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Bakou, étape des avions israéliens sur la route de l'Iran?

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  • Bakou, étape des avions israéliens sur la route de l'Iran?

    L'ex-république soviétique, qui entretient des liens privilégiés avec Israël, aurait mis à disposition de l'État hébreu ses aéroports.

    L'Azerbaïdjan aurait-il récemment donné à Israël une autorisation d'accès à ses bases aériennes en vue d'opérations contre l'Iran? C'est ce qu'affirme l'article «L'Azerbaïdjan, le terrain d'atterrissage secret d'Israël», publié le 30 mars par le bimensuel américain Foreign Policy. Le papier suscite autant d'émotion que de scepticisme dans le Caucase.
    L'auteur, Mark Perry, dit avoir «quatre diplomates et officiers de renseignement de haut rang» comme sources. Dans cet article détaillé M. Perry relate les propos que lui aurait tenus un responsable de l'Administration Obama: «Les Israéliens ont acheté un terrain d'atterrissage (…) à l'Azerbaïdjan», ex-république soviétique disposant de 700 km de frontières avec l'Iran. «Il est possible que l'article dise vrai. Il est surtout probable que les sources veulent couper l'herbe sous le pied à des frappes israéliennes en Iran», estime un expert des questions de sécurité occidental en poste dans le Caucase.


    Au-dessus de la Géorgie

    La tension avec Téhéran est montée ces derniers mois. L'Iran prend au sérieux les informations qui circulent sur les relations israélo-azerbaïdjanaises au sujet par exemple du contrat de 1,2 milliard d'euros pour la fourniture par Israël à l'Azerbaïdjan de drones et de systèmes de défense. Selon Intelligence Online, en échange «Bakou est devenu la tête de pont des opérations israéliennes contre l'Iran». Notamment du Mossad, les services secrets israéliens, que Téhéran accuse d'avoir organisé depuis Bakou l'assassinat d'un scientifique iranien travaillant sur son programme nucléaire. Un attentat contre des personnalités israéliennes et occidentales a été déjoué à Bakou, à la suite de quoi les autorités azerbaïdjanaises ont arrêté vingt-quatre individus soupçonnés d'être liés aux gardiens de la révolution iranienne.
    «Nous ne permettrons à personne d'utiliser notre territoire contre nos voisins», assure Elnur Aslanov, chef du département d'analyses politiques du président azerbaïdjanais. Ce proche du président Aliev dénonce «les auteurs de ces articles qui essaient d'impliquer l'Azerbaïdjan dans leurs jeux géopolitiques». Les observateurs de la région sont il est vrai étonnés par le risque que prendrait Bakou en passant de tels accords avec Tel-Aviv.


    Les Russes dans le jeu

    «Si cela devait être exact, il faudrait replacer cet accord dans un contexte géopolitique où l'Azerbaïdjan, ayant choisi de s'aligner sur l'Occident pour défendre son indépendance, serait contraint de faire des choix périlleux», explique la politologue Leila Alieva. «Nos dirigeants ont pu faire une erreur de calcul, en utilisant l'excellente relation que nous avons avec Israël pour améliorer nos liens avec Washington. Et ce afin de renforcer nos positions diplomatiques pour le règlement du conflit du Haut-Karabakh [région disputée à l'Arménie] ou faire taire les critiques quant aux droits de l'homme et la corruption», ajoute Arastun Orujlu, du Centre de recherche Est-Ouest, à Bakou.
    L'expert occidental des questions de sécurité cité plus haut se demande aussi comment les avions d'Israël pourront accéder au territoire de l'Azerbaïdjan. Le trajet suppose un passage au-dessus de la Géorgie. Or l'entrée occidentale du Caucase est contrôlée par les Russes depuis 2008. «Sur leur base de Gudauta en Abkhazie [région séparatiste géorgienne] et sur celle de Gumri, au nord de l'Arménie, ils ont des avions intercepteurs et des lanceurs de S-300 sol-air», prévient-il.


    figaro
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