En dépit de l’entrée en vigueur d’un nouveau code de la route, le nombre de tués a augmenté de près de 12 % en un an sur les routes marocaines. L’OMS estime que le nombre de victimes y est deux fois plus élevé que les statistiques officielles.
Le plan stratégique d’urgence contre l’insécurité routière au Maroc lancé en 2004 et l’entrée en vigueur du nouveau code de la route et du permis à points en octobre 2010 n’ont visiblement pas encore porté leurs fruits. Les chiffres divulgués la semaine dernière par le ministère des transports ont fait l’effet d’une douche froide. Plus de 4 000 personnes sont mortes sur les routes du Maroc en 2011, soit une hausse de près de 12 % en un an.
C’est certes presque autant de morts que sur les routes de France (3 970), mais pour une population deux fois moins importante (32 millions de Marocains) et un parc automobile 13 fois moins important. Le Maroc, comme les pays du continent africain, compte parmi les routes les plus dangereuses de la planète.
« Il y a bien sûr des accidents imputables aux infrastructures routières, d’autres liés à la vétusté et au manque d’entretien des véhicules, mais ces explications restent marginales eu égard au comportement des automobilistes en cause dans plus de 95 % des accidents », affirme l’enseignant-chercheur, Omar Driss Kaïtouni, de l’École Mohammadia d’ingénieurs de Rabat.
UN CONDUCTEUR SUR DEUX SANS CEINTURE
De fait, une étude divulguée, aussi la semaine dernière, par le comité national de prévoyance des accidents de la circulation (CNPAC) est éloquente : 49 % des conducteurs ne portent pas la ceinture de sécurité, 21 % des conducteurs de deux-roues et 76 % de leurs passagers ne portent pas de casque, 85 % des conducteurs grillent les stops, 79 % ne respectent pas la priorité à droite et 9 % ne s’arrêtent pas au feu rouge (29 % pour les deux-roues).
« L’étude a été menée en 2009, mais au vu des résultats d’accidentologie de l’an dernier, on a tout lieu de penser que les comportements n’ont pas évolué depuis », déplore Benaceur Boulaajoul du CNPAC, cependant confiant dans la relance de la politique de sécurité routière, qui prévoit notamment des spots publicitaires pour la prévention et l’installation d’un millier de radars sur les routes.
Il en veut pour preuve du volontarisme marocain le fait que le pays accueillera à Marrakech en juin prochain le congrès mondial de la prévention routière.
3 MILLIONS DE PV EN ATTENTE
En attendant, les sanctions restent théoriques. « Il a fallu retirer tous les anciens radars en fonctionnement car ils ne pouvaient pas apporter la preuve visuelle de l’infraction et le centre de traitement des infractions n’est pas encore véritablement opérationnel, environ trois millions de procès-verbaux restent en attente », reconnaît Benaceur Boulaajoul.
Quant à l’Organisation mondiale de la santé, qui considère les accidents de la route comme un fléau sanitaire en forte progression, elle reconnaît que le Maroc fait des efforts mais estime que la réalité est plus sombre que celle reflétée par les statistiques officielles. Selon elle, la mortalité y est deux fois plus élevée (8 500 morts) en raison de biais statistiques et d’une forte sous-déclaration des décès qui interviennent dans les trente jours suivant l’accident.
MARIE VERDIER
La croix
Le plan stratégique d’urgence contre l’insécurité routière au Maroc lancé en 2004 et l’entrée en vigueur du nouveau code de la route et du permis à points en octobre 2010 n’ont visiblement pas encore porté leurs fruits. Les chiffres divulgués la semaine dernière par le ministère des transports ont fait l’effet d’une douche froide. Plus de 4 000 personnes sont mortes sur les routes du Maroc en 2011, soit une hausse de près de 12 % en un an.
C’est certes presque autant de morts que sur les routes de France (3 970), mais pour une population deux fois moins importante (32 millions de Marocains) et un parc automobile 13 fois moins important. Le Maroc, comme les pays du continent africain, compte parmi les routes les plus dangereuses de la planète.
« Il y a bien sûr des accidents imputables aux infrastructures routières, d’autres liés à la vétusté et au manque d’entretien des véhicules, mais ces explications restent marginales eu égard au comportement des automobilistes en cause dans plus de 95 % des accidents », affirme l’enseignant-chercheur, Omar Driss Kaïtouni, de l’École Mohammadia d’ingénieurs de Rabat.
UN CONDUCTEUR SUR DEUX SANS CEINTURE
De fait, une étude divulguée, aussi la semaine dernière, par le comité national de prévoyance des accidents de la circulation (CNPAC) est éloquente : 49 % des conducteurs ne portent pas la ceinture de sécurité, 21 % des conducteurs de deux-roues et 76 % de leurs passagers ne portent pas de casque, 85 % des conducteurs grillent les stops, 79 % ne respectent pas la priorité à droite et 9 % ne s’arrêtent pas au feu rouge (29 % pour les deux-roues).
« L’étude a été menée en 2009, mais au vu des résultats d’accidentologie de l’an dernier, on a tout lieu de penser que les comportements n’ont pas évolué depuis », déplore Benaceur Boulaajoul du CNPAC, cependant confiant dans la relance de la politique de sécurité routière, qui prévoit notamment des spots publicitaires pour la prévention et l’installation d’un millier de radars sur les routes.
Il en veut pour preuve du volontarisme marocain le fait que le pays accueillera à Marrakech en juin prochain le congrès mondial de la prévention routière.
3 MILLIONS DE PV EN ATTENTE
En attendant, les sanctions restent théoriques. « Il a fallu retirer tous les anciens radars en fonctionnement car ils ne pouvaient pas apporter la preuve visuelle de l’infraction et le centre de traitement des infractions n’est pas encore véritablement opérationnel, environ trois millions de procès-verbaux restent en attente », reconnaît Benaceur Boulaajoul.
Quant à l’Organisation mondiale de la santé, qui considère les accidents de la route comme un fléau sanitaire en forte progression, elle reconnaît que le Maroc fait des efforts mais estime que la réalité est plus sombre que celle reflétée par les statistiques officielles. Selon elle, la mortalité y est deux fois plus élevée (8 500 morts) en raison de biais statistiques et d’une forte sous-déclaration des décès qui interviennent dans les trente jours suivant l’accident.
MARIE VERDIER
La croix
Commentaire