C’est très rare qu’un président Algérien ne se fasse pas insulter dans un stade, et très exceptionnel qu’il se fasse ovationner par le public. C'est ce qui arrive au stade a tel point que Bouteflika n’a pas voulu quitter le stade. Apparemment il est bien parti pour un troisième mandat.
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Le président face aux jeunes lors de la finale de la coupe d’algérie
Bouteflika teste sa popularité
Le chef de l’État s’est offert jeudi, en assistant à la finale de la Coupe d’Algérie, un meeting de 80 000 personnes, dont une immense majorité de jeunes. Alors que le débat d’un troisième mandat agite la classe politique, le match MCA-USMA a permis à Bouteflika de tester sa popularité grandeur nature.
Le match de ce jeudi vaut-il un sondage politique ? Les stades de football n’ont, par tradition, jamais réussi aux présidents. Si les bains de foule dans les wilayas en période électorale sont souvent bien organisés pour donner une ampleur à la popularité réelle de Bouteflika, communicateur qui emprunte beaucoup à la démagogie, la foule d’un stade de football, de surcroît d’une jeunesse algéroise jamais tendre avec le pouvoir, n’est pas domptable. Lieu de révolte et de slogans politiques souvent violents, le stade du 5- juillet a été pour des présidents tels que Chadli Bendjedid ou Liamine Zéroual un purgatoire en termes de test de popularité.
Or, en cet après-midi de jeudi, Bouteflika, dont personne n’arrive à sonder les intentions politiques — surtout depuis l’épisode de son hospitalisation — pour un éventuel troisième mandat, a eu la confirmation que les 84,99% de 2004 sont encore vivaces et peuvent lui permettre de s’appuyer sur une large frange d’un électorat jeune.
Arrivé une heure avant la finale, Bouteflika a eu droit à une standing-ovation de la part d’un public qui n’a pas pour habitude d’applaudir le maître du moment. Même en pleine période de terrorisme et d’encadrement des stades, rares sont les chefs d’état algériens qui ont eu un accueil aussi flatteur.
“Tahya Bouteflika” à pleins poumons a certainement donné du baume au cœur à un Président qui a rendu, visiblement ému, le salut au public avec cette coquetterie d’un salut militaire envers des jeunes qui n’ont certainement pas oublié qu’il a considérablement allégé la durée du Service national.
Le président a compris, dès lors, qu’il tenait, en cet après-midi, le bain de foule idéal pour lancer un message sur la solidité et la pérennité de sa popularité qui a été un sujet d’overdose à la télévision durant des années, et d’inquiétude pour ceux qui espèrent qu’il se représentera.
C’est pour cette raison qu’il donna le tournis aux agents des services secrets de la DSPP qui doivent méditer le pire avec un Président aussi “turbulent” qui s’expose sans retenue aux poignées de main d’une foule compacte dans les tribunes officielles. Sourires, changements de direction, discussions interminables avec joueurs et dirigeants, le président Bouteflika semblait savourer ce moment sous le crépitement des appareils photo et le zoom des caméras surtout que cette démonstration de marketing politique était diffusée sur toutes les chaînes arabes via ART. De quoi faire pâlir d’envie d’autres présidents et monarques arabes.
Le morceau de bravoure de cet événement sous un soleil de plomb a été certainement ce nouveau slogan qui dénote les nuances qu’a apportées un public véhément au monde politique : “le pouvoir, tous des S…, hâcha (sauf) Bouteflika” scandé plusieurs fois.
ce slogan salé, interdit aux familles à travers la télévision, a mis dans la gêne le staff gouvernemental et les officiels présents à la tribune sur laquelle “trône” un Bouteflika satisfait jusqu’au sourire. Un soupçon d’imperator romain, pour qui les footballeurs gladiateurs et un peuple aimant les jeux lui rendant hommage, flotte sur le stade. On frôle le pouvoir absolu.
Dans les tribunes, quelques grosses banderoles complaisantes, telles que “Le MCA est avec Bouteflika”, côtoient une autre “Un stade pour le MCA, Monsieur le président”. On sent la patte de Rachid Maârif, actuel ambassadeur d’Algérie à Rome, l’homme fort du Mouloudia qui a retrouvé ses dons d’ancien protocole pour “cadrer” les slogans utiles et populistes. Pourtant, la spontanéité a pris place dans les tribunes.
Lors de la remise des médailles, le président s’attarde avec les joueurs des deux camps, avec les arbitres, les dirigeants et donne l’impression d’un vrai guide. Il console le perdant, félicite le gagnant et écoute tout le monde. Il prend son temps, qui semble précieux, sous l’œil d’Algériens qui guettent chaque geste d’un Bouteflika omniprésent au milieu de la fête qui s’annonce. Trois heures auparavant, il avait dit aux présidents de l’USMA et du MCA qu’il ne “fallait pas politiser le football”. Paradoxalement, cette finale lui a offert un grand champ d’expérimentation de sa popularité.
Après la remise de la coupe, Bouteflika prolonge le moment. Habituellement pour des raisons de sécurité, le président est quasiment “évacué” pour laisser place au déferlement des supporters, mais Bouteflika tient son meeting politique. Il ne le lâchera pas. Le stade s’est presque vidé des fans, et le président est encore là avec d’autres supporters dans la tribune officielle. Et lorsqu’il quitte le stade, il continue d’agiter les mains pour saluer des jeunes qui lui ont fait un plébiscite. Pourvu qu’ils votent en 2009 ! devait-il se dire.
