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Il y a 50 ans, les accords d'Evian : la victoire de tout un peuple.

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  • Il y a 50 ans, les accords d'Evian : la victoire de tout un peuple.

    Les Accords d’Evian, le fruit de longues négociations difficiles et laborieuses, ont sonné le glas du colonialisme et mis fin à 132 ans d’occupation française en Algérie.

    Le 18 mars 1962 à 17 heures 30 minutes, le document de 93 pages paraphées une par une est signé pour le côté algérien par le défunt Krim Belkacem, ministre de l’Intérieur du GPRA, et Louis Joxe, chargé des Affaires algériennes, Robert Buron, ministre des Travaux Publics et des Transports, et Jean de Broglie, secrétaire d’Etat chargé du Sahara pour la partie française.
    En revenant 50 ans en arrière, on peut se poser cette question, mais que pouvait-il se passer dans l’esprit des signataires d’un côté comme de l’autre au moment d’apposer leur signature ? Que pouvait dire en son for intérieur Krim, ce chef historique que l’on surnommait le lion des Djebels ? Dans quel état d’esprit se trouvait-il, lui deux fois condamné à mort par des tribunaux français, le voilà en face de ministres de la France, cette puissance coloniale réduite à négocier autour d’une même table avec ceux qu’elle n’a cessé de traiter de fellagas. Krim Belkacem devait avoir un sentiment de fierté de voir qu’il parle d’égal à égal avec celui qui pas plus tard que la veille était un ennemi… très intime. Krim devait savoir qu’on ne négocie pas avec les faibles. Seuls les forts ont leur mot à dire. A Evian, lui et tous les membres de la délégation avaient leur mot à dire. Ils savaient que la France avait perdu la guerre et voulait une sortie honorable. En menant les négociations, Krim savait qu’il était porteur de l’espoir de tout un peuple. Un espoir nommé Indépendance et pour lequel 1 million et demi de chouhada sont tombés au champ d’honneur. En ce moment même, les signataires français devaient se dire qu’en paraphant au bas du 93e feuillet du document ils allaient signer la fin d’un rêve qui a duré 132 ans. Ils savaient que cette signature signifiait la souveraineté totale de l’Etat algérien sur toutes les richesses minières du sol et du sous-sol et que la Sahara ne sera jamais un territoire français. En ce dimanche 18 mars 1962, c’était l’aboutissement de l’échec total et consommé de la politique française d’intégration ou d’assimilation du peuple algérien. Et un terme a été mis à huit années de guerre en Algérie par la reconnaissance au peuple algérien à son droit à l’indépendance et la définition de nouveaux rapports entre Alger et Paris. En somme, les accords d’Evian c’est surtout la réalisation des objectifs du FLN inscrits dans la Déclaration du Premier Novembre et la victoire de tout un peuple épris de liberté.

    Nora Chergui

    Déclaration de Krim Belkacem à l’issue de la signature des Accords

    En vertu d’un mandat du Conseil national de la république algérienne et au nom du Gouvernement provisoire de la république algérienne, nous avons signé ce jour, à 17 heures 30 , un accord général avec les représentants mandatés du gouvernement français. En conséquence de cet accord général , un cessez-le feu a été conclu. Ce cessez-le-feu entrera en vigueur sur tout le territoire le lundi 19 mars 1962, à 12 heures précises. En cette heure historique nos pensées vont à tous ceux qui, depuis le 1er Novembre 1954, ont fait le sacrifice de leur vie pour que vive l’Algérie libre et indépendante et qui sont dignes de la reconnaissance de notre vaillant peuple.
    Notre pensée va également à nos glorieux moudjahidine et à tous les militants de la cause nationale.

    (Cette déclaration exclusive au correspondant de l’APS a été recueillie le 18 mars 1962, à 18 heures, au Signal de Bougy.)

    Extrait du journal El Moudjahid du 19 mars 1962.

