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«Un nouveau Yalta pour l'Afrique»

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  • «Un nouveau Yalta pour l'Afrique»

    Entretien réalisé par Mokhtar Benzaki
    Comme à son habitude c’est à une analyse sans complaisance que se livre le politologue Mohamed Chafik Mesbah à travers cet entretien sur la situation actuelle au Sahel. Précurseur dans l’évocation de cette hypothèse, il revient sur cette stratégie des grandes puissances à reconfigurer l’espace africain. L’Algérie y compris.
    Le Soir d’Algérie : Comment analysez-vous le récent coup d’Etat intervenu au Mali ? Comment expliquez-vous la facilité avec laquelle il s’est déroulé et, tout aussi bien, la rapidité avec laquelle les auteurs ont restitué le pouvoir aux autorités civiles ?
    Mohamed Chafik-Mesbah : Le coup d’Etat militaire intervenu au Mali était tout à fait prévisible malgré l'approche de l’élection présidentielle. Premièrement, la situation au nord du Mali et au Sahel en général s’est détériorée à l’issue de la crise libyenne avec la dissémination des armes et la fuite des combattants africains que le colonel Kadhafi avait mobilisés. Deuxièmement, la position attentiste de l’ancien Président Amani Touré, qui s’était quasiment dessaisi de ses pouvoirs laissant la situation voguer suivant l’évolution du rapport de forces quotidien. Troisièmement, la faiblesse constitutive de l’armée malienne laquelle comprend des éléments targuis et qui est démunie de moyens militaires et logistiques adéquats au combat. Le coup d’Etat mené par des officiers de second rang était inscrit dans l’ordre des choses d’autant que la rébellion touarègue et les groupes islamiques Ansar Eddine avaient fini par occuper presque tout le territoire de l’Azawad. Les auteurs du coup d’Etat militaire ont agi sans projet ni stratégie. Ils se sont contentés de prendre un pouvoir qui s’offrait à eux sûrement pas à l’insu des Etats-Unis d’Amérique et de la France, directement ou indirectement présents sur le plan militaire. Ce sont, à l’évidence, des officiers ingénus qui se sont vite heurtés à la difficulté du monde contemporain. Ils n’avaient pas d’autre issue que de revenir à l’ordre constitutionnel.
    Par-delà le coup d’Etat proprement dit, quelle analyse faites-vous de la situation actuelle dans l’Azawad ?
    Les aspirations à l’autonomie au sein des populations de l’Azawad sont une réalité ancienne. Héritées de la période coloniale, elles lui ont survécu et ont même été encouragées par la France. Mais la problématique de l’Azawad s’inscrit dans une perspective bien plus large. Il s’agit de l’émergence d’un Etat indépendant, qui occuperait tout le territoire du Sahel. C’est un projet soutenu par la France et relayé par le Maroc. La Libye, pour des considérations différentes, avait favorisé un projet similaire. République de l’Azawad ou Etat du Sahara arabe central, la motivation est la même. Les Etats-Unis d’Amérique ne sont pas en reste. Un commandement militaire spécifique l’Africom, a même été créé et dédié à l'Afrique sahélienne. Examinez, sur une mappemonde, cette portion de territoire appelée Sahel qui sépare l'Afrique en deux. Vous constateriez une homogénéité remarquable de cet ensemble géographique, l’abondance des richesses naturelles et l’osmose entre les populations. Les caractéristiques qui permettent de fonder un Etat viable. Nous sommes dans un processus de reconfiguration géopolitique de l'Afrique. Il s’agit d’une nouvelle répartition des zones d’influence par rapport aux nouvelles entités qui seront créées. La France et les Etats-Unis d’Amérique tireront le plus grand bénéfice de ce nouveau contexte. L’Etat projeté, c’est une barrière contre l’afflux de réfugiés africains vers le monde occidental, c’est un réservoir de richesses naturelles qui seront exploitées par les puissances impliquées et, enfin, c’est un point d’appui important pour lutter contre le terrorisme. Il faut nuancer, cependant, l’importance de ce point d’appui, puisque les groupes islamistes partisans de la violence sont déjà présents sur le terrain. Deux écueils posent problème à ce processus. L’alchimie née de la cohabitation entre acteurs politiques laïcs et acteurs religieux. Les uns sont guidés par la volonté de fonder un Etat laïc. Les autres aspirent à instaurer un Etat théocratique. Par ailleurs, l’abondance des richesses naturelles rivalise avec la pauvreté et le dénuement. Les Etats limitrophes à l’Azawad et au Sahel en général, sont potentiellement défaillants.
    Quelles sont les implications sur l’Algérie de cette reconfiguration géopolitique du Sahel ?
    L’Algérie ne vit pas dans un monde isolé. Avec le Tassili et l’Ahaggar, population et richesses, l’Algérie est partie intégrante du Sahel. Il est certain que le processus de reconfiguration géopolitique en cours l’affectera, tôt ou tard. Le véritable problème porte sur l’aptitude de l’Algérie à pouvoir faire face à un processus de démembrement de son intégrité territoriale, voire à une recomposition de son environnement géographique vitale. Force est de constater que la crise de gouvernance qui affecte l’Algérie se répercute sur le dynamisme de sa diplomatie et l’efficacité de ses services de renseignement. L’épisode malien, après la crise libyenne, en est une illustration éloquente. La diplomatie algérienne manque de capacité d’anticipation stratégique autant que de réactivité opérationnelle. Une évidence qui se confirme chaque jour.
    En somme, la partition des Etats africains hérités de la période coloniale, à commencer par le Mali, semble être incontournable ?
    Ajoutez au Mali le Niger, le Burkina Faso, la Mauritanie et même l’Algérie. Ce ne sera pas de trop. Il existe une thèse développée par des stratèges israéliens qui considèrent que plus le monde arabe sera découpé en morceaux, plus la sécurité d’Israël sera préservée. Nous sommes en phase de renégociation d’un nouveau Yalta pour le monde arabe et africain qui pourrait amorcer une nouvelle forme de colonisation.
    Quel rôle est réservé à la Chine dans cette reconfiguration géopolitique de l'Afrique ?
    En termes économiques, l’un des axes essentiels de la profondeur stratégique de la Chine est en Afrique. Ce n’est pas sans raison, en effet, que la politique africaine de la Chine est l’une des plus dynamiques au monde. La rivalité qui se manifeste actuellement au Sahel est, en partie, liée à la volonté occidentale de faire obstacle au développement de la Chine au Sahel et en Afrique. Mais, pour le moment, il reste de la marge pour le renforcement de la présence chinoise en Afrique.
    Quel est votre commentaire final sur la situation actuelle au Sahel ?
    Je vais livrer, plutôt, qu’un commentaire, ma préoccupation d’Algérien profondément inquiet pour l’intégrité territoriale de son pays. Les responsables algériens, cultivant, tour à tour, la politique de l’autruche ou la méthode Coué, minimisent les menaces qui pèsent sur l’Algérie. Ils n’ont cure des dynamiques naturelles qui transcendent les frontières. Ils feignent ignorer que les puissances occidentales ne bâtissent pas leurs stratégies en fonction d’états d’âme. Si leurs intérêts le leur commandent, ces puissances occidentales découperont au scalpel — comme un chirurgien — les frontières de notre pays.
    M. B.
    Coucher du soleil à Agadir

