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Dette : la sérénité toute vigilante du gouverneur de la Banque de France

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  • Dette : la sérénité toute vigilante du gouverneur de la Banque de France

    Le gouverneur de la Banque de France Christian Noyer estime que le prochain gouvernement doit afficher clairement sa volonté de redresser les finances publiques. A cette condition, il ne craint pas une attaque contre la dette française mais reste vigilant notamment sur le nouveau contrat à terme sur les obligations assimilables du Trésor (FOAT) qui est lancé lundi 16 avril par Eurex.

    Pour Christian Noyer, gouverneur de la Banque de France, il n'y a pas de raison que la France fasse l'objet d'une défiance particulière des marchés financiers. Il pose une condition néanmoins : cela suppose que le prochain gouvernement affiche clarté et constance dans la trajectoire de redressement budgétaire. "Si cette clarté, si cette constance, si cette priorité affirmée au cheminement sont affirmées, il n'y a pas de raison à ce titre que la France fasse l'objet d'une défiance particulière des marchés", a-t-il déclaré. Il a cependant précisé, à l'occasion de la présentation des résultats annuels de la Banque de France, qu'il serait "extrêmement attentif" à tout ce qui pourrait se produire sur les marchés concernant la dette française.

    Si François Hollande est élu...

    A une semaine du premier tour de l'élection présidentielle, Nicolas Sarkozy et ses proches mettent en garde contre une attaque si le candidat socialiste François Hollande l'emporte. Leurs critiques portent en particulier sur le report d'un an, par François Hollande, de l'objectif de retour à l'équilibre des comptes publics, à fin 2017 contre fin 2016 prévu par le gouvernement actuel et le programme de Nicolas Sarkozy. Les deux principaux candidats, Nicolas Sarkozy et François Hollande promettent tous les deux de réduire le déficit public à 3,0% du produit intérieur brut fin 2013 contre 5,2% estimé fin 2011.

    Le nouveau contrat à terme sur la dette française agite les esprits

    Perçu par certains comme l'une de des armes qui pourraient être utilisée pour "attaquer" la France après l'élection présidentielle, le nouveau contrat à terme sur la dette française qui sera lancé le 16 avril prochain sur Eurex - le leader des marché à terme - fait débat. Certains craignent qu'il serve à destabiliser le marché de la dette française. Ce FOAT (future sur les Obligations Assimilables du Trésor) permettra de prendre l'engagement ferme d'acheter ou de vendre une quantité convenue d'OAT à un prix et à une date fixés à l'avance, à l'image de ce qui existe déjà sur le pétrole, sur le CAC ou sur les emprunts d'Etat allemands. Interrogé sur ce sujet Christian Noyer a déclaré qu'il combattrait "avec détermination" tout éventuel mouvement spéculatif. "D'une façon générale (...) tout ce qui serait mouvement spéculatif sur la dette française est quelque chose que je combattrai avec détermination si ça devait se produire, ce que j'exclus", a-t-il ajouté

    Les contrats à terme peuvent certes être utilisés pour spéculer. Mais pour les professionnels du marché de la dette, c'est un faux problème car il existe déjà les CDS sur la dette souveraine (les credit default swaps, sorte d'assurance sur les défauts de paiement, ndlr) dont les effets peuvent être potentiellement plus dévastateurs . D'ailleurs, l'inuiétude soulevée détention par un trader de Londres d'un volume énorme (de l'ordre de100 milliards) rebatpisé pour cette raison "la baleine de Londre" est bien l'illustration que les instruments actuels peuvent déjà contribuer, dans certaines conditions, à destabiliser le marché de la dette.

    Le coût des emprunts du pays reste encore faible

    Si un produit comme le FOAT est créé c'est qu'il était réclamé par les professionnels qui faute d'un instrument devait utiliser devaient utiliser les futures sur la dette allemande pour se couvrir sur la dette française. Il a d'ailleurs estimé que ce type de contrat permettait normalement d'améliorer la liquidité "et par conséquent à moyen terme peut contribuer à améliorer, dans le sens de réduire, le coût de financement de l'émetteur".

    Malgré la perte en début d'année de la note "triple A" donnée à la France par l'agence de notation Standard & Poor's, les coûts d'emprunt du pays restent très faible. Mais la note - toujours "triple A" pour les agences Moody's et Fitch - est placée en perspective négative ce qui signifie que d'autres dégradations sont possibles à brève échéance. Et il est possible qu'alors les coûts d'emprunt pourraient augmenter.


    Le bénéfice de la Banque de France recule de 38% en 2011

    S'exprimant vendredi 13 avril sur les résultats annuels de la Banque de France, le gouverneur a remarqué que "notre bilan a fortement augmenté". L'actif a progressé de 228 milliards d'euros (+47%), à 709 milliards. "Nous avons plus de revenus, mais nous avons aussi plus de risques", a -t-il ajouté, tout en insistant sur le fait que les risques "pouvaient venir de toutes les parties (du) bilan", y compris des actifs autres que la dette souveraine. "Il n'y a pas de risques identifiés", a-t-il tempéré avant d'ajouter que "sinon, on aurait passé des provisions".

    "Même si les banques centrales ont fait preuve d'une extrême prudence dans l'évaluation des actifs qu'elles ont acquis ou pris en garantie, le renforcement de leur structure financière est plus que jamais nécessaire", a indiqué par ailleurs la Banque. L'institution a donc décidé d'affecter une dotation de 2,065 milliards d'euros au fonds pour risques généraux (FRG), qui permet de faire face aux risques inhérents à l'activité bancaire.

    La Banque de France (BdF) a enregistré en 2011 un bénéfice net de 1,57 milliard d'euros, en recul de 38%, un recul essentiellement attribuable à la mise en réserve d'une part importante du résultat pour renforcer la structure financière de l'établissement. Le résultat d'exploitation atteint quant à lui le plus haut niveau de l'histoire de la banque, à 5,65 milliards d'euros (+25%), en grande partie alimenté par la forte augmentation des placements à long terme, "en raison notamment des opérations de politique monétaire exceptionnelles menées par l'Eurosystème en réponse à la crise financière", a précisé la banque.

    3,42 milliards reversé à l'Etat dont 877 millions de dividende

    Le Conseil général de la banque a décidé de verser un dividende de 877 millions d'euros à l'Etat, qui s'ajoute au paiement de 2,014 milliards au titre de l'impôt sur les sociétés. A ces deux éléments se combine le culot d'émission, c'est-à-dire le solde de la valeur des billets non rapportés au terme de la période d'échange des dernières coupures en francs encore échangeables, le 17 février. Les 55 millions de billets en francs appartenant aux cinq séries encore échangeables et non rapportés avaient une valeur d'environ 530 millions d'euros, somme qui va, dès lors, être reversée à l'Etat. Le total des versements à l'Etat atteindra donc 3,42 milliards d'euros environ, ce qui constitue un record pour l'établissement, a souligné Christian Noyer.

    source: latribune.fr
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