    Le dossier des hydrocarbures au cœur des négociations
    Le dossier des hydrocarbures que la partie française s’interdisait totalement d’examiner sous quelque forme que ce soit, considérant le Sahara territoire français non concerné par l’offre d’autodétermination proclamée par le général de Gaulle, lors de la conférence du 16 septembre 1959. Les contacts préliminaires engagées durant l’année 1960 et une bonne partie de l’année 1961 n’apporteront aucune concession de la partie française sur le Sahara.
    Les deux rencontres informelles d’Evian et de Lugrin, en juin et juillet 1961, consacrent la rupture en raison de l’obstination française renouvelée, la forte détermination algérienne sur ce point, excluant tout nouveau contact, jointe à d’autres facteurs, non moins important tels la résistance redoublée de l’ALN et du peuple algérien dans sa globalité, la détérioration de la situation militaire en défaveur de l’armée française déstabilisée et minée par les dissidences (putsch des généraux d’avril 1961). L’échec consommé de la politique d’intégration ou d’assimilation des populations algériennes, l’isolement politique et diplomatique croissant de la France sur le plan international, tous ces facteurs firent que le général de Gaulle modifiera, de manière radicale, sa position sur la souveraineté française sur le Sahara au mois de septembre 1961. De nouveaux contacts, secrets cette fois, furent pris pour préparer l’ouverture de nouvelles négociations publiques. Le dossier des hydrocarbures fut donc repris par le GPRA pour un examen plus complet. Le soutien d’Enrico Mattei fut déterminant à cette phase. Il mit en relation son plus proche collaborateur Mario Pirani, qui s’installe à Tunis pour la circonstance, en janvier 1962, sous une couverture de journaliste avec Abdelhafid Boussouf, Mohamed Benyahia, pour la gestion des questions politiques liées aux relations euro-méditerranéennes, et les questions techniques avec les membres du MALG chargé du dossier des hydrocarbures, Mohamed Khelladi, Rédha Rahal, Kasdi Merbah, Mahmoud Hamra Khrouba. L’expérience pratique d’Enrico Mattei et les conseils avisés inspirèrent grandement le groupe de travail algérien dans la définition des grands axes d’une stratégie de négociation à même d’apporter à l’Algérie les solutions les plus avantageuses pour l’exploitation des richesses pétrolières du sous-sol saharien.
    Dans le même temps le GPRA avait obtenu auprès d’une personnalité haut placée dans la hiérarchie du pouvoir administratif d’Alger, par l’entremise des services de renseignement du MALG, une documentation complète comprenant le corpus détaillé des textes législatifs et réglementaires régissant le domaine ainsi que des copies de contrats, actes de concession, tableaux d’indices de prix et fiches signalétiques de l’ensemble des sociétés opérant au Sahara avec le montant de leur capital, sa répartition et les parts de l’Etat français dans cette répartition. Au cours de la reprise officielle des négociations aux Rousses à partir du 11 février 1962, la surprise de la délégation française fut totale face à l’argumentaire de la délégation algérienne sur ce dossier qui se résumait en 6 points.
    • Souveraineté totale de l’Etat algérien sur toutes les richesses minières du sol et du sous-sol.
    • Subrogation de l’Etat algérien à l’Etat français dans tous les actifs détenus par celui-ci dans les sociétés exploitantes pris à compter du cesse-le-feu.
    • Aucune concession nouvelle de recherche, d’exploration ou d’exploitation ne peut être accordée.
    • Aucune modification du capital concernant les parties d’actifs de l’Etat français ne peut être opérée.
    • Aucune modification au prix de référence du pétrole brut ou du gaz « sortie puits » ainsi que les tarifs de transport ne peut être apportée.
    • Enfin aucune modification ne peut être apportée aux taux de la fiscalité.
    Plus que tout autre dossier, c’est celui-là qui touchera au plus profond, les velléités de la partie française de conserver des intérêts majeurs dans le domaine vital de l’Energie, par lequel la France visait à construire un développement échappant à la tutelle des multinationales.

    (Extrait de la conférence de M. Daho Ould Kablia, ancien collaborateur du ministre Abdelhafid Boussouf, président de l’Association des Anciens du MALG, présentée lors du colloque sur Enrico Mattei et l’Algérie pendant la guerre de Libération nationale tenu à Alger en décembre 2010.)[/

  • #2
    50 ans deja et la chaire de poule rien que de penser a ce moment historique

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    • #3
      Belkacem un BONHOMME.

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