, il a préparé sa légende en achetant une concession au cimetière Westwood, juste à côté de la tombe de Marylin Monroe, sa première «play mate».
Par le Figaro
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LES ISLAMISTES n'en demandaient pas tant. Dans les rues embouteillées de Jakarta, les vendeurs à la criée ont distribué vendredi le deuxième numéro de la version indonésienne de Playboy, et la polémique enfle. Hostiles au charme de la pin-up Doriane qui pose en poster central en robe de tulle noir, des musulmanes ont manifesté aux cris de «Playboy est contre la charia».
De passage à Paris, Hugh Hefner, le mythique fondateur et propriétaire du groupe Playboy, ne se laisse pas impressionner. Levé à midi dans sa suite du George-V, l'octogénaire confie de sa voix rauque : «On nous a jeté des pierres alors qu'il n'y avait même pas de femmes nues dans le journal ! Certains pays émergent des ténèbres... Vous trouverez Playboy à Hongkong et à Taïwan, mais pas en Chine communiste où le magazine est interdit. Mais nous allons y arriver car Playboy symbolise le rêve américain.»
Scandale en Indonésie
En éminent spécialiste du marketing, Hugh Hefner apprécie le scandale indonésien, autant de publicité gratuite pour sa marque. Il sait aussi qu'il faut être prudent. Alors qu'Américains et Européens préfèrent Internet aux magazines, la pornographie à l'érotisme, l'Orient est le nouveau marché porteur de Playboy. Japonais, Taïwanais, Indiens, Iraniens et autres habitants du golfe Arabo-Persique adorent les blondes pulpeuses chères à Hugh Hefner. A Kuala Lumpur comme à Hongkong, Playboy inaugure des «concept stores», ouvre des boîtes de nuit.
«Nous devons absolument être moins dépendants du marché américain, assène Hugh Hefner. Quand la Maison-Blanche est aux mains des conservateurs, nos affaires se dégradent. Dans les années 1980-1990, nous avons perdu nos licences de casino qui représentaient beaucoup de trésorerie. Aujourd'hui, avec George Bush, nous avons du mal à séduire les annonceurs. Voilà pourquoi je verse une partie de ma fortune aux démocrates.»
Bête noire depuis un demi-siècle des défenseurs des valeurs morales, le millionnaire peut être généreux. Installé à Beverly Hills, il s'est versé 1,3 million de dollars de salaire et de bonus sans oublier 15 000 dollars de dividendes en 2005. Depuis son attaque cardiaque en 1985, son activité consiste surtout à être la vitrine du groupe. Il voyage, donne des fêtes somptueuses et reçoit les journalistes en pyjama de soie, entouré de ravissantes bunnies, oreilles de lapin, body noir orné d'une queue et col dur avec noeud papillon de rigueur.
Relève familiale
A Chicago, siège du groupe, c'est sa fille aînée Christie, 53 ans, qui dirige désormais l'affaire familiale. Handicapé par le magazine et par sa chaîne de télévision, Playboy Enterprises Inc. a longtemps été dans le rouge. Ce n'est qu'en 2004, grâce au câble, à l'Internet, aux produits dérivés et à l'Asie, que Christie Hefner a redressé les comptes. Coté en Bourse depuis 1971, le groupe est toujours contrôlé à 50% par la famille Hefner.
Persuadé que Playboy lui survivra, Hugh Hefner a organisé sa succession : «Le groupe n'est pas à vendre. Outre Christie et mon aîné David qui a réussi dans l'informatique, j'ai deux autres garçons, de 14 et 16 ans. L'un se passionne pour le rock, l'autre pour les affaires.» De son côté, il a préparé sa légende en achetant une concession au cimetière Westwood, juste à côté de la tombe de Marylin Monroe, sa première «play mate».
Par le Figaro
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