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ENLÈVEMENT DES DIPLOMATES ALGÉRIENS À GAO
Pour qui roulent les groupes terroristes?
Par Kamel LAKHDAR-CHAOUCHE - Jeudi 12 Avril 2012 -
Les ravisseurs n'ont émis aucune revendication quoique certains milieux s'attendent à ce que les groupes terroristes exigent une rançon.
Une semaine après leur enlèvement par un groupe terroriste, à Gao (Mali), les représentants de la mission consulaire algérienne demeurent encore entre les mains des nouveaux «maîtres» du Sahel. Une région où les trafics alimentent Aqmi, la guérilla touarègue et une armée gangrénée par la corruption. Ces organisations terroristes sont concentrées dans l'Adrar des Ifoghas, à cheval entre le Mali et l'Algérie. Cette résurgence fait naître une crainte d'une transnationale terroriste africaine qui réunirait Boko Haram et les Shebab de Somalie. Depuis l'enlèvement des représentants de la diplomatie algérienne, à Gao, le 5 avril dernier, les ravisseurs n'ont émis aucune revendication quoique certains milieux s'attendent à ce que les groupes terroristes exigent tôt au tard une rançon, voire la libération de certains de leurs complices croupissant dans les geôles algériennes. Une demande qui sera, expliquent-on, rejetée par Alger engagée dans une lutte contre l'islamisme radical et connue pour ne pas céder aux chantages des terroristes. Les rançons sont source d'enrichissement, le business des otages qu'enlèvent les groupes d'Aqmi, qui détiennent actuellement 13 Occidentaux dont 6 Français. En échangeant des otages occidentaux contre des versements de rançons, Aqmi a amassé quelque 183 millions d'euros pour 80 otages, depuis 2007. Ainsi, il convient de soulever certaines interrogations quant à l'identité et aux motivations des commanditaires de l'enlèvement des représentants algériens à Gao.
Dans ce sillage, le chef de la diplomatie française a déclaré à la presse de l'Hexagone que la France souhaite que la Cedeao s'engage fermement contre les groupes terroristes au Sahel, voire que la France mettra une logistique à sa disposition. Autrement dit, cela permettra à la France de marquer ainsi son camp d'ancien empire colonial par la constitution de son propre front anti-Aqmi avec des partenaires locaux plus expérimentés que le Mali (le Sénégal, la Côte d´Ivoire, le Cameroun etc). Pour ce qui est des auteurs du rapt des diplomates algériens, l'on apprend qu'en plus de la responsabilité du groupe terroriste du Mujao, (Mouvement pour l'unicité et le jihad en Afrique de l'Ouest), il y a également la complicité du mouvement islamiste nigérian Boko Haram. Voire de Mokhtar Belmokhtar.
Ainsi des sources maliennes et françaises soutiennent que des éléments du Mujao avaient pris part à l'attaque du consulat d'Algérie dans la ville, le 5 avril. Selon les mêmes sources, il est à signaler que des membres de Boko Haram, sont venus prêter main forte aux islamistes à Gao et circulaient dans le véhicule du consul d'Algérie, enlevé avec six membres de sa mission. «Au moins une centaine de combattants du mouvement islamiste nigérian Boko Haram ont rejoint la ville de Gao, dans le nord du Mali, tombée aux mains de rebelles touareg et d'autres groupes armés», a déclaré Abdou Sidibé, député du nord du Mali., le 9 avril dernier à l'AFP, ajoutant qu'il s'agit des Nigériens et des Nigérians. Ils ne se cachent pas. Certains arrivent même à parler avec leur langue locale pour expliquer qu'ils sont de Boko Haram. Tandis qu'en Algérie, une source proche du dossier a précisé que des indices, et non des moindres, laissent supposer, avec conviction même, que la prise d´assaut de notre représentation diplomatique est l'oeuvre des groupes terroristes qui ont, conjointement occupé une à une, ces derniers jours, Kidal, Tombouctou, Gao et le reste des localités du nord du Mali. Aussi, l'Algérie s´emploie activement à faire toute la lumière sur les plus que probables complicités locales et étrangères, directes ou indirectes, sur l'agression contre la mission consulaire algérienne à Gao.
Par ailleurs, d'autres sources concordantes affirment que les vrais responsables, actifs et invisibles, de l'accélération des événements politiques et sécuritaires au Mali, dont la prise d'otage des sept diplomates algériens, sont d´abord les artisans de la guerre de Libye.
Dès l'effondrement du régime Mouamar El-Gueddafi, il était évident qu'il aurait des répercussions dans toute la bande saharienne, où il n'est pas une rébellion ou un pouvoir qu'il n'ait, à un moment ou un autre, financé, armé ou parrainé durant les quatre dernières décennies. L'onde de choc n'a pas pris six mois pour atteindre le nord du Mali. Depuis le début de 2012, le Mouvement national de libération de l'Azawad (Mnla), du nom du territoire revendiqué par les Touareg maliens, prend les villes les unes après les autres.
