Annonce

Réduire
Aucune annonce.

Fantômes de 1914 : guerre mondiale : peut-on l’arrêter

Réduire
X
 
  • Filtre
  • Heure
  • Afficher
Tout nettoyer
nouveaux messages

  • Fantômes de 1914 : guerre mondiale : peut-on l’arrêter

    Fantômes de 1914 : guerre mondiale : peut-on l’arrêter

    Que peut faire l'électeur français pour arrêter la guerre en marche. L'article ne cache pas son pessimisme. L'empire a adressé un ultimatum à l'Iran. L'Iran peut-il faire autre chose que le rejeter ? L'empire en décomposition économique peut-il faire autre chose que de d'attaquer ? La France "intégrée" à l'OTAN a t-elle des marges de manoeuvre ? La réponse est oui mais les marges se rétrécissent dangereusement. L'élection d'un candidat demandant la sortie de l'OTAN serait le grain de sable qui enrayerait les plans de l'empire et empècherait la guerre des civilisations. Il serait temps de se réveiller.

    Voici presque deux semaines que Vladimir Poutine a été élu et déjà les effets se font sentir ! En Syrie, renforcé par les livraisons d'armes russes, le régime Assad sort renforcé et plus solide que jamais. Le sommet des BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud) qui se tiendra le 29 mars à New-Delhi devrait entériner le principe du recours à d'autres monnaies que le dollar ou l'euro et créer les bases d'un mécanisme de clearing entre ces pays.
    J'ai tâché de montrer la semaine dernière que les élections russes sont une des premières dates charnières du siècle avec 2001 évidemment. La Russie a pour 6 ans un homme fort fermement décidé à tenir tête à l'empire anglo-americano-européen. Il en a les moyens. Comment va réagir l'empire ?
    Les élections donnent six ans de plus à Poutine pour mener à bien son programme pour la Russie . Diplomatique, militaire, économique, financier, institutionnel, médiatique, scientifique. On a enterré un peu trop vite la Russie sous la rouille de ses vieux arsenaux de l'ère Gorbatchev. La Russie qui a considérablement souffert de Eltsine et du FMI a résisté. Les forces de dissolution et de chaos n'ont pas eu raison de la Russie. Ni l'alcool frelaté, ni l'héroïne importée massivement d'Afghanistan. Ce qui avait mis la Chine a genoux au XIX ème n'a pas marché en Russie. Comme je l'ai écrit la semaine dernière, la contre-attaque est lancée à la mode russe, comme en 1812 ou en 1943.
    Pendant ce temps et corrélativement, l'empire qui se heurte à cette résistance traverse une série de crises très dures. Le risque est grand de résoudre au moins temporairement les crises en provoquant des guerres à la libyenne (or + pétrole). A l'âge atomique, la guerre sera la fin de l'espèce, rendant insignifiantes toutes les autres promesses de campagne. Or, un ultimatum des Etats-Unis a déjà été remis à l'Iran par l'intermédiaire de la Russie : vous vous soumettez ou c'est la guerre ( source Kommersant, RT). Quand les Etats-Unis donnent un ultimatum, ils l'appliquent. Cette guerre peut être évitée par la mobilisation de toutes les énergies.
    Les mots m'étant comptés, je suis salutairement contraint de faire court. Voici quelques pistes dont il faut comprendre qu'elles sont toutes enchevêtrées.
    1. Les pays composant l'empire (sauf l'Allemagne) se désindustrialisent. Certains parlent de niveau trop élevé de la monnaie. Ca joue certainement mais probablement moins que le style d'économie. Les Etats-Unis et l'UE ont adopté le modèle de libre échange monétariste et spéculatif britannique ; L'économie d'artifices et d'intelligence qui faisait enrager Napoléon s'est étendue aux Etats-Unis et à l'Europe pour devenir l'économie casino dans laquelle tout se vend et s'achète mais de moins en moins de choses sont produites. Virtualisation-fragilisation de l'économie. On achète avec ce qu'on aura vendu ou gagné, on achète ce qui n'est pas encore produit, on paie avec ce qu'on remboursera. Comme le système de Law au XVIII ème siècle, vient un moment où un grain de sable fait dérailler cette montagne de virtualités et d'anticipation. C'est le krach des subprimes qui est colmaté à coups de trillions comme de l'eau sur une réacteur atomique en fusion. Rien n'est réglé structurellement et ne fait qu'empirer.
    2. Les pays composant l'empire se paupérisent par robotisation et concentration de la richesse. On a pensé un temps que la société de services, puis de parcs d'attractions allait remplacer la société de production mais les centres d'appels délocalisés sont remplacés par des robots prospecteurs téléphoniques. Il n'y avait de richesse que d'homme il y a deux siècles. L'homme est devenu le fardeau de la société technique-informatique qui ne sait plus vraiment à quoi l'employer. Etudiants sur voie de garage, chômeurs, invalides, retraités, malades, sdf, personnes en addictions diverses. La proportion d'actifs utiles au système économique ne cesse de diminuer. Reste la guerre mais même elle se robotise. Que faire de cette masse d'hommes sans intérêt pour un système non humaniste ? La Russie, la Chine et le Brésil ont eux leurs immenses terrains à coloniser et à mettre en valeur.
