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François Hollande : "Les marchés ne feront pas la loi en France"

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  • François Hollande : "Les marchés ne feront pas la loi en France"

    Découvrez, en avant-première, des extraits de l'entretien exclusif accordé par le candidat socialiste à "La Tribune" qui reparaît en format hebdomadaire à partir de ce vendredi 13 avril. Alors que les attaques des marchés ont repris sur la dette espagnole, mais aussi française, il nous dévoile comment il compte mener cette nouvelle bataille.

    Après une relative accalmie, les taux d'intérêt ont commencé à remonter. Ne craignez-vous pas que, dès le 7 mai, les marchés attaquent la France pour imposer des mesures de rigueur ?

    Les marchés n'ont pas attendu l'élection présidentielle française pour mettre la pression sur la zone euro. Les turbulences sur les dettes souveraines ont commencé avec la crise grecque, il y a trois ans, et se sont intensifiées cet été jusqu'à l'hiver. Les derniers mois ont été particulièrement éprouvants, y compris pour notre pays qui a été dégradé par une agence de notation, et mis sous surveillance avec perspective négative par une autre. Les autorités européennes ont répondu à cette crise de défiance en renforçant le Fonds européen de stabilité financière doté de 440 milliards d'euros.

    La Banque centrale européenne a joué son rôle en prêtant plus de 1000 milliards d'euros à 1% aux banques. Mais la fragilité de la construction monétaire européenne perdure et il faudra du temps pour sortir d'une telle crise. Je veux rappeler que ceux qui sont responsables de cette faiblesse, ce sont d'abord les gouvernements des pays concernés et donc pour la France, suivez mon regard... C'est l'état dans lequel le président sortant a mis notre pays qui est la cause de l'inquiétude des marchés. Et son bilan est édifiant. Plus de 600 milliards d'euros de dette supplémentaires au passif du quinquennat. C'est une source de fragilité pour la France.

    Dans cette crise, tous les gouvernements en place ont été sanctionnés. Chaque fois, les nouvelles équipes au pouvoir ont répondu à la pression des marchés par des politiques d'austérité. Est-ce que ce sera le cas pour vous ?

    Je propose un programme de gouvernement en deux temps. D'abord, les réformes de structure, pour rétablir les équilibres et la croissance. Ensuite la redistribution des fruits à la mesure des résultats. Je ne varierai pas de ce cap. Les premiers jours, les premiers mois du prochain quinquennat seront décisifs. C'est dès le début que nous devons donner la visibilité et de la lisibilité aux acteurs économiques. Mais je le dis clairement : les marchés financiers ne feront pas la loi en France et je veux rétablir notre souveraineté nationale aujourd'hui aliénée aux marchés et aux agences de notation. La France est un grand pays et a les ressources pour se relever et surmonter la crise en gérant sérieusement ses finances.

    J'ai indiqué à nos partenaires européens, et donc à l'ensemble des acteurs, que si je suis élu président de la République, j'engagerai le rétablissement de nos comptes pour permettre le retour à l'équilibre de nos finances en 2017, en annulant notre déficit public cette année-là. J'ai dans le même temps clairement affiché ma volonté de renégocier le Traité budgétaire signé en novembre dernier, non pas sur le volet discipline, qui est nécessaire, mais sur le volet croissance qui fait à l'évidence défaut.

    À ceux qui voudraient faire croire que mon élection aggraverait les choses, je veux rappeler que la crédibilité du désendettement reposera d'abord sur la reprise économique. Même le Financial Times le reconnaît dans un éditorial dans lequel il donne raison à mon appel à une relance concertée en Europe. Les agences de notation insistent aussi sur ce point : s'il n'y a pas plus de croissance d'ici à 2013, les objectifs de réduction des déficits ne seront pas atteints et la France ne sera pas la seule en cause.

    source: latribune.fr
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