  • #2
    Un ancien chant de soldats français disait : notre mère est la caserne et notre père est le tambour !

    Mr Mesbah est resté fidèle à cette devise et au DRS : même reconverti au civile au beau monde ....il n'oublie pas la "maison" et fait de son mieux pour la démarcher dans le pur style "bcbg" en enveloppant le tout dans le papier cadeau en vogue les "anlyses" et les "études".

    Seulement il arrive à ce voyageur de commerce nouveau genre , dans son exces de zele , de fabriquer des boulettes ....des petites boulettes qui font douter de tout l'edifice ideologique par lequel il veut servir le "tambour" nommé DRS.

    Mr Mesbah , en passant , dit :
    "Les aspirations à l’autonomie au sein des populations de l’Azawad sont une réalité ancienne. Héritées de la période coloniale, elles lui ont survécu et ont même été encouragées par la France."
    L'auteur atteste que les populations à cheval sur les territoires malien et algerien n'ont jamais admis leur "rattachement" d'office à la France repartie entre l'Algerie-province française et le Mali , autre colonie française.
    Cela remet en question les affirmations de M. Ouyahya lancées à Tamanrasset il y a quelques jours , que les touaregs algeriens etaient loyaux et fideles à la "djoumhouria".

    Pour semer le doute et rendre la pillule de la verité moins amere pour le regime algerien, Mr Mesbah , en bon agent , noie cette evidence dans un cadre plus large : celui de l'eternel "complot" ourdi par la France et relayé par ....le Maroc : tout deux accusés de :
    " Mais la problématique de l’Azawad s’inscrit dans une perspective bien plus large. Il s’agit de l’émergence d’un Etat indépendant, qui occuperait tout le territoire du Sahel. C’est un projet soutenu par la France et relayé par le Maroc."
    Ainsi comme par magie mr Mesbah trouve encore un rôle à la France et au Maroc dans la deconfiture du regime algerien et dans celle de l'ideologie inique que ce dernier a toujours defendue bec et ongles : l'intangibilité des frontières héritées de (mama) la colonisation......principe contre lequel le Royaume du maroc a toujours combattu ,seul et sans milliards de petro dollars.
    Comme ça , Mr Mesbah accuse deux pays dont l'un (mama) France qui, avant 1962, avait la possibilité d'emanciper l'azawad en toute liberté ! et le Maroc qui agissait pour parachever son integrité territoriale et ne pouvait , par consequent , soutenir aucune separation ni aucune cessession dans les parages !

    Mr Mesbah semble avoir le tournis ....celui là même qui semble avoir frappé le regime algerien et surtout l'officine qui lui sert de cerveau : le DRS.
    Balloté de partout le bateau-régime algerien semble se transformer , à defaut d'une nef de fous, en radeau de la Meduse.
    Dernière modification par catulicarmina, 10 avril 2012, 10h33.