    3. Les pays composant l'empire sauf exception allemande-centre-européenne et d'Europe du nord qui ont d'excellents réseaux modernes n'ont pas assez de moyens pour faire leur transition énergétique. Les énergies renouvelables, parfaitement rentables et cohérentes, demandent des investissements colossaux en une génération sans délaisser les anciennes infrastructures. Où trouver le trillon d'euros ou plus nécessaires au soutien d'une industrie naissante quand tous les pays sont perclus de dettes, USA en premier. Rénover les infrastructures d'eau, d'électricité, routes, ponts n'est déjà plus possible. Les hôpitaux et l'école sont à leur limite de thrombose ; Quand il faut 3 mois pour avoir un rendez-vous et que l'hôpital vous dit « faites attendre la maladie », l'économie n'est plus aux services des besoins. Elle est aussi malade que le patient. Le « trop peu toujours trop » tard atteint ses limites. Il faut craindre l'effet élastique : un début de développement suivi d'une brusque régression par paupérisation des ménages, collectivités locales ou états (le cas de la supression des aides au photovoltaïque en France est un bon exemple. C'était bien parti mais il n'y a plus d'argent dans ce système monétariste.
    4. Les pays composant l'empire ne parviennent pas à empêcher les pauvres que leur système crée à l'extérieur de venir chez eux. Les Etats-Unis ne peuvent pas rendre étanche la frontière avec le Mexique pas plus que l'Union Européenne (la forteresse Europe) ne parvient à empècher les vagues migratoires. Pis, quand un pays comme la Libye réussit et devient un pays d'immigration, on le destructure en créant les réfugiés économiques de demain.
    5. En mélangeant politique et économie, l'empire se tire régulièrement des balles dans le pied. L'embargo, mesure utilisée pour faire changer des gouvernements récalcitrants a beau avoir montré son inefficacité (sauf dans sa forme militaire qui est le blocus), on continue. L'embargo contre l'Iran est un bel exemple. Les Etats-Unis décrètent un embargo sur le pétrole et forcent l'UE à faire de même. Non seulement l'Iran trouve de nouveau acheteurs (Chine, Inde) mais renonce à l'Euro comme contrepoids face au dollar. Les échanges se font en yuans ou en or. UE - 2 Iran 1. Si l'Inde persiste à acheter le pétrole dont elle a besoin, elle pourait être également sous embargo ! Logique hallucinante de pays ruinés qui par aveuglement de puissance se ruinent encore plus en s'interdisant à eux-mêmes de commercer. Ce n'est plus la mondialisation mais la démondialisation. Si l'Inde commerce avec le Brésil il faudra aussi rayer le Brésil de la liste des pays autorisés à commercer. ? On quitte le domaine de la rationalité.
    6. L'armée américaine est encore très puissante mais n'est plus ce qu'elle était. Comme l'armée soviétique avant elle, elle est atteinte par la loi des rendements décroissants. Première pollueuse de la planète, elle doit maintenir des lignes de communications démesurées s'appuyant sur une pléthore de bases dans le monde entier. On peut parler de puissance mais quelle fragilité ! La guerre d'afghanistan ressemble à la guerre d'Espagne de Napoléon. Les soldats craquent psychiquement et retournent à la barbarie en tuant femmes et enfants. Savent-ils encore pourquoi ils se battent. L'armée américaine est en situation délicate en Irak et le problème de la coupure du détroit d'Ormuz en cas de guerre avec l'Iran semble insoluble ; Au Pakistan les relations avec les militaires et la population sont excécrables alors que le ravitaillement des corps expéditionnaires en afghanistan dépend d'une seule route au Pakistan et d'une au nord (contrôlée par Poutine). C'est un Dien Bien Phu en puissance mais en pire et en plus grand. Si on ajoute les manoeuvres de la flotte américaine en mer de Chine (plus un sous-marin atomique anglais au large des Malouines), l'empire semble échapper à toute logique et multiplier les provocations gratuites. Ce n'est pas un signe de puissance mais de désarroi. S'ajoute à ceci la constatation angoissante (pour l'empire) que l'efficacité des guerres diminue avec le temps malgré une inflation de moyens. La première guerre d'Irak ou la guerre du Kossovo ont montré l'écrasante supériorité militaire des Etats-Unis principalement. La seconde guerre d'Irak a été beaucoup plus longue et précaire avec trois millions de morts. L'Afghanistan est le bourbier intégral. La guerre de Libye a montré des capacités offensives bien plus faibles que celle du Kossovo. Les bombes ont vite manqué à tel point que les Etats-Unis ont du intervenir. Pourtant le coût des guerres ne fait qu'augmenter ! C'est pourquoi la tentation sera de plus en plus grande d'utiliser l'arme atomique tactique pour rétablir à moindre coût une suprématie écrasante. Enfin, comme chaque empire digne de ce nom, l'empire arme et forme des indigènes en pensant qu'ils seront la docile infanterie des futures guerres impériales. Pari risqué ! La difficulté de se débarasser des pirates en Somalie montre qu'il suffit de 3 ou 4 Somalies pour saturer les capacités de contrôle de l'empire. Après avoir crée le mythe du terroriste, l'empire donne vie à son monstre en déversant des armes sophistiquées un peu partout.

