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FLN : la mentalité bien assise du «Koursi»

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  • FLN : la mentalité bien assise du «Koursi»

    S’il est une tradition bien «assise» au sein de la maison FLN c’est bien celle du «Koursi». Les luttes à couteaux tirés et d’autres échanges à fleurets mouchetés entre les différentes factions et courants du FLN, sont loin de refléter une confrontation d’idées. Il eut été de bonne guerre et même un signe de vitalité politique si la situation de l’Algérie et la meilleure façon de l’améliorer aient provoqué autant de bruits et de fureur. Mais, hélas, tout ce boucan et tous ces effets de manches ne traduisent en réalité qu’une volonté de puissance des personnes qui squattent ce parti- symbole pour qui le FLN n’est qu’une rampe de lancement pour une promotion personnelle.
    Il faut croire que la mentalité du «Koursi» reste largement prégnante au sein du plus vieux parti d’Algérie. Certains ont usé leur «derrière» sur des sièges qu’ils ne veulent pour rien au monde céder défiant même les lois de la nature !
    Il y a Abdelaziz Belkhadem qui se croit indéboulonnalabe de la tête du FLN en se prévalant d’une proximité réelle ou supposée avec le président de la république. Il y a ensuite les «redresseurs» (Goudjil, Seghir Kara) qui furent pour la plupart ministres et cadres de l’Etat depuis des décennies et qui voudraient revenir aux commandes pour se remettre en selle. Une rampe de lancement aux cimes du pouvoir. Il y a enfin les adversaires de Belkhadem (Belayat, Haichour, Ziari) qui croient leur tour arrivé pour se (re)mettre sur orbite.
    Si certains se voient ministres, d’autres rêvent d’un destin national alors que, les autres, tous les autres, visent simplement à garder une position confortable au sein de la pyramide du pouvoir pour profiter et leur enfants avec. Le fait est que les adversaires de Belkhadem ne lui reprochent pas une quelconque dérive politique par rapport aux «canons» du parti ou une mollesse dans la défense des «idées» du FLN.
    La tornade a été une nouvelle fois déclenchée par la course effrénée aux places éligibles sur les listes électorales du parti. Le constat est sidérant. Quand on voit le président de l’APN- troisième personnage de l’Etat- monter au créneau pour tenter de se replacer, dans les listes de Belkhadem, on a peine à croire.
    Mais on pourrait concéder à ceux qui ne se sont jamais mêlés au pouvoir et à l’argent la volonté légitime de gravir les échelons et montrer leurs talents au-delà du sigle porteur le FLN. «Hizb al Houkouma» Ceci d’autant plus que chez les autres partis, les places se méritent et s’arrachent, plus au moins, à la force des arguments et du «bagage» intellectuel et militant.
    Mais chez le FLN, un parti du pouvoir et au pouvoir, les strapontins font saliver d’envie tout le monde, tant les fonctions électives procurent pouvoir et protection d’être dans la centre de la décision. C’est une sorte de mentalité de «légitimité politique» héritée de la révolution qui a fait du FLN un parti pas comme les autres. Un parti-Etat qui assure sécurité, privilèges, et respectabilité.
    Pourtant les choses ont changé même si le «quota» du FLN reste considérable du fait qu’il soit encore lié à l’Etat (Al Houkouma). De fait, un «koursi» au nom du FLN, passe encore pour un précieux sésame qui ouvre bien des portes. C’est surtout un statut social garanti à fortiori si la personne est issue de la famille dite «révolutionnaire». Mais on est loin, très loin, de la saine pratique politique qui favorise les compétences et ouvre des perspectives à ceux qui sont le plus méritants.
    Abdelaziz Belkhadem n’est sans doute pas le meilleur militant du FLN. Son entêtement à garder le gouvernail contre vents et marées n’échappe pas à cette lecture épicurienne du «koursi». Ses contradicteurs non plus ne sont pas porteurs d’un projet politique rénové à même de permettre au FLN de se muer en parti politique autonome comme tous les autres.
    Ils étaient déjà aux commandes. Ils veulent juste reconquérir le paradis perdu. C’est le triste bilan du FLN, 50 ans après l’indépendance du pays. Les quelques voix, mais récurrentes, qui se font entendre sur la nécessité de le remiser au musée de l’histoire sont des signes qui ne trompent pas. A défaut de s’adapter, ce parti- symbole risque tout bonnement de disparaître dans une Algérie appelée tôt au tard à embrasser un destin démocratique.


    Par Hakim Merabet | 09/04/2012 |
    Écrire l’Histoire, c’est foutre la pagaille dans la Géographie...
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