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Les relations entre Alger et Rabat vues par le porte-parole du gouvernement marocain
“Le problème sahraoui ne doit pas être une entrave”
Cette position apparaît comme une évolution dans la mesure où ce problème a constitué jusqu’à un passé assez récent, pour Rabat, presque un préalable à la construction des relations bilatérales mais aussi la construction maghrébine.
Entre Alger et Rabat, l’heure est à la lune de miel. Après des années de turbulences, les signes du renouveau des relations entre les deux capitales, qui ont en partage une histoire et un substrat culturel communs, sont de plus en plus visibles à la faveur d’un échange de visites ministérielles.
Est-ce sans doute le vent du changement qui a soufflé sur la région et les bouleversements internationaux qui sont à l’origine de ce renouveau porté sur le pragmatisme ? Même la question du Sahara Occidental, principale pierre d’achoppement et qui a plombé jusque-là et les relations bilatérales et la construction de l’espace maghrébin, est désormais approchée sous un angle à même de ne pas parasiter le développement des relations entre les deux voisins.
En visite en Algérie pour trois jours, le ministre marocain de l’Information et porte-parole du gouvernement, Mustapha El-Khalfi, a affirmé hier que la question du Sahara Occidental “ne doit pas être une entrave au développement des relations algéro-marocaines”.
Cette position apparaît comme une évolution qualitative dans la mesure où la résolution de ce problème a constitué jusqu’à un passé assez récent pour Rabat presque un préalable à la construction des relations bilatérales mais aussi la construction maghrébine. “La question du Sahara Occidental est traitée par les Nations unies, et nous en tant qu’État, nous sommes confiants à ce que cette question soit résolue au niveau de cette organisation”, a déclaré M. El-Khalfi, lors d’une conférence de presse animée hier au siège de l’APS. M. El-Khalfi, qui répondait à une question de Liberté, a également évoqué la question de la réouverture des frontières fermées depuis 1994. “Cette question a besoin d’un approfondissement mais elle relève de la souveraineté de l’Algérie”, a-t-il dit. S’appuyant sur les récentes déclarations des officiels algériens sur la question, M. El-Khalfi a indiqué qu’’il faut prendre le temps qu’il faut et bien préparer pour une solution globale”. Dans ce contexte, il a évoqué les risques de la contrebande notamment de la drogue “qu’on doit, selon lui, affronter avec courage”. En tout cas, il y a “une volonté politique” des deux côtés pour promouvoir les relations bilatérales. “C’est un processus, on a fait des pas ces derniers temps. La volonté existe et on va continuer. Lorsque des dossiers qui fâchent sont posés, on les met de côté, dans le respect de la souveraineté ou on les laisse aux institutions concernées”, a-t-il encore affirmé. “Le monde change, on doit unir nos énergies. Nous sommes confrontés aux mêmes défis”.
En plus d’un accord entre l’agence APS et MAP, les deux parties ont convenu d’une série de chantiers dont le lancement d’un forum maroco-algérien pour les journalistes “pour encourager le dialogue”, la promotion de la coopération dans l’audiovisuel et dans la presse, même électronique, de façon générale ainsi que l’échange des expériences dans le domaine. M. El-Khalfi a insisté sur l’importance “d’exploiter la volonté politique commune dans les deux pays pour le lancement d’une action médiatique commune qui sera un levier de rapprochement entre les deux peuples”. Selon lui, il existe “de grandes capacités de coopération au moyen de programmes qui nous serviront à célébrer la mémoire historique commune, de découvrir les talents et potentialités maghrébines et de consolider les options d’intégration maghrébine en donnant l’occasion aux générations montantes de vivre dans un espace médiatique commun”. “Notre espoir est que la dynamique gouvernementale se répercute chez la société civile pour aller de l’avant”, a-t-il souhaité, par ailleurs.
Quant à l’espace maghrébin, il rappelle qu’il a “une profondeur stratégique”. Et ce n’est pas fini : le ministre de la Communication, Nacer Mehal, et le DG de l’ENTV se rendront bientôt à Rabat tandis que le ministre de l’Éducation marocain est annoncé à Alger.
Une réunion de la commission mixte, gelée depuis les années 1990, se réunira également dans les prochains mois.
Seule ombre au tableau : Nacer Mehal n’a pas pris part à la conférence de presse.