  • #2
    1. L'alliance USA-Israël se fissure. Si le groupe de pression favorable à la défense inconditionnelle des intérêts de l'Etat d'Israël est encore très puissant au congrès américain et en Europe, des lézardes apparaissent. Les militaires du Pentagone se rebiffent à l'idée d'une nouvelle guerre, la CIA diffuse préventivement une sorte d'avis de non responsabilité disant qu'il n'y a pas de programme atomique militaire iranien. Les Etats-Unis ont fomenté des révolutions facebook / twitter pour se débarasser d'un coup de Ben Ali, Khadafi, Moubarak et Assad en faisant alliance avec les islamistes décrétés modérés. Pas de chance l'assemblée élue déclare en Egypte, Israël ennemi n°1 de de la nation arabe, demande au gouvernement de chasser l'ambassadeur d'Israël et refuse l'aide américaine. Du jamais vu : un événement historique par semaine ! En Lybie les islamistes « modérés » font manger le drapeau vert à des noirs africains. Pas très bon pour BHL et la gauche caviard. Reste l'incontestable butin de l'or et du pétrole libyen. De quoi tenir encore un peu. On peine à trouver une réelle logique dans cette pax americana. Le Proche Orient et le caucase du sud ne risquent-t-il pas de devenir les balkans d'où surgira une autre guerre mondiale ? Personne en 1914 n'imaginait le cataclysme que ça allait être. Si les milieux bellicistes aux Etats-Unis pensent avoir une guerre courte et limitée à l'Iran, il est probable qu'ils prennent leurs désirs pour des réalités.
    2. L'empire est confronté à une crise financière et économique qu'il ne parvient pour l'instant à enrayer qu'en appauvrissant sa population et en imprimant du papier. Les classes moyennes disparaissent. Cette crise rebondit de trimestre en trimestre et s'aggrave. Les populations, inquiètes ne savent pas comment réagir à cette agression d'un type nouveau. Des chefs de gouvernements sont expulsés et remplacés par les membres d'une grande banque américaine tandis qu'un des plus hauts dirigeants de cette même banque démissionne avec fracas prédisant un nouveau crash. On spécule sur la hausse tout en s'assurant sur la baisse. Les candidats à la présidentielle s'empressent de faire allégeance à la City de Londres de peur qu'une saute d'humeur d'une agence de notation double en quelques mois le service de la dette. Des pays sombrent dans la guerre civile. Aux Etats-Unis, des milices se forment, des états votent préventivement la récupération de leur souveraineté en cas de faillite de l'Etat Fédéral. On parle de seconde guerre de sécession. 30 000 drones sont autorisés à surveiller les américains tandis que la police locale est militarisée. Des camps d'internement sont préventivement mis en service au cap où. Une situation pré-révolutionnaire s'installe aux Etats-Unis tandis que les forces américaines sont éparpillées dans le monde entier. Le système semble être en état d'instabilité. La tentation est forte de tenter de régler par la guerre les révoltes internes et la faiblesse statégique externe.
    3. La personnalité du président Obama ne finit pas de faire couler de l'encre. Pour certain il est pire que Bush père et fils, pour d'autres il fait ce qu'il peut ; On parle d'un président sous chantage à la divulgation d'un faux acte de naissance ou sous chantage du groupe de pression sionniste (attaque de l'Iran contre réélection). Certains pensent qu'il est atteint du syndrome de Néron. D'autre que ce serait un candidat préfabriqué depuis longtemps par le système financier anglo-américain. D'autres qu'il attendrait son second mandat pour régler ses comptes à Wall Street ? Ce que l'on peut dire est qu'on ne sait pas mais que le candidat qui a fait campagne sur le thème de la paix en est à sa cinquième guerre. Pourquoi pas une sixième ? Les opposants républicains sont encore plus bellicistes que lui.
