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DCP : “pas d’importation de pomme de terre par le port d’Alger”

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  • DCP : “pas d’importation de pomme de terre par le port d’Alger”

    Alors que 11 000 tonnes ont transité en mars par le marché de gros des Eucalyptus

    DCP : “pas d’importation de pomme de terre par le port d’Alger”

    Par : Ali Farès

    Que ce soit au marché Ali-Mellah, Ferhat-Boussaâd (Meissonnier), Réda-Houhou (Clauzel), El-Harrach ou à Douéra, la flambée des prix des fruits et légumes de ces dernières semaines est sur toutes les lèvres.
    Les ménages en pâtissent quotidiennement. Mais ce qui est encore plus scandaleux, c’est ce tubercule, en l’occurrence dame pomme de terre, qui, en plus de l’envolée de son prix, se fait rare en matière de qualité. De 50 DA en janvier, ce légume, qui a depuis toujours accompagné le repas du pauvre, dépasse actuellement la barre des 140 et même 150 DA le kilo. Sidérant quand on sait que la production nationale assure une autosuffisance qui a mis l’Algérie à l’abri des importations durant quatre ans, selon une déclaration du ministère de l’agriculture. Pourquoi alors cette crise ? Nous nous sommes rapprochés du secteur du commerce pour en connaître les raisons. Selon le directeur du commerce, de la concurrence et des prix de la wilaya d’Alger, Youcef Lamari, une enquête a été demandée par la direction régionale sur le pourquoi de la hausse du prix de la pomme de terre dont le prix au marché de gros dépasse les 100 DA le kilo. “Il ressort de cette enquête, explique notre interlocuteur, qu’un contrôle effectué au niveau de 38 chambres frigorifiques ainsi qu’au marché de gros des Eucalyptus a permis de constater que la pomme de terre n’est pas stockée et que la plupart de ces chambres froides sont fermées alors que d’autres sont utilisées comme vestiaires ou pour d’autres à stocker des fruits comme la pomme. En revanche, les enquêteurs ont pu constater un manque de ce produit sur les carrés destinés au gros et dont le prix dépasse les 80 DA le kilo.” Pour ce qui est des raisons liées à ce phénomène de rareté et donc de la flambée des prix, le DCP les explique par les exceptionnelles conditions météorologiques qu’ont vécues notamment les régions connues pour leur grande production et qui ont vu par conséquent la détérioration de plusieurs périmètres cultivés suite aux chutes importantes de neige ayant empêché la cueillette en son temps, un manque d’agriculteurs spécialisés dans ce légume dont beaucoup s’en sont désistés à cause des prix élevés des semences et des engrais. De plus, ajoute notre interlocuteur, les dernières chutes de neige ont coïncidé avec la période creuse de semence, ce qui a empêché les cultures d’arriver à maturité. D’autres facteurs sont aussi à l’origine de ce problème comme l’accaparement des terres agricoles par les constructions sauvages, rétrécissant du coup les surfaces destinées à cette culture ou encore l’utilisation de ces dernières pour la plantation d’arbres fruitiers dont les frais et l’entretien ne sont pas importants. Tout en déclarant que le marché de gros des Eucalyptus a vu transiter plus de 11 000 tonnes de pomme de terre au mois de mars dernier, ce qui est considéré comme une quantité proche de la bonne moyenne, le DCP a affirmé que son service de lutte contre la fraude au port d’Alger n’avait pas enregistré pour le moment une quelconque importation de pomme de terre. Pourtant le ministère de tutelle a parlé d’importation pour réguler un produit de large consommation actuellement en folie. Au ministère de l’Agriculture, on ne rassure que la période de soudure allant de février à fin avril où début mai est prise en charge alors que les chiffres sont vraisemblablement optimistes pour de bonnes récoltes. Les prix doivent baisser pour se situer autour de 50 à 55 DA avec la période de soudure. À savoir aussi que la production nationale de 2011 était de 3,8 millions de tonnes.




    Liberté Algerie

  • #2
    Une spéculation sans précédent

    En l’absence d’une réglementation du marché, ce tubercule, ami du pauvre, a atteint des prix qui dépassent l’entendement.


    Depuis plus de 3 semaines, dans tous les marchés de la région de Biskra, le prix de la pomme de terre continue de défrayer la chronique. Les prix affichés dernièrement sur les étals vont de 75 à 95 DA pour un produit qui provient la plupart du temps de la wilaya voisine, El Oued. Les fellahs d’El Oued, que nous avons contactés, et qui produisent sous pivot et en plein champ, une pomme de terre rose de qualité supérieure, à la peau fine, récoltée à la main, jurent qu’ils ne sont pour rien dans cette envolée des prix. Ils nous conseillent plutôt «d’aller voir du côté des propriétaires des chambres froides où d’énormes quantités y sont stockées par des gens sans scrupules et qui les écoulent au compte-gouttes».
    A Tolga, un producteur de dattes très connu, qui possède plusieurs chambres froides, nous a assuré que plusieurs spéculateurs et autres marchands de l’informel l’ont approché et tenté de l’amadouer pour qu’il veuille bien, contre monnaie sonnante et trébuchante, stocker leurs pommes de terre dans son entreprise. «Bien entendu, (il) a refusé», car, nous a-t-il expliqué, il craignait que les tubercules non traités contaminent sa prestigieuse Deglet Nour, destinée exclusivement à l’exportation, et en plus il ne voulait pas que l’organisation du travail de son entreprise soit perturbée par les va-et-vient de leurs camions. L’on peut imaginer que ce n’est pas le cas d’autres producteurs possédant des chambres froides, pourtant édifiées avec des crédits de l’Etat. A propos de l’Etat, les représentants locaux du ministère de l’Agriculture se contentent de nous rappeler que dans une précédente déclaration à la presse, le ministre a assuré que les prix de la pomme de terre « doivent revenir à leur niveau habituel, notamment à la faveur de la reprise de la récolte, bloquée pendant des semaines par les dernières intempéries».

    La folie a gagné tous les produits

    En attendant, la mercuriale est en furie. La tomate, la belle Marmande d’une demi-livre, produite dans les serres implantées à quelques encablures des quartiers périphériques de la Reine des Ziban, qui ne coûtait que 15 DA le kilo, est aujourd’hui à 100 DA.
    Le père de famille et la ménagère aux revenus modestes restent perplexes devant l’impunité dont bénéficient les spéculateurs, les marchands et autres vendeurs informels qui, sous prétexte que les prix sont libres, font régner leur loi. Depuis quelque temps, même les bananes importées n’échappent pas à cette flambée. Elles ont vu leur prix se multiplier par 2 en quelques semaines, pour atteindre les 220 DA le kilo.
    Quoi qu’il en soit, selon nos interlocuteurs, dans les prochaines semaines il n’y aura ni ralentissement dans les prix, ni une quelconque baisse, notamment pour la pomme de terre. Faute d’une intervention vigoureuse des pouvoirs publics, sur fond de bruits persistants de l’imminence d’une grève nationale des grossistes et autres mandataires patentés, les agriculteurs de la région continueront à céder leurs produits maraîchers, particulièrement la pomme de terre, au plus offrant parmi les spéculateurs et autres marchands de l’informel avec, à la clé, l’acheminement de ce tubercule, à l’instar de la Deglet Nour, vers la frontière tunisienne où elle est bradée ou troquée contre d’autres produits alimentaires tunisiens et/ou étrangers dont raffolent les Algériens.


    Bachir Mebarek



    El Watan

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