Mounir B. et Samir B.
Liberte
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Le président face aux jeunes lors de la finale de la coupe d’algérie
Bouteflika teste sa popularité
Le chef de l’État s’est offert jeudi, en assistant à la finale de la Coupe d’Algérie, un meeting de 80 000 personnes, dont une immense majorité de jeunes. Alors que le débat d’un troisième mandat agite la classe politique, le match MCA-USMA a permis à Bouteflika de tester sa popularité grandeur nature.
Le match de ce jeudi vaut-il un sondage politique ? Les stades de football n’ont, par tradition, jamais réussi aux présidents. Si les bains de foule dans les wilayas en période électorale sont souvent bien organisés pour donner une ampleur à la popularité réelle de Bouteflika, communicateur qui emprunte beaucoup à la démagogie, la foule d’un stade de football, de surcroît d’une jeunesse algéroise jamais tendre avec le pouvoir, n’est pas domptable. Lieu de révolte et de slogans politiques souvent violents, le stade du 5- juillet a été pour des présidents tels que Chadli Bendjedid ou Liamine Zéroual un purgatoire en termes de test de popularité.
Or, en cet après-midi de jeudi, Bouteflika, dont personne n’arrive à sonder les intentions politiques — surtout depuis l’épisode de son hospitalisation — pour un éventuel troisième mandat, a eu la confirmation que les 84,99% de 2004 sont encore vivaces et peuvent lui permettre de s’appuyer sur une large frange d’un électorat jeune.
Arrivé une heure avant la finale, Bouteflika a eu droit à une standing-ovation de la part d’un public qui n’a pas pour habitude d’applaudir le maître du moment. Même en pleine période de terrorisme et d’encadrement des stades, rares sont les chefs d’état algériens qui ont eu un accueil aussi flatteur.
“Tahya Bouteflika” à pleins poumons a certainement donné du baume au cœur à un Président qui a rendu, visiblement ému, le salut au public avec cette coquetterie d’un salut militaire envers des jeunes qui n’ont certainement pas oublié qu’il a considérablement allégé la durée du Service national.
Le président a compris, dès lors, qu’il tenait, en cet après-midi, le bain de foule idéal pour lancer un message sur la solidité et la pérennité de sa popularité qui a été un sujet d’overdose à la télévision durant des années, et d’inquiétude pour ceux qui espèrent qu’il se représentera.
C’est pour cette raison qu’il donna le tournis aux agents des services secrets de la DSPP qui doivent méditer le pire avec un Président aussi “turbulent” qui s’expose sans retenue aux poignées de main d’une foule compacte dans les tribunes officielles. Sourires, changements de direction, discussions interminables avec joueurs et dirigeants, le président Bouteflika semblait savourer ce moment sous le crépitement des appareils photo et le zoom des caméras surtout que cette démonstration de marketing politique était diffusée sur toutes les chaînes arabes via ART. De quoi faire pâlir d’envie d’autres présidents et monarques arabes.
Le morceau de bravoure de cet événement sous un soleil de plomb a été certainement ce nouveau slogan qui dénote les nuances qu’a apportées un public véhément au monde politique : “le pouvoir, tous des S…, hâcha (sauf) Bouteflika” scandé plusieurs fois.
ce slogan salé, interdit aux familles à travers la télévision, a mis dans la gêne le staff gouvernemental et les officiels présents à la tribune sur laquelle “trône” un Bouteflika satisfait jusqu’au sourire. Un soupçon d’imperator romain, pour qui les footballeurs gladiateurs et un peuple aimant les jeux lui rendant hommage, flotte sur le stade. On frôle le pouvoir absolu.
Dans les tribunes, quelques grosses banderoles complaisantes, telles que “Le MCA est avec Bouteflika”, côtoient une autre “Un stade pour le MCA, Monsieur le président”. On sent la patte de Rachid Maârif, actuel ambassadeur d’Algérie à Rome, l’homme fort du Mouloudia qui a retrouvé ses dons d’ancien protocole pour “cadrer” les slogans utiles et populistes. Pourtant, la spontanéité a pris place dans les tribunes.
Lors de la remise des médailles, le président s’attarde avec les joueurs des deux camps, avec les arbitres, les dirigeants et donne l’impression d’un vrai guide. Il console le perdant, félicite le gagnant et écoute tout le monde. Il prend son temps, qui semble précieux, sous l’œil d’Algériens qui guettent chaque geste d’un Bouteflika omniprésent au milieu de la fête qui s’annonce. Trois heures auparavant, il avait dit aux présidents de l’USMA et du MCA qu’il ne “fallait pas politiser le football”. Paradoxalement, cette finale lui a offert un grand champ d’expérimentation de sa popularité.
Après la remise de la coupe, Bouteflika prolonge le moment. Habituellement pour des raisons de sécurité, le président est quasiment “évacué” pour laisser place au déferlement des supporters, mais Bouteflika tient son meeting politique. Il ne le lâchera pas. Le stade s’est presque vidé des fans, et le président est encore là avec d’autres supporters dans la tribune officielle. Et lorsqu’il quitte le stade, il continue d’agiter les mains pour saluer des jeunes qui lui ont fait un plébiscite. Pourvu qu’ils votent en 2009 ! devait-il se dire.
Mounir B. et Samir B.
Liberte
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