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Réseau de piratage de fichiers en ligne démantelé

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  • Réseau de piratage de fichiers en ligne démantelé

    Sur le moteur de recherche Google, on peut lire qu'Utopi-Board est une «communauté informatique réputée pour sa bonne ambiance et de nombreuses choses». Depuis le début de la semaine, cette amicale en ligne, fréquentée par une dizaine de milliers d'internautes, a brutalement mis fin à ses «nombreuses» activités. La CIC (cellule d'information et de commandement) de la gendarmerie du Pas-de-Calais a procédé de très bon matin, lundi, à l'interpellation de vingt-cinq personnes, parmi lesquelles treize mineurs, qu'elle soupçonne d'avoir organisé, depuis juillet 2005, un réseau structuré de piratage de fichiers en ligne (musique, films, jeux vidéo et logiciels).

    «Gavage obsessionnel».

    Agissant sous des pseudos tels que Djoul, Tonydu62 ou Benenutz, les «pirates», âgés de 14 à 40 ans et éparpillés dans toute la France, avaient mis en place le fameux Utopi Board : un site où l'on trouvait des liens pour télécharger près de 40 000 chansons, 3 500 films et 750 logiciels. Les gendarmes «ntech», comme on appelle ces nouveaux limiers spécialisés en nouvelles technologies, ont notamment mis la main sur des outils de piratage des réseaux protégés ou des «yescards», ces fausses cartes bancaires virtuelles qui disent toujours oui. «Tout échanger, tout copier, sans jamais rien payer n'est pas légal», résume Louis Wallon, procureur de la République de Béthune, en charge du dossier. Selon ce dernier, «on a affaire à des adeptes d'un véritable sport autant qu'un mode de vie : la notion d'usage privé pour satisfaire des besoins a disparu au profit d'un gavage obsessionnel».

    Pour avoir notamment agi en bande organisée et pour contrefaçon, ces internautes risquent cinq ans de prison et de 300 000 à 500 000 euros d'amendes, sans compter les dommages et intérêts réclamés par une pléthore de parties civiles qui ne manqueront pas de demander des «sanctions exemplaires».

    Cotisation.

    A l'origine du coup de filet, les gendarmes avaient été attirés par le très grand nombre de fichiers transitant par l'ordinateur de Djoul, un mineur de 17 ans originaire d'un village du Béthunois déjà entendu dans une affaire du même genre. Au fil des mois, la CIC * qui avait placé l'ordinateur du jeune homme sous surveillance * est allée de surprise en surprise. Les internautes qui atterrissaient sur le site de la communauté étaient invités, moyennant une cotisation de quelques euros, à se télécharger des films comme Camping ou Da Vinci Code avant même leur sortie en salles. L'équivalent d'une «participation aux frais», selon le procureur, qui ne voit pas là de caractère «véritablement lucratif».

    Les jeunes hackers animateurs du forum s'étaient réparti les tâches (adhésions, approvisionnement et vérification de la qualité des contenus, etc.). Enfin, autre délit, pour stocker leurs fichiers, ils s'étaient introduits dans les systèmes informatiques d'entreprises, d'universités ou d'administrations, en France et à l'étranger. A l'insu de celles-ci, évidemment. Ces derniers jours, les appels de parents catastrophés se succèdent au tribunal de Béthune. «Ils me disent : "On savait qu'ils passaient leurs nuits derrière l'ordinateur mais pas qu'ils y faisaient des choses illégales", explique un magistrat. Ils auraient peut-être dû y penser avant parce que, maintenant, cela risque de faire très très mal.»

    Par Liberation
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