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[Présidentielle US] La réforme de la santé d’Obama toujours contestée

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  • [Présidentielle US] La réforme de la santé d’Obama toujours contestée

    Deux ans après sa promulgation, la réforme de l'assurance-maladie ne convainc toujours pas et sera, à partir du 26 mars, au cœur des débats de la Cour suprême.

    Malgré toutes les tentatives pour dynamiter la réforme de la santé d'Obama et deux ans après sa promulgation par le Président, ses fondamentaux ont été épargnés et elle commence même à être timidement appliquée dans le pays. Mais comme l'ont montré à plusieurs reprises les sondages, les Américains restent dans la confusion la plus totale par rapport à cette réforme. D'après un récent sondage, un Américain sur sept pense que la Cour Suprême a déjà abrogé la loi. La moitié du public est contre et l'autre moitié pour. Côté républicain, une profonde aversion domine. Et même chez les démocrates, la réforme de l'assurance-santé ne fait pas l'unanimité ; elle est jugée trop coûteuse par les plus modérés et pas assez universelle par les plus progressistes.

    Pourtant, malgré la confusion du grand public et les haines que la réforme suscite, malgré tous les discours et les efforts au Congrès de Washington pour faire abroger la totalité ou certains aspects de cette loi monumentale, le mariage forcé de la réforme et du système de santé américain suit son cours. Et partisans comme opposants s'accordent à dire que le mariage sera pleinement consommé si la Cour Suprême [qui a accepté de se saisir du dossier en décembre dernier et entame l'examen de la réforme le 26 mars] la juge conforme à la Constitution et si le Président Barack Obama remporte un deuxième mandat au mois de novembre prochain.

    Rien n'est donc joué pour l'instant.

    "Ces deux inconnues peuvent changer la donne et créent beaucoup d'incertitudes, explique Drew Altman, président de la Fondation Kaiser Family, un Think Tank spécialisé sur les questions de santé. Si le Président est réélu, la réforme de l'assurance-maladie suivra son cours. Dans le cas contraire, et en particulier si les républicains remportent la majorité au Sénat lors des élections législatives du mois de novembre, la situation sera très différente."

    A en juger par le caractère passionnel des débats et la confusion du grand public, le gouvernement Obama, qui n'avait pas hésité à sacrifier une grande partie de son capital politique pour faire voter cette loi en mars 2010, a manifestement négligé le volet communication. Le gouvernement espérait que le pays tout entier approuverait cette réforme une fois ses bénéfices manifestes et les tensions retombées. Mais c'est loin d'être le cas.
    "Les démocrates ont cru que le peuple américain allait avaler cette réforme sans broncher et que la classe politique n'allait pas bouger, souligne Tevi Troy, ancien vice-ministre de la santé de George W. Bush et aujourd'hui conseiller de Mitt Romney. Ils se sont trompés". Pour Drew Altman, de la fondation Kayser Family, "La réforme est aujourd'hui devenue un symbole vide de substance. Le symbole d'un profond clivage politique et idéologique."
    En effet, selon le dernier sondage commandité par la Fondation Kaiser Family et publié début mars, 41% des Américains sont favorables à cette loi, 40% lui sont hostiles et le reste des sondés est indécis.
    Ces derniers mois, le gouvernement Obama a lancé une campagne de communication un peu plus agressive pour vanter les mérites de sa réforme, mettant notamment en avant les 2,5 millions de jeunes adultes qui peuvent désormais bénéficier de la couverture médicale de leurs parents jusqu'à l'âge de 26 ans. Dans un récent spot de campagne d'Obama, le combat pour la réforme du système de santé est même présenté comme une courageuse bataille menée contre les républicains afin de protéger les Américains des dégâts liés à des frais de santé exhorbitants. Mais une bonne partie des premiers bénéficiaires de cette loi ignorent même en avoir profité, car les dispositions les plus importantes de la réforme n'entreront pas en vigueur avant 2014.

    "J'ai beau chercher, je ne me souviens pas d'une autre loi qui ait eu autant d'obstacles à surmonter : la Cour suprême, un délai interminable entre la promulgation et la mise en œuvre avec une élection présidentielle en plein milieu", affirme Joy Wilson, responsable des politiques de santé à la Conférence Nationale des législatures d'Etats.
    Deux ans après la promulgation de la réforme par Obama, de nombreux opposants à cette loi lui vouent encore une hostilité viscérale et retardent sa mise en place dans de nombreux Etats. Certains entendent attendre le jugement de la Cour Suprême, d'autres disent préférer ne pas prendre de décisions avant le résultat des élections du mois de novembre.
    Une chose est sûre, les batailles politiques et les difficultés pour faire appliquer la loi risquent de continuer pendant des années - à moins que la Cour Suprême [dont le jugement est attendu en juin] n'abroge la réforme dans sa totalité, ce que les spécialistes jugent peu probable.

    "Avant d'être une réalité pour les Américains, cette réforme est surtout un bras de fer politique et cela risque de continuer pendant un moment", conclut Drew Altman.

    source: Courrier International / Politico
    Dernière modification par Neutrino, 24 mars 2012, 10h03.
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