FINANCES PUBLIQUES
81 MILLIARDS DE DH POUR LA COMPENSATION EN 2012
15 MILLIARDS DE DH DE PLUS QUE LES PRÉVISIONS DE LA LOI DE FINANCES
POUR LES EXPERTS, LA CROISSANCE DU PIB NE DÉPASSERAIT PAS 2%
Jamais une loi de Finances n’a été autant discutée et surtout autant critiquée. Pour les économistes – participation également de Mohamed Horani, président de la CGEM – réunis lors d’une table ronde sur les finances publiques le 23 mars au centre Links, le constat est simple : « c’est la première fois qu’une loi de Finances est discutée en mars et il faudrait peut être patienter jusqu’en juin pour son exécution ».
Au-delà du timing plus que serré pour le déploiement, c’est le contenu de la loi de Finances qui interpelle. Le projet prévoit une croissance de 4,2% du PIB. Or, sauf miracle, le PIB agricole devrait baisser cette année suite à une mauvaise campagne agricole attendue. Certains experts parlent d’un recul de l’ordre de 20 à 25%. «Sur les 30 dernières années, à chaque fois que la croissance du PIB agricole a stagné ou baissé de 10 à 15%, nous n’avons jamais dépassé un taux de croissance du PIB de 2%», analyse l’économiste Najib Akesbi. Le gouvernement qui a déjà revu une fois à la baisse sa prévision de croissance, la rabaisse de nouveau. (Lire également page 14).
Au niveau du déficit budgétaire, la maîtrise du gap autour de 5% du PIB prévu dans le projet de loi de Finances semble trop optimiste pour les économistes. Après les 7% enregistrés en 2011 selon la Banque centrale, «il est fort probable que nous atteignons un déficit de 8% cette année parce que les dérapages semblent importants dans le projet de loi de Finances 2012», note Mohamed Berrada, président du centre Links et ancien ministre des Finances. Si la subvention des produits alimentaires de base et pétroliers a plombé les comptes publics l’année dernière, son impact risque d’être plus important en 2012. La charge de compensation a atteint 63 milliards de DH en 2011 y compris les arriérés. Mais, seulement 42 milliards de DH ont été réglés ce qui relève la facture des arriérés à 21 milliards de DH. Pour 2012, le gouvernement a budgétisé 46 milliards de DH dont 14 milliards de DH au titre des arriérés.
Une prévision qui tient compte d’un baril de pétrole à 100 dollars. Aujourd’hui, avec le cours du pétrole qui tourne autour de 125 dollars, les prévisions réactualisées laissent ressortir «une charge de compensation de l’ordre de 81 milliards de DH », révèle Berrada. La subvention des produits pétroliers devrait mobiliser 51 milliards de DH. Celle du sucre et de la farine s’élève à 9 milliards de DH. Le reliquat représente les arriérés. Pour Akesbi, «il faut substituer au système de compensation actuelle un mécanisme d’aide au revenu».
l’Économiste
81 MILLIARDS DE DH POUR LA COMPENSATION EN 2012
15 MILLIARDS DE DH DE PLUS QUE LES PRÉVISIONS DE LA LOI DE FINANCES
POUR LES EXPERTS, LA CROISSANCE DU PIB NE DÉPASSERAIT PAS 2%
Jamais une loi de Finances n’a été autant discutée et surtout autant critiquée. Pour les économistes – participation également de Mohamed Horani, président de la CGEM – réunis lors d’une table ronde sur les finances publiques le 23 mars au centre Links, le constat est simple : « c’est la première fois qu’une loi de Finances est discutée en mars et il faudrait peut être patienter jusqu’en juin pour son exécution ».
Au-delà du timing plus que serré pour le déploiement, c’est le contenu de la loi de Finances qui interpelle. Le projet prévoit une croissance de 4,2% du PIB. Or, sauf miracle, le PIB agricole devrait baisser cette année suite à une mauvaise campagne agricole attendue. Certains experts parlent d’un recul de l’ordre de 20 à 25%. «Sur les 30 dernières années, à chaque fois que la croissance du PIB agricole a stagné ou baissé de 10 à 15%, nous n’avons jamais dépassé un taux de croissance du PIB de 2%», analyse l’économiste Najib Akesbi. Le gouvernement qui a déjà revu une fois à la baisse sa prévision de croissance, la rabaisse de nouveau. (Lire également page 14).
Au niveau du déficit budgétaire, la maîtrise du gap autour de 5% du PIB prévu dans le projet de loi de Finances semble trop optimiste pour les économistes. Après les 7% enregistrés en 2011 selon la Banque centrale, «il est fort probable que nous atteignons un déficit de 8% cette année parce que les dérapages semblent importants dans le projet de loi de Finances 2012», note Mohamed Berrada, président du centre Links et ancien ministre des Finances. Si la subvention des produits alimentaires de base et pétroliers a plombé les comptes publics l’année dernière, son impact risque d’être plus important en 2012. La charge de compensation a atteint 63 milliards de DH en 2011 y compris les arriérés. Mais, seulement 42 milliards de DH ont été réglés ce qui relève la facture des arriérés à 21 milliards de DH. Pour 2012, le gouvernement a budgétisé 46 milliards de DH dont 14 milliards de DH au titre des arriérés.
Une prévision qui tient compte d’un baril de pétrole à 100 dollars. Aujourd’hui, avec le cours du pétrole qui tourne autour de 125 dollars, les prévisions réactualisées laissent ressortir «une charge de compensation de l’ordre de 81 milliards de DH », révèle Berrada. La subvention des produits pétroliers devrait mobiliser 51 milliards de DH. Celle du sucre et de la farine s’élève à 9 milliards de DH. Le reliquat représente les arriérés. Pour Akesbi, «il faut substituer au système de compensation actuelle un mécanisme d’aide au revenu».
l’Économiste
Commentaire