Une nouvelle loi multiplie par dix les amendes aux chaînes qui transgressent l'ordre moral.
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Ce n'est pas flagrant lorsqu'on allume la télévision américaine, mais à en croire le Parents Television Council, les enfants font face à un harcèlement permanent. Selon cette association créée en 1995 pour promouvoir la bienséance audiovisuelle, les familles «en ont assez des programmes sexuellement croustillants et gratuitement violents qui sont diffusés sur la télévision hertzienne, particulièrement pendant des heures où des millions d'enfants comptent parmi les téléspectateurs». C'est un «barrage d'immondices qu'Hollywood déverse sur les ondes publiques, visant directement les jeunes facilement impressionnables». C'est en ces termes que le Parents Television Council se réjouit d'une nouvelle loi votée la semaine dernière par la Chambre des représentants, qui multiplie par dix les amendes contre les chaînes hertziennes violant la législation sur la «décence».
Le débat a été relancé voici deux ans par le Nipplegate , le scandale du sein de la chanteuse Janet Jackson brièvement dévoilé lors du Super Bowl. «Cet événement a galvanisé notre action pour résoudre ce problème majeur», explique Dan Ifett, directeur des affaires publiques et gouvernementales du Parents Television Council. Le 31 mai, la Federal Communications Commission (FCC), l'instance de régulation de l'audiovisuel américain, a confirmé une amende de 550 000 dollars à l'encontre de vingt stations de CBS ayant relayé le programme. La chaîne plaidait que l'épisode du sein était «accidentel». Dans sa décision, la FCC rejette cet argument, estimant que la chaîne avait «délibérément échoué à prendre des précautions pour s'assurer qu'aucune image indécente exposant à des poursuites ne soit diffusée».
La législation américaine interdit les contenus «obscènes» et, entre 6 heures et 22 heures, ceux qui sont considérés comme «indécents» sur les chaînes hertziennes. La FCC définit l'indécence comme la description d'organes ou d'activités sexuelles susceptibles de choquer, rapportés aux «standards de la communauté contemporaine». Cette définition est suffisamment floue pour provoquer quantité de plaintes. La FCC en a reçu 300 000 concernant 49 programmes entre février 2002 et mars 2005. Et, en mars dernier, l'agence a distribué plusieurs amendes. Elle a notamment sanctionné CBS pour une scène qualifiée d'«orgie» entre des adolescents dans un épisode de sa série Without a Trace (FBI : portés disparus, que diffuse France 2). Soucieux de pédagogie, le site web du Parents Television Council diffuse l'extrait incriminé et en publie un descriptif minutieux. Un peu plus d'une minute de corps enlacés qui valent à CBS une amende de 3,3 millions de dollars. Avec la nouvelle loi, chaque violation sera passible d'une amende de 325 000 dollars (au lieu de 32 500). Dans le cas de Without a Trace, le total des amendes infligées aux stations de diffusion pourrait atteindre 33 millions de dollars, a calculé le site web firetheFCC. com qui surveille les décisions de l'instance. Déjà adoptée par le Sénat, la loi est passée par 379 voix contre 35 à la Chambre des représentants. Elle n'attend plus que la signature de George W. Bush qui, dans un communiqué, a estimé qu'elle allait «rendre la télévision plus accueillante pour les familles».
Par Liberation
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Ce n'est pas flagrant lorsqu'on allume la télévision américaine, mais à en croire le Parents Television Council, les enfants font face à un harcèlement permanent. Selon cette association créée en 1995 pour promouvoir la bienséance audiovisuelle, les familles «en ont assez des programmes sexuellement croustillants et gratuitement violents qui sont diffusés sur la télévision hertzienne, particulièrement pendant des heures où des millions d'enfants comptent parmi les téléspectateurs». C'est un «barrage d'immondices qu'Hollywood déverse sur les ondes publiques, visant directement les jeunes facilement impressionnables». C'est en ces termes que le Parents Television Council se réjouit d'une nouvelle loi votée la semaine dernière par la Chambre des représentants, qui multiplie par dix les amendes contre les chaînes hertziennes violant la législation sur la «décence».
Le débat a été relancé voici deux ans par le Nipplegate , le scandale du sein de la chanteuse Janet Jackson brièvement dévoilé lors du Super Bowl. «Cet événement a galvanisé notre action pour résoudre ce problème majeur», explique Dan Ifett, directeur des affaires publiques et gouvernementales du Parents Television Council. Le 31 mai, la Federal Communications Commission (FCC), l'instance de régulation de l'audiovisuel américain, a confirmé une amende de 550 000 dollars à l'encontre de vingt stations de CBS ayant relayé le programme. La chaîne plaidait que l'épisode du sein était «accidentel». Dans sa décision, la FCC rejette cet argument, estimant que la chaîne avait «délibérément échoué à prendre des précautions pour s'assurer qu'aucune image indécente exposant à des poursuites ne soit diffusée».
La législation américaine interdit les contenus «obscènes» et, entre 6 heures et 22 heures, ceux qui sont considérés comme «indécents» sur les chaînes hertziennes. La FCC définit l'indécence comme la description d'organes ou d'activités sexuelles susceptibles de choquer, rapportés aux «standards de la communauté contemporaine». Cette définition est suffisamment floue pour provoquer quantité de plaintes. La FCC en a reçu 300 000 concernant 49 programmes entre février 2002 et mars 2005. Et, en mars dernier, l'agence a distribué plusieurs amendes. Elle a notamment sanctionné CBS pour une scène qualifiée d'«orgie» entre des adolescents dans un épisode de sa série Without a Trace (FBI : portés disparus, que diffuse France 2). Soucieux de pédagogie, le site web du Parents Television Council diffuse l'extrait incriminé et en publie un descriptif minutieux. Un peu plus d'une minute de corps enlacés qui valent à CBS une amende de 3,3 millions de dollars. Avec la nouvelle loi, chaque violation sera passible d'une amende de 325 000 dollars (au lieu de 32 500). Dans le cas de Without a Trace, le total des amendes infligées aux stations de diffusion pourrait atteindre 33 millions de dollars, a calculé le site web firetheFCC. com qui surveille les décisions de l'instance. Déjà adoptée par le Sénat, la loi est passée par 379 voix contre 35 à la Chambre des représentants. Elle n'attend plus que la signature de George W. Bush qui, dans un communiqué, a estimé qu'elle allait «rendre la télévision plus accueillante pour les familles».
Par Liberation
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