Par : Karim Kebir
Liberté
“Le problème sahraoui ne doit pas être une entrave”
Cette position apparaît comme une évolution dans la mesure où ce problème a constitué jusqu’à un passé assez récent, pour Rabat, presque un préalable à la construction des relations bilatérales mais aussi la construction maghrébine.
Entre Alger et Rabat, l’heure est à la lune de miel. Après des années de turbulences, les signes du renouveau des relations entre les deux capitales, qui ont en partage une histoire et un substrat culturel communs, sont de plus en plus visibles à la faveur d’un échange de visites ministérielles.
Est-ce sans doute le vent du changement qui a soufflé sur la région et les bouleversements internationaux qui sont à l’origine de ce renouveau porté sur le pragmatisme ? Même la question du Sahara Occidental, principale pierre d’achoppement et qui a plombé jusque-là et les relations bilatérales et la construction de l’espace maghrébin, est désormais approchée sous un angle à même de ne pas parasiter le développement des relations entre les deux voisins.
En visite en Algérie pour trois jours, le ministre marocain de l’Information et porte-parole du gouvernement, Mustapha El-Khalfi, a affirmé hier que la question du Sahara Occidental “ne doit pas être une entrave au développement des relations algéro-marocaines”.
Cette position apparaît comme une évolution qualitative dans la mesure où la résolution de ce problème a constitué jusqu’à un passé assez récent pour Rabat presque un préalable à la construction des relations bilatérales mais aussi la construction maghrébine. “La question du Sahara Occidental est traitée par les Nations unies, et nous en tant qu’État, nous sommes confiants à ce que cette question soit résolue au niveau de cette organisation”, a déclaré M. El-Khalfi, lors d’une conférence de presse animée hier au siège de l’APS. M. El-Khalfi, qui répondait à une question de Liberté, a également évoqué la question de la réouverture des frontières fermées depuis 1994. “Cette question a besoin d’un approfondissement mais elle relève de la souveraineté de l’Algérie”, a-t-il dit. S’appuyant sur les récentes déclarations des officiels algériens sur la question, M. El-Khalfi a indiqué qu’’il faut prendre le temps qu’il faut et bien préparer pour une solution globale”. Dans ce contexte, il a évoqué les risques de la contrebande notamment de la drogue “qu’on doit, selon lui, affronter avec courage”. En tout cas, il y a “une volonté politique” des deux côtés pour promouvoir les relations bilatérales. “C’est un processus, on a fait des pas ces derniers temps. La volonté existe et on va continuer. Lorsque des dossiers qui fâchent sont posés, on les met de côté, dans le respect de la souveraineté ou on les laisse aux institutions concernées”, a-t-il encore affirmé. “Le monde change, on doit unir nos énergies. Nous sommes confrontés aux mêmes défis”.
En plus d’un accord entre l’agence APS et MAP, les deux parties ont convenu d’une série de chantiers dont le lancement d’un forum maroco-algérien pour les journalistes “pour encourager le dialogue”, la promotion de la coopération dans l’audiovisuel et dans la presse, même électronique, de façon générale ainsi que l’échange des expériences dans le domaine. M. El-Khalfi a insisté sur l’importance “d’exploiter la volonté politique commune dans les deux pays pour le lancement d’une action médiatique commune qui sera un levier de rapprochement entre les deux peuples”. Selon lui, il existe “de grandes capacités de coopération au moyen de programmes qui nous serviront à célébrer la mémoire historique commune, de découvrir les talents et potentialités maghrébines et de consolider les options d’intégration maghrébine en donnant l’occasion aux générations montantes de vivre dans un espace médiatique commun”. “Notre espoir est que la dynamique gouvernementale se répercute chez la société civile pour aller de l’avant”, a-t-il souhaité, par ailleurs.
Quant à l’espace maghrébin, il rappelle qu’il a “une profondeur stratégique”. Et ce n’est pas fini : le ministre de la Communication, Nacer Mehal, et le DG de l’ENTV se rendront bientôt à Rabat tandis que le ministre de l’Éducation marocain est annoncé à Alger.
Une réunion de la commission mixte, gelée depuis les années 1990, se réunira également dans les prochains mois.
Seule ombre au tableau : Nacer Mehal n’a pas pris part à la conférence de presse.
Par : Karim Kebir
Liberté
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