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    • #3
      "En somme, la partition des Etats africains hérités de la période coloniale, à commencer par le Mali, semble être incontournable ?
      Ajoutez au Mali le Niger, le Burkina Faso, la Mauritanie et même l’Algérie. Ce ne sera pas de trop. Il existe une thèse développée par des stratèges israéliens qui considèrent que plus le monde arabe sera découpé en morceaux, plus la sécurité d’Israël sera préservée. Nous sommes en phase de renégociation d’un nouveau Yalta pour le monde arabe et africain qui pourrait amorcer une nouvelle forme de colonisation."

      En s'aventurant sur le terrain de la critique de la politique , jusqu'ici suivie par le regime algerien , Mr Mesabah manifeste un courage qui denote de sa fidelité à papa "Tambour" ......mais c'est fait ....il l'a dit !

      En termes plus simples Mr Mesbah affirme :
      -que certains pays africains, juste nés hier par la volonté de la colonisation , sont en peril et sont menacés de "decoupages" et de "morcellement"
      A supposer que ce complot planetaire existe ,
      -ne peut on pas se demander pourquoi ces pays visés n'ont rien fait pour susciter la cohesion de leurs sociétés , l'émancipation de leurs populations et le developpement de leurs economies ?
      -ne peut on pas se demander pourquoi ils menaient dans leur region une politique belliqueuse et agressive tendant à susciter le "decoupage" et le "morcellement" qu'ils redoutent tant maintenant?
      En bon érudit qu'il veut se montrer qui a empêché Mr Mesabh , ce phare des élites algeriennes, de denoncer les 50ans d'agression et de destabilisation pratiquées par le regime algerien contre le royaume du maroc ?

      Je crois qu'avant de se lancer dans ce constat sinistré , mr Mesbah devait lire Ibn Khaldoun qui a dit sans ambages que les états non meritants sont condamnés à disparaitre.........
      ....... ce n'est pas par pur hasard que l'histoire de certains états et de certians peuples s'accumule et murit pour en faire des reperes et des exemples à suivre .

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      • #4
        mr Mesbah devait lire Ibn Khaldoun qui a dit sans ambages que les états non meritants sont condamnés à disparaitre.........
        Oui c'est vrai comme le Maroc,nous,nous avons arraché notre Istiklal par la lutte armée et le sacrifice....
        Les algeriens ,il vaut mieux etre avec eux que contre eux. Lucky Luciano

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        • #5
          CITATION


          "En somme, la partition des Etats africains hérités de la période coloniale, à commencer par le Mali, semble être incontournable ?
          Ajoutez au Mali le Niger, le Burkina Faso, la Mauritanie et même l’Algérie. Ce ne sera pas de trop. Il existe une thèse développée par des stratèges israéliens qui considèrent que plus le monde arabe sera découpé en morceaux, plus la sécurité d’Israël sera préservée. Nous sommes en phase de renégociation d’un nouveau Yalta pour le monde arabe et africain qui pourrait amorcer une nouvelle forme de colonisation."


          les juifs sont-ils responsables de la décennie noire dont l'Algérie est en train de payer le prix ?

          avec le FIS, le peuple algérien exemplaire pour le monde pour son combat pour la liberté, avait été le précuseur de la révolution islamique incontournable pour l'histoire des peuples arabes

          les juifs ne sont pour rien dans le coup d'Etat des DAF et la repression du DRS qui ont fait du pays du million de martyrs celui des sauvages génocidaires et de la colonisation des Algériens par leurs militaires.

          Alors l'Algérie , en retour de flamme subira l'Islamisme des mercenaires qui se battent pour les commanditaires occidentaux, et risque d'être démantelée au profit de nouveaux états tels que ceux prévus par El Marikane. Soudés autour de leur religion, de leur ethnie ou de leur culture, et dirigés en toute démocratie sous le contrôle des puissants en fonction d'intèrêts communs, hors mafia locale.

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          • #6
            en tout cas, j'apprécie. c'est moins long que d'habitude. un "ex" militaire qui fait dans l'analyse géopolitique. pourquoi se plaindre? avec l'Armée, c'est jamais bien. quand elle se tait, c'est la grande muette, quand elle s'exprime, c'est pas bien. qu'est-ce ce qu'elle doit faire? se suicider, peut-être?

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            • #7
              " Mais la problématique de l’Azawad s’inscrit dans une perspective bien plus large. Il s’agit de l’émergence d’un Etat indépendant, qui occuperait tout le territoire du Sahel. C’est un projet soutenu par la France et relayé par le Maroc."

              ...........................................

              Ce zélé oublie que c'est l’Algérie et son tuteur soviétique qui ont commencé , des les années 70 ,à chercher le morcellement des pays de la région avec la création de la fantasmagorique RASD

              L’ Algérie des généraux n'a fait qu’être rattrapée par ses bêtises du passée.

              La France et les sionistes ont bon dos !!!
              Dernière modification par Serpico, 11 avril 2012, 19h06.

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