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La colère des parlementaires face aux réponses d’Ahmadinejad

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  • La colère des parlementaires face aux réponses d’Ahmadinejad

    Aujourd'hui, le 14 mars, Mahmoud Ahmadinejad s'est finalement rendu au Parlement pour une séance de questions avec les députés. Premier président de l'histoire de la République islamique à être convoqué au Parlement, Ahmadinejad n'a pas sérieusement répondu aux questions. Son attitude humiliante face aux députés a suscité leur colère. Des accrochages entre les partisans du Président et ses détracteurs se seraient déroulés à l'extérieur du Parlement, relate l'agence officielle IRNA, nécessitant l'intervention de forces anti-émeutes.

    Une dizaine de députés qui avaient retiré leur signature pour la convocation du Président ces derniers jours ont été surpris par la venue du Président. Au début de cette réunion, Ali Motahari, député de Téhéran et fervent critique d'Ahmadinejad, a prononcé un discours de 15 minutes. Il a abordé des questions concernant l'emploi, la croissance économique, le deuxième volet du plan de suppression des subventions et l'opposition du président à un programme de la police visant à contrôler le respect des règles vestimentaires islamiques, surtout par les femmes.


    Étant donné que depuis l'été 2011, les proches d'Ahmadinejad font l'objet de poursuites judiciaires dans des affaires de fraude, le Président a tout nié en bloc: "Il y a de nombreuses instances qui surveillent l’État et nous sommes reconnaissants envers Dieu qu'il n'y ait même pas une infraction prouvée au sein de notre gouvernement. Allez voir d'autres organisations dont la mairie et regardez comment ils gèrent leur budget!"
    A propos du plan de la police iranienne sur le contrôle de l'apparence des Iraniens, Ahmadinejad a affirmé son opposition en se voulant compréhensif à l'égard des jeunes: "Arrêtez d'embêter les jeunes filles et les garçons. Ce sont nos propres enfants. Ce sont les mêmes qui ont géré la guerre et la révolution. Faut-il les filmer ou les prendre en photo seulement à l'occasion de l'anniversaire de la révolution (11 février) et lors des élections, et ensuite les embêter une fois que tout est terminé? N'est-ce pas contradictoire?"

    Ces propos font référence à des photos publiées par les agences officielles lors de la commémoration de l'anniversaire de la révolution islamique ou les jours de vote en Iran, dont certaines montrent des filles mal-voilées participant activement à ces évènements.


    La disparition d'Ahmadinejad quittant ses fonctions pendant 11 jours lorsque le Guide suprême s'est opposé au limogeage de Heydar Moslehi, le ministre des Renseignements en mai 2011, fut aussi abordée par les députés. "La plupart des gens me disent qu'il faut que je me repose et que je m'occupe un peu de moi. Il est totalement absurde de parler d'onze jours d'absence. Ce genre de propos sur moi et sur mon gouvernement est complètement aberrant".

    Durant son discours de presque une heure, il a également méprisé les députés: "Les questions d'examen que vous aviez préparées n'ont pas été si dures. Il me semble que celui qui les a conçues a obtenu sa maîtrise universitaire en appuyant sur un bouton. Si vous m'aviez consulté, je vous aurais préparé de meilleurs questions! Et maintenant, si vous me donnez une note inférieure à 20 [sur 20], ce serait complètement injuste".

    Le Parlement, humilié, réagit contre le Président

    L'attitude d'Ahmadinejad et ses réponses n'ont pas laissé les députés indifférents. Ils ont d'emblée demandé à leur direction d'émettre un communiqué pour "défendre les droits du Parlement". Quant à Ali Larijani, le président du Parlement, il a qualifié que certaines réponses du Président ont été "inadmissibles". "Le Parlement n'est pas un lieu pour blaguer, mais un lieu pour débattre sérieusement", a renchérit Ali Larijani.


    Abbas-Ali Noora, député de Zabol (sud-est), a été un des premiers à avoir élevé la voix contre les humiliations d'Ahmadinejad: "Le Président a attribué implicitement des infractions à la loi aux députés et nous a ainsi insultés. Ahmadinejad n'avait même pas obtenu sa licence lorsque j'ai fini mon doctorat. Est-il acceptable d’entendre ce type de propos du Président au sein du Parlement?"

    Mostafa Reza Hosseini, le porte-parole des signataires de la convocation du Président, lui a fait écho: "Le style de parole qu'a adopté le Président représente une insulte à l'égard du Parlement, de son président et des députés, et il est en partie une attaque contre la marie".
    Selon la Constitution iranienne, la convocation du Président, qui a lieu sur demande d'un quart des députés, ne fait pas l'objet d'un vote de confiance en fin de séance. Par contre, si les députés ne sont pas convaincus, l'étape suivante est l'interpellation du Président. Cela nécessite l'accord d'un tiers des députés et un vote aurait lieu en fin de séance. Au cas où les deux tiers n'accordaient pas leur confiance au Président, il serait "disqualifié" en vue de sa destitution. Le Guide suprême s'en verrait informé et déciderait de son sort.

    / le monde Assal Reza
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