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Iran: Israël n'a pas renoncé à l'option militaire

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  • Iran: Israël n'a pas renoncé à l'option militaire

    Pressé par Washington, qui cherche à éviter une solution miliraire au dossier du nucléaire iranien, Israël a accepté de repousser l'éventualité de frappes préventives mais envisage tous les scénarios.

    2012, année critique pour le programme nucléaire iranien. En théorie, Téhéran a annoncé son intention de faire de nouvelles propositions aux grandes puissances. Mais personne ne croit vraiment que les pourparlers qui doivent s'ouvrir samedi à Istanbul aient une chance d'aboutir.

    Le président Mahmoud Ahmadinejad a exhorté les Occidentaux à «changer de langage», affirmé que son pays ne renoncera pas à enrichir de l'uranium et prévenu qu'il n'accepterait aucune condition préalable à la reprise des négociations.

    Téhéran a annoncé mercredi des «contre-sanctions» pétrolières à l'Europe et cessé ses exportations à destination de l'Espagne et de l'Allemagne. La République islamique, qui avance à grands pas vers la bombe nucléaire et exploite habilement le soutien de Moscou et de Pékin, veut avant tout gagner du temps.

    C'est aussi le cas de la Maison-Blanche, qui se démène sans compter depuis plusieurs semaines pour convaincre Israël de ne pas mener de frappes préventives contre les installations clandestines iraniennes, comme Tel-Aviv en brandit régulièrement la menace. Du moins avant l'élection présidentielle du 6 novembre.


    Drones furtifs de la CIA

    Au sein de l'Administration américaine, on pense que l'État hébreu hésitera à utiliser la force tant que les négociations se poursuivent avec Téhéran. Vu de Washington, la reprise des pourparlers aura au moins l'effet d'un bouclier. Mais le temps de la diplomatie, a aussi prévenu Hillary Clinton, n'est pas «illimité». «Toutes les options restent sur la table», a dit la secrétaire d'État américaine.

    Pendant que les chancelleries occidentales accordent une dernière chance à la diplomatie, les états-majors - c'est leur rôle - préparent l'option militaire. Les États-Unis maintiennent deux porte-avions dans le golfe Persique, prêts à intervenir au cas où les Iraniens fermeraient le détroit d'Ormuz, ce goulet stratégique par où transite une grande partie du pétrole brut mondial.

    Le Washington Posta récemment affirmé que des drones de surveillance furtifs de la CIA volaient en permanence depuis trois ans au-dessus de l'Iran pour collecter des informations sur le programme nucléaire militaire. Avec les écoutes électroniques de l'Agence nationale de sécurité (NSA) et les captures d'images satellites, ces vols font partie d'un vaste programme d'espionnage des installations clandestines iraniennes. L'un des principaux objectifs est de pouvoir déterminer le moment précis où les Iraniens décideront d'assembler leur arme nucléaire, afin d'agir à temps.


    Accords secrets

    Pour Tel-Aviv, ce travail de renseignement est loin d'être suffisant. D'accord sur la nécessité d'empêcher l'Iran d'accéder au statut nucléaire, les Américains et les Israéliens ne sont pas toujours sur le même tempo.
    Les premiers ne veulent pas de la bombe atomique iranienne, mais certains pourraient éventuellement s'accommoder d'un pays qui resterait au seuil nucléaire, possédant, comme le Japon, la technologie et les composants sans pour autant assembler l'arme.

    Les seconds, pour qui la bombe atomique iranienne constitue une «menace existentielle», ne peuvent tolérer que l'Iran ait une capacité nucléaire. Cette différence d'appréciation de la menace explique que les États-Unis estiment généralement avoir encore 15 mois avant d'agir contre le programme iranien alors que Tel-Aviv considère que celui-ci entrera dans une «zone d'impunité» d'ici à neuf mois.


    Les chasseurs de Tsahal, l'armée israélienne, répètent depuis plusieurs années les différents scénarios en cas de frappes contre les installations clandestines iraniennes. Selon Foreign Policy, Tel-Aviv aurait aussi passé des accords secrets avec l'Azerbaïdjan qui lui permettraient d'utiliser ses bases aériennes et de compenser ainsi l'éloignement géographique qui rend des raids aériens menés depuis Israël à la fois risqués et délicats. Une base en Azerbaïdjan pourrait aussi autoriser les Israéliens à agir sans avoir à demander l'appui et le feu vert américains.

    En Israël, la bombe iranienne n'a pas quitté le cœur du débat politique depuis de longs mois. Les différentes institutions en sont même à faire des évaluations du nombre de morts israéliens - entre 100 et 500 selon les sources - qu'entraîneraient des frappes aériennes.

    Dans un article publié mardi, le journal Maarivestime que les autorités israéliennes pourraient avoir décidé de reporter leurs frappes jusqu'à l'automne prochain, dernière ligne rouge avant que le programme iranien soit trop avancé pour être freiné par des frappes. Quelques semaines seulement avant l'élection américaine, la pire des solutions pour Barack Obama.

    figaro
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