    4. Enfin les opinions publiques occidentales sont loin d'avoir la volonté pacifique qui existait avant 1914. Les medias sont presque entièrement vérouillés par la presse / tv, souvent propriété de marchands de canons. On sait quen 1914 ce pacifisme n'a pas résisté aux plans préparés et à la propagande. « les femmes se coucheront sur les rails pour empêcher la mobilisation ». « Les travailleurs de tous les pays ne voteront pas les crédits militaires ». On sait ce que ces beaux slogans sont devenus. Le pouvoir des opinions publiques pour arrêter les guerres est faible et invite au pessimisme. Il semble qu'on se dirige vers une stratégie de création de chaos par destructuration d'états (en gardant le pétrole) et en le maintenant éternellement par des drones téléguidés avec à la clef des millions de morts. In fine, le choc entre un empirequi semble décidé à jouer le tout pour le tout et un groupe de pays puissants et nuclaires décidés autour de la Russie à résister semble assez inévitable … sauf miracle comme une candidature indépendante de Ron Paul (adversaire notoire à la guerre) aux Etats-Unis ou un soulèvement aux Etats-Unis qui obligerait la puissance impériale à rapatrier en urgence ses troupes. La réintégration de la france dans le commandement intégré de l'OTAN force la France à être spectatrice ou supplétive au lieu de jouer le rôle qui pouraît être le sien. Si dans 6 mois des bombes atomiques et contaminent toute la planète dans un brouillard léthal et invisible, il faudra se rappeler qui a réintégré la France dans l'OTAN.
    5. Puisqu'une élection doit avoir lieu en France, il faut se demander : quelle marge de manœuvre reste-il à l'électeur ? Si la France met son véto à la guerre, l'empire se retrouve dans la situation de 2002 avec l'Irak : Anglos-saxons contre l'axe Paris-Moscou-Pékin (et en filigranne Berlin). La France se retrouve dans la situation de de Gaulle avec le Vietnam. Le choc des civilisation et l'importation de la guerre en métropole est évitée. Puisque Villepin et Asselineau ont été laminés par le système des 500 signatures, les candidats restants qui proposent de sortir de l'OTAN sont : Front de Gauche (Mélenchon), FN (Marine Le Pen), Debout la République (Nicolas Dupont-Aignan), très probablement Jacques Cheminade, Nathalie Arthaud et Philippe Poutou. Par contre ni Nicolas Sarkozy, ni François Hollande, ni François Bayrou n'envisagent la sortie de l'OTAN. Voter pour un de ces trois candidats c'est se trouver dans l'engrenage de l'article 5 du traité de l'Atlantique-Nord. L'électeur du protectorat français euro-américain n'a plus beaucoup de pouvoir sur sa destinée mais il n'est pas encore tout-à-fait nul. Deux pays en Europe ont inscrit dans leur constitution qu'ils ne feraient plus jamais la guerre à d'autres peuples (la France et l'Italie). Qu'ils le fassent. Compte tenu du fait que l'Autriche, la Suisse, la Suède, la Finlande, Malte, l'Irlande sont neutres en Europe, on verrait se dessiner une autre Europe : un bloc continental de pays qui renoncent à la guerre. L'empire anglo-américain serait limité à la Grande-Bretagne et à l'ex-europe de l'Est du groupe des ânes de Troie des Etats-Unis car les premiers détruits en cas de conflit. Non seulement il serait possible de sortir de cette UE qui ne marche pas, mais par une prise de judo audacieuse, tirer le tapis sous les forces de la guerre du chaos tout en réglant une fois pour toutes les vieilles querelles européennes non cicatrisée. On peut être utopique mais n'est-il pas urgent de l'être ?AGORAVOX par Christian Tallon

    Commentaire

    Chargement...
    X