L’information parue dans les colonnes du quotidien économique Les Echos, le 21 mars, est quasiment passée inaperçue. Le leader des marchés à terme Eurex va lancer le 16 avril un produit qui pourrait permettre de spéculer sur la dette française. Le président de l’AMF, Jean-Pierre Jouyet ne cache pas ses craintes.
L’Eurex, organisme privé [Allemand] leader des marchés à terme, doit lancer le 16 Avril des contrats, sous la forme d’un produit d’assurance, sur les obligations assimilable du Trésor français (OAT), à quelques jours du premier tour de la présidentielle
Gagner 20 fois sa mise
Le contrat d’Eurex offre la possibilité d’acheter ou de vendre des emprunts d’Etat français à un prix fixé à l’avance pour un règlement à 10 ans. Un peu à la manière des ventes à découvert, qui permettent de vendre un titre dont on anticipe la baisse, afin de le racheter à un prix inférieur plus tard et ainsi faire une confortable plus-value.
En clair, avec le nouveau contrat « Eurex OAT », disposant d’un effet de levier de 20, lorsqu’un investisseur misera 50 000 euros, il touchera 1 million, sans même avoir à avancer l’argent.
Une date pas choisie au hasard
En réactivant ce type de contrats, disparus il y a une quinzaine années avec le Matif (Marché à terme des instruments financiers), l’Eurex est peut-être en train de lancer un outil de spéculation de masse sur la dette française.
Mardi sur France 3, Philippe Dessertine, spécialiste de l’économie et de la finance, directeur de l’Institut de haute finance à l’IFG (Institut français de gestion) déclarait:
« en 2013, la France va devenir, le 1er emprunteur en euros du monde, avec 220 milliards, soit 1 milliard par jour ouvrable et 85 % de cette dette sera détenue par des investisseurs étrangers, qui cherchent à se protéger et crée donc ce genre de produits pour se rassurer. »
« Une arme fatale »
Et l’ancien trader, consultant et responsable d’une société de bourse Marc Fiorentino d’ironiser dans son édito sur Monfinancier.com : « On va dire que c’est une simple coïncidence. Que c’est un hasard si quelques jours avant les élections françaises, les spéculateurs du monde entier se dotent d’une arme fatale, bon marché, et à fort effet de levier pour s’attaquer à la dette française […]. »
Pascal Durand (EELV) s’interroge lui « sur les motivations qui poussent l’AMF et son président Jean-Pierre Jouyet ainsi que l’Agence France Trésor et son ministre de tutelle François Baroin à enclencher cette bombe à retardement en pleine campagne présidentielle ».
Il faut rester prudent
La réponse Jean-Pierre Jouyet ne s’est pas fait attendre : « Il est vrai que ce produit risque d’être considéré comme spéculatif et que, dans le contexte actuel, ce n’est pas un bon signal qui est donné. Attention toutefois aux amalgames : ce signal provient d’une entreprise privée allemande et non pas des autorités allemandes ».
Source: Antoine VICTOT.
L’Eurex, organisme privé [Allemand] leader des marchés à terme, doit lancer le 16 Avril des contrats, sous la forme d’un produit d’assurance, sur les obligations assimilable du Trésor français (OAT), à quelques jours du premier tour de la présidentielle
Gagner 20 fois sa mise
Le contrat d’Eurex offre la possibilité d’acheter ou de vendre des emprunts d’Etat français à un prix fixé à l’avance pour un règlement à 10 ans. Un peu à la manière des ventes à découvert, qui permettent de vendre un titre dont on anticipe la baisse, afin de le racheter à un prix inférieur plus tard et ainsi faire une confortable plus-value.
En clair, avec le nouveau contrat « Eurex OAT », disposant d’un effet de levier de 20, lorsqu’un investisseur misera 50 000 euros, il touchera 1 million, sans même avoir à avancer l’argent.
Une date pas choisie au hasard
En réactivant ce type de contrats, disparus il y a une quinzaine années avec le Matif (Marché à terme des instruments financiers), l’Eurex est peut-être en train de lancer un outil de spéculation de masse sur la dette française.
Mardi sur France 3, Philippe Dessertine, spécialiste de l’économie et de la finance, directeur de l’Institut de haute finance à l’IFG (Institut français de gestion) déclarait:
« en 2013, la France va devenir, le 1er emprunteur en euros du monde, avec 220 milliards, soit 1 milliard par jour ouvrable et 85 % de cette dette sera détenue par des investisseurs étrangers, qui cherchent à se protéger et crée donc ce genre de produits pour se rassurer. »
« Une arme fatale »
Et l’ancien trader, consultant et responsable d’une société de bourse Marc Fiorentino d’ironiser dans son édito sur Monfinancier.com : « On va dire que c’est une simple coïncidence. Que c’est un hasard si quelques jours avant les élections françaises, les spéculateurs du monde entier se dotent d’une arme fatale, bon marché, et à fort effet de levier pour s’attaquer à la dette française […]. »
Pascal Durand (EELV) s’interroge lui « sur les motivations qui poussent l’AMF et son président Jean-Pierre Jouyet ainsi que l’Agence France Trésor et son ministre de tutelle François Baroin à enclencher cette bombe à retardement en pleine campagne présidentielle ».
Il faut rester prudent
La réponse Jean-Pierre Jouyet ne s’est pas fait attendre : « Il est vrai que ce produit risque d’être considéré comme spéculatif et que, dans le contexte actuel, ce n’est pas un bon signal qui est donné. Attention toutefois aux amalgames : ce signal provient d’une entreprise privée allemande et non pas des autorités allemandes ».
Source: Antoine VICTOT.
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