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Comment Mohamed Merah a pu s'entraîner au Pakistan

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  • Comment Mohamed Merah a pu s'entraîner au Pakistan

    Familiarisé avec le maniement des armes dans un camp du nord-Waziristan, aux côtés d'autres recrues européennes, Mohamed Merah a pu se rendre au Pakistan en toute légalité, bénéficiant du mauvais maillage de la sécurité sur le territoire.

    Dans une vidéo d'Al-Qaïda trouvée à Peshawar en 2008, on voit un jeune homme au visage masqué appelé au djihad. Il porte un treillis et un chapeau de prière, il est armé d'un fusil mitrailleur. "J'appelle tous les français à venir nous rejoindre pour combattre les infidèles en Afghanistan. Je vous appelle mes frères pour, qu'au nom de Dieu, nous débarrassions l'Afghanistan de ces chiens", lance-t-il violemment face à la caméra, dans un français parfait. Le jeune homme est entouré d'autres combattants, des talibans afghans ou pakistanais. Des vidéos comme celle-là, il y en a des dizaines au Pakistan, avec des ressortissants britanniques, allemands, néerlandais ou belges. Tous ont rejoint le djihad dans les années 2000, la plupart par des filières clandestines en Angleterre ou en Allemagne.

    Mais certains, comme Mohamed Merah, lors de son dernier séjour au Pakistan, sont entrés dans le pays en toute légalité, avec un visa. "Dans un pays de plus de 180 millions d'habitants, avec un système de maillage déficient, il est facile de disparaître", confie un diplomate en poste à Islamabad, qui ajoute: "D'autant qu'il y a ici un certain nombre de groupes extrémistes clandestins ou semi clandestins qui peuvent facilement aider ces jeunes européens. Ces groupes sont établis dans les grandes villes et dans les zones tribales, le long de la frontière avec l'Afghanistan".

    Le tueur de Toulouse a séjourné au Pakistan entre l'été et fin 2011. Il a été repéré par les services de renseignement pakistanais, qui ont transmis leurs informations à l'ambassade de France. Mention: candidat potentiel au djihad. Entretemps, le jeune homme a disparu. "C'est à ce moment-là qu'il aurait fait un séjour dans un camp d'entraînement du nord-Waziristan, aux côtés d'autres recrues européennes. Ce qu'il y a recu alors reste très sommaire: maniement des armes et combat rapproché. Rien de plus. Il n'est pas resté assez longtemps", indique un officier pakistanais à Peshawar.
    Plusieurs séjours dans la région
    De source diplomatique, la collaboration entre les services pakistanais et occidentaux sur ce genre de cas, les étrangers candidats au djihad, est plutôt bonne. Trois Francais ont d'ailleurs récemment été arrêtés par les Pakistanais pour activités terroristes: le premier en septembre 2010 dans la zone tribale de la Khyber, non loin de Peshawar, les deux autres, en avril 2011, à Lahore, dans l'est du pays. A l'époque, les services pakistanais avaient indiqué que les deux de Lahore avaient un lien avec l'Indonésien Umar Patek, responsable des attentats de Bali en 2002. Umar Patek avait été interpellé quelques semaines avant à Abbotabad, la ville garnison où était établi alors le numéro un d'Al-Qaïda, Oussama Ben Laden. Le lien présumé avait cependant été démenti par la police française.

    En 2011, Mohamed Merah n'en était apparemment pas à son premier passage dans la région. En novembre 2010, il avait été arrêté à Kandahar, dans le sud de l'Afghanistan. A un simple contrôle sur la route. Intrigués par cet étranger sans lien avec aucune organisation internationale établie dans la ville pashtoune, les policiers l'avait remis aux services secrets afghans, qui l'ont alors brièvement interrogé. Les renseignements obtenus avaient été transmis à l'ambassade de France à Kaboul. A l'époque, le jeune candidat au djihad, "pouvant avoir des liens avec les réseaux Al-Qaïda ou les talibans", avait été jugé dangereux.

    Dans les zones tribales pakistanaises où sont établis plus d'une centaine de camps d'entraînement, les occidentaux seraient entre 100 et 150. Principalement des Allemands et des Britanniques. Plusieurs groupes terroristes les aident une fois au Pakistan, notamment le Harkatul-Mudjahideen et le Mouvement islamiste ouzbèke. Mohamed Merah pourrait avoir bénéficié de ces contacts lors de ses séjours sur la frontiere afghano-pakistanaise.

    L'Express
    la curiosité est un vilain défaut.
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