Ahmed Ouyahia ne rate décidément aucune occasion pour dire crûment ce qu’il pense de la position consistant à demander des excuses à la France pour ses crimes durant la révolution. Profitant d’un entretien qu’il accordé à notre confrère Al Khabar, le Premier ministre et néanmoins secrétaire général du RND, a catégoriquement exclu l’idée que l’Etat puisse assumer cette exigence. "C’est un dossier politicien", a sèchement commenté Ahmed Ouyahia.
Une mise au point qui ne semble pas plaire à la famille dite révolutionnaire qui ne cesse justement de réclamer à grands renforts médiatiques les excuses de la France pour ses crimes de guerre. Dans le même temps, Ouyahia risque de froisser la sensibilité de son collègue du RND, Saïd Abadou qui a réaffirmé sa volonté de ne pas laisser tomber la revendication.
Le plus intéressant dans la réplique de Ouyahia et qu’il confirme ce que l’on pense en haut lieu de cette question. L’assurance qu’il a affichée ne laisse en effet pas l’ombre d’un doute que cette histoire d’excuses n’est finalement qu’un os destiné à entretenir la "flamme", alors que le gouvernement en a déjà fait son deuil. Cette énième déclaration de Ouyahia n’est pas de nature à plaire à la famille révolutionnaire, surtout dans un contexte marqué ces derniers jours par un traitement pour le moins insidieux de la guerre d’Algérie dans les médias français. Mais en réalité, Ouyahia n’est pas à sa première réaction sèche par rapport à ce dossier.
Un dossier politicien
A Chaque fois qu’il est interrogé sur la question, il répond invariablement que c’est un "fonds de commerce". Et à la veille de la campagne électorale, le chef du RND, a sans doute ciblé son homologue du FLN Abdelaziz Belkhadem qui a déclaré il y a quelques jours : "La France reconnaîtra tôt ou tard ses crimes". Mais c’est surtout son collègue au Rassemblement national démocratique Saïd Abadou qui a dû accuser le coup. Le chef de l’Organisation nationale des moudjahidine (ONM) qui s’apprête à tenir son congrès les 17 et 18 mars prochain a promis que ce sera l’occasion de réitérer son appel aux "excuses de la France pour ses crimes". Son chef au RND, lui assène ainsi un cinglant désaveu en accusant les partisans des excuses de faire dans la "politique politicienne".
Il faut rappeler que Ahmed Ouyahia fut l’un des plus farouches opposants au projet de loi élaboré par 25 députés visant à criminaliser le colonialisme, soutenu par Belkhadem. "C’est un fonds de commerce !", avait-il également déclaré alors que les initiateurs du projet redoublaient d’agitation, y compris d’ailleurs Abdelaziz Belkhadem. Mais ce projet élaboré et envoyé au gouvernement Ouyahia fut bloqué. Abdelaziz Ziari avait justifié cela en 2009 par le souci de ne pas envenimer les relations diplomatiques entre Alger et Paris, qui était au point mort à cause de l’affaire du diplomate Hasseni arrêté en France.
Ouyahia désavoue l’ONM
De fait, les déclarations de Ahmed Ouyahia à Al Khabar confirment que l’Etat ne partage ce cheval de bataille de la famille révolutionnaire. En fait, il a ce mérite d’assumer publiquement de jouer le mauvais rôle, lui qui rappelle que le sobriquet d’homme du "sale boulot" ne le dérange pas. C’est un peu la même chose quand Ouyahia avait invité dernièrement Erdogan à ne pas faire de la "guerre d’Algérie un fonds de commerce" pour "punir" la France qui voulait pénaliser la négation du génocide arménien.
La déclaration avait effarouché les islamistes du MSP notamment mais tout le monde a fini par comprendre que Ouyahia parlait au nom de l’Etat algérien. Quant à la guerre de libération nationale, le patron du RND, maintient sa ligne de conduite qui consiste à soutenir que l’Algérie n’avait pas besoin d’excuses de la part de la France et que cela relève de la politique politicienne. Il fait sienne le discours de Boumediene à Giscard Estaing selon lequel " la page du colonialisme est tournée mais pas déchirée". Une façon de suggérer que l’exigence des excuses de la France n’est plus à l’ordre du jour. L’a-t-elle été un jour d’ailleurs ?
