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«La bulle gazière disparaîtra d’ici fin 2012»

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  • «La bulle gazière disparaîtra d’ici fin 2012»

    Une nouvelle bulle gazière ne pèserait pas seulement sur les prix, mais sur les marges de négociation des contrats de vente de gaz à long terme. L’Algérie tout comme d’autres grands exportateurs de gaz font face à d’énormes pressions de la part de leurs clients européens pour renoncer aux contrats de vente à long terme.

    -Le groupe anglo-néerlandais Shell vient de signer un contrat avec le pétrolier chinois CNPC pour le développement des gaz de schiste en Chine. Après l’Amérique du Nord, l’Asie s’oriente vers le développement des gaz non conventionnels. Dans quelle mesure ces nouvelles données pourraient-elles influer sur le marché du gaz ?

    Le fait qu’on parle de la révolution des schistes n’est pas exagéré, car toutes les perspectives de l’offre gazière dans le monde ont changé à la suite de l’augmentation de la production gazière en Amérique d’abord et devant la perspective d’une production de gaz de schiste ailleurs dans le monde. A commencer par la Chine, semble-t-il, et puis peut-être dans un deuxième temps dans d’autres pays. C’est un bouleversement total. Il suffit de prendre l’exemple des Etats-Unis qui allaient construire plusieurs terminaux pour importer du GNL car ils pensaient que leurs besoins d’importation iraient en augmentant, et se préparent aujourd’hui à exporter du GNL. Les Etats-Unis sont passés d’importateurs de GNL à concurrents des exportateurs de GNL dans le monde. C’est un bouleversement auquel personne ne pensait il y a cinq ans.

    -Le développement des gaz de schiste a induit une augmentation des capacités de production de gaz sur le marché mondial. A quel niveau pourrait on estimer les surplus ?

    Les capacités de production et d’exportation de gaz sont excédentaires en raison de la baisse de la demande en gaz à cause de la crise économique d’un côté, et l’augmentation de la production de gaz de schiste de l’autre. Mais cet excédent est en train de disparaître et aura complètement disparu d’ici la fin de l’année 2012. Car un autre facteur est survenu entre temps. Il s’agit de la catastrophe nucléaire de Fukushima, au Japon, laquelle a entraîné la fermeture que la quasi-totalité des réacteurs nucléaires de ce pays. Le Japon a été obligé d’augmenter à environ 10 millions de tonnes par an ses importations de GNL. Ce qu’on appelait la bulle de gaz, c’est-à-dire l’excédent de l’offre dans le monde, et donc de l’excédent de l’offre de GNL, disparaît plus vite que prévu. On attendait cette disparition pour 2014-2015. Cela se fera en réalité d’ici fin 2012.

    -Le développement des gaz non conventionnels en Chine ne risque-t-il pas de provoquer une nouvelle bulle ?


    C’est une hypothèse qui est effectivement examinée. Cela consiste à dire que la bulle gazière va disparaître dans un premier temps, une nouvelle bulle pourrait apparaître dans un deuxième temps sous la poussée de l’arrivée sur le marché du GNL australien en volume très importants et du GNL nord-américain. Il faut dire qu’il n’y a pas que les Etats-Unis qui exportent. Le Canada se prépare aussi à exporter du GNL sur le bassin de l’océan Pacifique. Les Etats-Unis deviendraient exportateurs sur l’Atlantique et le Canada sur le Pacifique. L’une des hypothèses examinées actuellement par l’industrie est qu’après la disparition de la première bulle, le marché deviendrait excédentaire quelques années plus tard.

    -Cette situation maintiendrait-elle une certaine pression sur les prix ?

    Si cette deuxième bulle apparaît sur le marché, il est entendu qu’il pourrait y avoir des pressions sur le prix. Car les trois exportateurs que sont le Canada, les Etats-Unis et l’Australie ont pour point commun de suivre la tendance du marché. L’Australie vend à des prix indexés sur le pétrole brut, mais ne veut pas devenir membre du Forum des pays exportateurs de gaz. Les Canadiens et les Américains vendront au prix du marché spot. On ne peut s’attendre, de la part de ces trois pays, pour des raisons diverses, à ce qu’ils restreignent leurs exportations. Ils suivront le courant du marché gazier international.

    -Quel pourrait être l’impact d’une telle situation sur un pays exportateur de gaz comme l’Algérie ?

    Tous les pays exportateurs de gaz, et de GNL en particulier, sont concernés par les changements soudains et très rapides de la situation gazière dus à l’apparition des gaz de schiste. L’Algérie est touchée tout comme les autres pays ; elle a pour elle l’avantage d’être proche d’un très grand marché pour le gaz qu’est l’Europe, auquel elle est connectée aussi bien par des gazoducs à travers l’Espagne et l’Italie que par des chaînes de GNL qui lient les ports algériens à des ports européens, notamment en France.

