Annonce

Réduire
Aucune annonce.

Je mourrai d'un cancer de la colonne vertebrale.

Réduire
X
 
  • Filtre
  • Heure
  • Afficher
Tout nettoyer
nouveaux messages

  • Je mourrai d'un cancer de la colonne vertebrale.

    Je ne connaissais pas ce poème. Je viens de le découvrir. Comme poésie noire, je ne connais pas son pareil.



    Mort très jeune (à l’âge de 39 ans), Boris Vian était de santé fragile. On dit qu’il entreprenait ce qu’il faisait avec le sentiment de la mort qui rôdait autour de lui. Il est mort d’un arrêt cardiaque.
    Peut-on dire que son vœux n’a pas été exaucé ?

    B3id echer 3likoum.

    Je mourrai d'un cancer de la colonne vertébrale


    Je mourrai d'un cancer de la colonne vertébrale
    Ça sera par un soir horrible
    Clair, chaud, parfumé, sensuel
    Je mourrai d'un pourrissement
    De certaines cellules peu connues
    Je mourrai d'une jambe arrachée
    Par un rat géant jailli d'un trou géant
    Je mourrai de cent coupures
    Le ciel sera tombé sur moi
    Ça se brise comme une vitre lourde
    Je mourrai d'un éclat de voix
    Crevant mes oreilles
    Je mourrai de blessures sourdes
    Infligées à deux heures du matin
    Par des tueurs indécis et chauves
    Je mourrai sans m'apercevoir
    Que je meurs, je mourrai
    Enseveli sous les ruines sèches
    De mille mètres de coton écroulé
    Je mourrai noyé dans l'huile de vidange
    Foulé aux pieds par des bêtes indifférentes
    Et, juste après, par des bêtes différentes
    Je mourrai nu, ou vêtu de toile rouge
    Ou cousu dans un sac avec des lames de rasoir
    Je mourrai peut-être sans m'en faire
    Du vernis à ongles aux doigts de pied
    Et des larmes plein les mains
    Et des larmes plein les mains
    Je mourrai quand on décollera
    Mes paupières sous un soleil enragé
    Quand on me dira lentement
    Des méchancetés à l'oreille
    Je mourrai de voir torturer des enfants
    Et des hommes étonnés et blêmes
    Je mourrai rongé vivant
    Par des vers, je mourrai les
    Mains attachées sous une cascade
    Je mourrai brûlé dans un incendie triste
    Je mourrai un peu, beaucoup,
    Sans passion, mais avec intérêt
    Et puis quand tout sera fini
    Je mourrai.

    Boris Vian

  • #2
    Boris Vian avait déjà décrit cette maladie notamment dans l'écume des jours ; un des personnages DE CE ROMAN , CHLOE ayant un nénuphar poussant dans ses poumons et prenant peu à peu toute la place ...

    Commentaire


    • #3
      Sidib, Janelle bonjour
      il donne froid au dos ce poéme. on devine, à travers ces vers, l'influence du courant philosophique du moment. ca reste toutefois un beau poéme.

      Commentaire


      • #4
        M'sa el khir alikoum
        Chez nous, il y a "El moutt tab'âatni oua el ardh el barda" de lakhdar ben Khelouf, interpêtée par le célèbre chanteur de Mostaghanem (j'ai son nom sur le bout des lèvres, mais je n'arrive pas à m'en rappeler)
        Le sage souffre dans le bonheur du savoir... L’ignorant exulte dans les délices de l’ignorance

        Commentaire


        • #5
          El moutt tab'âatni oua el ardh el barda
          triste poème
          وقد طوَّفتُ في الآفاق حتى رضيتُ من الغنيمة بالإيابِ

          Commentaire

          Chargement...
          X