A+
Une mise au point qui ne semble pas plaire à la famille dite révolutionnaire qui ne cesse justement de réclamer à grands renforts médiatiques les excuses de la France pour ses crimes de guerre. Dans le même temps, Ouyahia risque de froisser la sensibilité de son collègue du RND, Saïd Abadou qui a réaffirmé sa volonté de ne pas laisser tomber la revendication.
Le plus intéressant dans la réplique de Ouyahia et qu’il confirme ce que l’on pense en haut lieu de cette question. L’assurance qu’il a affichée ne laisse en effet pas l’ombre d’un doute que cette histoire d’excuses n’est finalement qu’un os destiné à entretenir la "flamme", alors que le gouvernement en a déjà fait son deuil. Cette énième déclaration de Ouyahia n’est pas de nature à plaire à la famille révolutionnaire, surtout dans un contexte marqué ces derniers jours par un traitement pour le moins insidieux de la guerre d’Algérie dans les médias français. Mais en réalité, Ouyahia n’est pas à sa première réaction sèche par rapport à ce dossier.
Un dossier politicien
A Chaque fois qu’il est interrogé sur la question, il répond invariablement que c’est un "fonds de commerce". Et à la veille de la campagne électorale, le chef du RND, a sans doute ciblé son homologue du FLN Abdelaziz Belkhadem qui a déclaré il y a quelques jours : "La France reconnaîtra tôt ou tard ses crimes". Mais c’est surtout son collègue au Rassemblement national démocratique Saïd Abadou qui a dû accuser le coup. Le chef de l’Organisation nationale des moudjahidine (ONM) qui s’apprête à tenir son congrès les 17 et 18 mars prochain a promis que ce sera l’occasion de réitérer son appel aux "excuses de la France pour ses crimes". Son chef au RND, lui assène ainsi un cinglant désaveu en accusant les partisans des excuses de faire dans la "politique politicienne".
Il faut rappeler que Ahmed Ouyahia fut l’un des plus farouches opposants au projet de loi élaboré par 25 députés visant à criminaliser le colonialisme, soutenu par Belkhadem. "C’est un fonds de commerce !", avait-il également déclaré alors que les initiateurs du projet redoublaient d’agitation, y compris d’ailleurs Abdelaziz Belkhadem. Mais ce projet élaboré et envoyé au gouvernement Ouyahia fut bloqué. Abdelaziz Ziari avait justifié cela en 2009 par le souci de ne pas envenimer les relations diplomatiques entre Alger et Paris, qui était au point mort à cause de l’affaire du diplomate Hasseni arrêté en France.
Ouyahia désavoue l’ONM
De fait, les déclarations de Ahmed Ouyahia à Al Khabar confirment que l’Etat ne partage ce cheval de bataille de la famille révolutionnaire. En fait, il a ce mérite d’assumer publiquement de jouer le mauvais rôle, lui qui rappelle que le sobriquet d’homme du "sale boulot" ne le dérange pas. C’est un peu la même chose quand Ouyahia avait invité dernièrement Erdogan à ne pas faire de la "guerre d’Algérie un fonds de commerce" pour "punir" la France qui voulait pénaliser la négation du génocide arménien.
La déclaration avait effarouché les islamistes du MSP notamment mais tout le monde a fini par comprendre que Ouyahia parlait au nom de l’Etat algérien. Quant à la guerre de libération nationale, le patron du RND, maintient sa ligne de conduite qui consiste à soutenir que l’Algérie n’avait pas besoin d’excuses de la part de la France et que cela relève de la politique politicienne. Il fait sienne le discours de Boumediene à Giscard Estaing selon lequel " la page du colonialisme est tournée mais pas déchirée". Une façon de suggérer que l’exigence des excuses de la France n’est plus à l’ordre du jour. L’a-t-elle été un jour d’ailleurs ?
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