    -Vous savez qu’actuellement, l’Algérie subit des pressions de la part de ses clients européens afin de pousser les prix de son gaz à la baisse…

    Depuis l’apparition de la bulle gazière, les importateurs de gaz font pression sur les exportateurs afin que ceux-ci baissent leurs prix et même, pour certains, qu’ils renoncent à l’indexation des prix du gaz sur ceux du pétrole. Les exportateurs tiennent bon pour le moment et refusent de renoncer à l’indexation sur le pétrole. Ils opèrent des aménagements sur le prix du gaz avec de légères baisses et ajustent les volumes d’exportation en fonction de la demande et en tenant compte de leurs contrats. Je pense qu’avec la disparition de la bulle gazière, leur position va se conforter à nouveau.

    -Le développement des gaz de schiste est-il une option viable pour l’Algérie ?

    L’Algérie a d’énormes ressources en gaz non conventionnels de deux sortes : premièrement les réservoirs compacts et deuxièmement les schistes. L’Algérie est en train de préparer un amendement de sa loi exploration/production pour attirer les investisseurs vers la valorisation de ses ressources. Il faut attendre de connaître les dispositions exactes de cette loi pour mesurer l’ampleur de l’effort d’investissement que les sociétés étrangères feront en Algérie. Là aussi et compte tenu de la proximité au marché européen, je pense que les ressources et le potentiel de l’Algérie soulèveront beaucoup d’intérêt.
    Roumadi Melissa
    EL WATAN
    Tout systeme logique est nécéssairement incomplet

    Gödel

  • #2
    Gaz de schiste : un réservoir de croissance ?

    N'en déplaise à Nathalie Kosciusko-Morizet, le débat sur les gaz de schiste est loin d'être enterré en France. Alors que l'on vient de donner corps à la commission nationale d'évaluation des techniques d'exploration et exploitation des gaz et huiles de schistes, les industriels commencent aussi à se mobiliser pour que l'on rouvre le dossier.
    Après Christophe de Margerie, le patron de Total, qui confiait il y a quelques semaines que la France ne pouvait ignorer cette ressource, ce sont les chimistes qui ont demandé cette semaine de remettre cette question sur la place publique. Pour cette industrie, pouvoir exploiter des gaz de schistes en France leur permettrait de regagner en compétitivité et de maintenir leurs activités en France.
    Pour cela, il s'appuie sur l'exemple américain qui a vu refleurir dans le sillage des gaz de schiste toute une industrie qui avait été délocalisée. "On fabrique à nouveau aux USA du polyéthylène ou du PVC", s’étonnait un patron d’un grand industriel français ces derniers jours.
    Les gaz de schiste seraient donc bon pour le Made in France ? Sans aucun doute. D’abord parce qu'il créerait de l'activité dans notre pays. Selon une étude commise par le cabinet de conseil IHS, l’exploitation des gaz et pétrole non-conventionnel aux Etats-Unis aurait créé 600 000 emplois et généré près de 2 milliards de dollars d’investissement.
    Ensuite parce que nous possédons en France toutes les compétences pour bâtir un véritable écosystème autour de cette nouvelle énergie. Avec Total, avec l'ingénieriste Technip, avec le fabricant de tube Vallourec, avec le champion du traitement de l'eau Veolia, avec Alstom et ses turbines également, nous possédons tous les savoir-faire nécessaires pour tirer profit de cette ressource… et faire plancher nos bureaux d’études et charger nos usines.
    Maintenant, nous sommes tous d'accord pour dire qu'il ne faut pas exploiter ces gaz comme des cowboys, si je puis dire. Il faut analyser finement les risques (environnementaux, sismiques…) pour pomper proprement cette ressource, pour ne pas jouer les apprentis sorciers. Mais il convient aussi de regarder honnêtement les opportunités que nous procurerait cette énergie "drill in France". En forant notre sous-sol, c'est aussi un peu de croissance, d'emplois et d'investissements que nous ferons remonter à la surface !

    Publié le 23 mars 2012 Usine nouvelle

    Commentaire


    • #3
      l’exploitation des gaz et pétrole non-conventionnel aux Etats-Unis aurait créé 600 000 emplois et généré près de 2 milliards de dollars d’investissement.
      quand on sait que l’Algérie possède l'une des plus grandes réserves de gaz de schiste au monde, on a pas très peur .
      veni vidi vici .

      Commentaire

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