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Malouines : le pétrole alimente de nouvelles tensions

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  • Malouines : le pétrole alimente de nouvelles tensions

    Trente ans après la guerre des Malouines, la prospection de pétrole dans les eaux de l'archipel provoque un regain de tension entre Londres et Buenos Aires. Hier (dimanche 1er avril), le gouvernement argentin a menacé de sanctions les banques qui financeraient l'industrie pétrolière au large du territoire britannique d'outre-mer.

    Il y a quinze jours, le ministre des Affaires étrangères argentin avait aussi annoncé qu'il allait poursuivre les cinq petites sociétés pétrolières britanniques actives au large des îles Malouines pour « exploration illégale ». On le voit, la perspective de production pétrolière au large de ce territoire peuplé de quelque 3 000 citoyens britanniques, alimente un regain de nationalisme de la part de Buenos Aires. D'autant que l'Argentine est de plus en plus dépendante de ses importations d'hydrocarbures.

    On savait depuis la fin des années 1990 qu'il y avait du pétrole au large des Malouines, mais le baril n'était pas assez cher pour que l'exploitation en soit rentable. L'an dernier, une petite société britannique, Rockhopper, a foré avec succès le gisement « Sea Lion », au nord de l'archipel. Ses réserves récupérables seraient de 350 millions de barils - rien à voir avec les 50 milliards de barils récupérables au large du Brésil, mais c'est tout de même un champ comparable à ceux de la mer du Nord.

    De nouveaux forages, au sud de l'archipel cette fois, seront réalisés prochainement par Falkland Oil and Gaz, et par Borders and Southern. Le problème c'est que ces petites sociétés britanniques n'auront bientôt plus les épaules assez solides pour développer les gisements. Elles cherchent des partenaires plus puissants. Or, et c'est là que l'action de Buenos Aires porte, les menaces argentines de poursuites ont déjà fait chuter l'action de ces petites sociétés. La lettre aux banques ne fait qu'enfoncer le clou : tenter de dissuader le financement de la production pétrolière aux îles Malouines.

    Car lorsque le gouvernement autonome de Port Stanley recevra la rente pétrolière, qu'on estime à 10 milliards de dollars annuels rien que pour le premier gisement, à 180 milliards de dollars annuels si les autres gisements tiennent leur promesse, il sera beaucoup plus difficile pour l'Argentine de négocier un quelconque droit de regard. Le territoire britannique d'outre-mer sera devenu un acteur beaucoup plus puissant que lorsqu'il produisait de la laine ou qu'il négociait même chèrement ses licences de pêche aux navires étrangers.

    RFI
    The truth is incontrovertible, malice may attack it, ignorance may deride it, but in the end; there it is.” Winston Churchill
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