Pour qui roulent les groupes terroristes?
Par Kamel LAKHDAR-CHAOUCHE - Jeudi 12 Avril 2012 -
Les ravisseurs n'ont émis aucune revendication quoique certains milieux s'attendent à ce que les groupes terroristes exigent une rançon.
Une semaine après leur enlèvement par un groupe terroriste, à Gao (Mali), les représentants de la mission consulaire algérienne demeurent encore entre les mains des nouveaux «maîtres» du Sahel. Une région où les trafics alimentent Aqmi, la guérilla touarègue et une armée gangrénée par la corruption. Ces organisations terroristes sont concentrées dans l'Adrar des Ifoghas, à cheval entre le Mali et l'Algérie. Cette résurgence fait naître une crainte d'une transnationale terroriste africaine qui réunirait Boko Haram et les Shebab de Somalie. Depuis l'enlèvement des représentants de la diplomatie algérienne, à Gao, le 5 avril dernier, les ravisseurs n'ont émis aucune revendication quoique certains milieux s'attendent à ce que les groupes terroristes exigent tôt au tard une rançon, voire la libération de certains de leurs complices croupissant dans les geôles algériennes. Une demande qui sera, expliquent-on, rejetée par Alger engagée dans une lutte contre l'islamisme radical et connue pour ne pas céder aux chantages des terroristes. Les rançons sont source d'enrichissement, le business des otages qu'enlèvent les groupes d'Aqmi, qui détiennent actuellement 13 Occidentaux dont 6 Français. En échangeant des otages occidentaux contre des versements de rançons, Aqmi a amassé quelque 183 millions d'euros pour 80 otages, depuis 2007. Ainsi, il convient de soulever certaines interrogations quant à l'identité et aux motivations des commanditaires de l'enlèvement des représentants algériens à Gao.
Dans ce sillage, le chef de la diplomatie française a déclaré à la presse de l'Hexagone que la France souhaite que la Cedeao s'engage fermement contre les groupes terroristes au Sahel, voire que la France mettra une logistique à sa disposition. Autrement dit, cela permettra à la France de marquer ainsi son camp d'ancien empire colonial par la constitution de son propre front anti-Aqmi avec des partenaires locaux plus expérimentés que le Mali (le Sénégal, la Côte d´Ivoire, le Cameroun etc). Pour ce qui est des auteurs du rapt des diplomates algériens, l'on apprend qu'en plus de la responsabilité du groupe terroriste du Mujao, (Mouvement pour l'unicité et le jihad en Afrique de l'Ouest), il y a également la complicité du mouvement islamiste nigérian Boko Haram. Voire de Mokhtar Belmokhtar.
Ainsi des sources maliennes et françaises soutiennent que des éléments du Mujao avaient pris part à l'attaque du consulat d'Algérie dans la ville, le 5 avril. Selon les mêmes sources, il est à signaler que des membres de Boko Haram, sont venus prêter main forte aux islamistes à Gao et circulaient dans le véhicule du consul d'Algérie, enlevé avec six membres de sa mission. «Au moins une centaine de combattants du mouvement islamiste nigérian Boko Haram ont rejoint la ville de Gao, dans le nord du Mali, tombée aux mains de rebelles touareg et d'autres groupes armés», a déclaré Abdou Sidibé, député du nord du Mali., le 9 avril dernier à l'AFP, ajoutant qu'il s'agit des Nigériens et des Nigérians. Ils ne se cachent pas. Certains arrivent même à parler avec leur langue locale pour expliquer qu'ils sont de Boko Haram. Tandis qu'en Algérie, une source proche du dossier a précisé que des indices, et non des moindres, laissent supposer, avec conviction même, que la prise d´assaut de notre représentation diplomatique est l'oeuvre des groupes terroristes qui ont, conjointement occupé une à une, ces derniers jours, Kidal, Tombouctou, Gao et le reste des localités du nord du Mali. Aussi, l'Algérie s´emploie activement à faire toute la lumière sur les plus que probables complicités locales et étrangères, directes ou indirectes, sur l'agression contre la mission consulaire algérienne à Gao.
Par ailleurs, d'autres sources concordantes affirment que les vrais responsables, actifs et invisibles, de l'accélération des événements politiques et sécuritaires au Mali, dont la prise d'otage des sept diplomates algériens, sont d´abord les artisans de la guerre de Libye.
Dès l'effondrement du régime Mouamar El-Gueddafi, il était évident qu'il aurait des répercussions dans toute la bande saharienne, où il n'est pas une rébellion ou un pouvoir qu'il n'ait, à un moment ou un autre, financé, armé ou parrainé durant les quatre dernières décennies. L'onde de choc n'a pas pris six mois pour atteindre le nord du Mali. Depuis le début de 2012, le Mouvement national de libération de l'Azawad (Mnla), du nom du territoire revendiqué par les Touareg maliens, prend les villes les unes après les autres.
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