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Sarkozy en appelle à la majorité silencieuse

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  • Sarkozy en appelle à la majorité silencieuse

    Le président-candidat compte sur une mobilisation massive, dimanche, pour son meeting de la place de la Concorde.

    Alerte rouge au QG de campagne de Nicolas Sarkozy? Difficile de rester insensible aux mauvais sondages qui pleuvent depuis le début de la semaine. Les hommes du président ont bien du mal à ne pas se laisser gagner par le doute. «Arrêtez, vous avez l'air trop enthousiastes», ironise le chef de l'État depuis quelques jours quand il voit ses collaborateurs un peu éteints. «Ces sondages ne veulent rien dire», leur a-t-il encore assuré, convaincu que «quelque chose va se passer». Face aux doutes des siens, le président-candidat n'a pas «la mine sombre», jurent ses proches. «Au contraire, il est étonnamment constant.»«Il dit que les choses se passent comme il les avait prévues», ajoute un autre.

    Temps de parole

    Même si les instituts livrent des résultats parfois contradictoires, il n'en reste pas moins que François Hollande a clairement profité du gel des temps d'antenne. «L'égalité des temps de parole nous est deux fois défavorable, d'abord parce que le président joue à 1 contre 9», souligne un proche, en faisant allusion aux critiques tous azimuts formulées contre lui par ses neuf adversaires du premier tour, «mais aussi parce que Sarkozy se nourrit de l'exposition médiatique, alors que Hollande s'épanouit dans le retrait».

    «On ne peut pas le nier, il y a un trou d'air», reconnaît un collaborateur du chef de l'État. D'où l'importance du rendez-vous de la Concorde. Ce rassemblement est vital pour le président-candidat s'il veut arrêter net un début de spirale négative qui pourrait faire boule de neige dans l'opinion.

    Recentrage
    Pour y parvenir, Nicolas Sarkozy veut renouer avec le message de Villepinte où il s'était adressé aux «deux France», mais surtout «à celle qui souffre de la mondialisation». «C'est un axe majoritaire dans le pays», notent plusieurs conseillers.

    Le débat sur le recentrage de Sarkozy paraît en réalité secondaire. Certes, Alain Juppé plaide en ce sens. Et le secrétaire général de l'Élysée, Xavier Musca, a tiré la sonnette d'alarme quand les marchés ont montré des signes de fébrilité face à la situation espagnole. «On nous a reproché de ne pas parler de la crise et des vrais enjeux de l'élection, à savoir la lutte contre les déficits. Nous l'avons fait. Mais il est clair que c'est insuffisant», résume un conseiller.

    «Je franchis les haies les unes après les autres»

    La ligne est donc au retour vers les fondamentaux de la campagne de premier tour lancée par Sarkozy à la mi-février. «Il faut renouer le fil avec ce message qui s'est un peu perdu dans les sables après l'affaire Merah», résume-t-on dans son entourage. Pas question de faire un discours de second tour avant l'heure. «Je franchis les haies les unes après les autres. D'abord le premier tour. Ensuite le deuxième. Si je commence à penser au deuxième tour pendant que je suis dans le premier, je m'emmêle les pinceaux», a confié Nicolas Sarkozy à son entourage.

    Une façon de rappeler que l'objectif prioritaire est bien de ramener vers lui les voix de Marine Le Pen, qui «en général se cristallisent dans la dernière semaine», rappelle un membre de l'entourage présidentiel. «En 2007, Bayrou faisait 17 % des voix ; en 2012, c'est Marine Le Pen qui rassemble entre 14 et 17 % des intentions de vote»,explique souvent Patrick Buisson. Le discours de la Concorde sera donc un discours qui s'adressera «au peuple de France, à la majorité silencieuse».

    «Nous, on fait de la politique»

    Nicolas Sarkozy doit relire samedi le discours rédigé par Henri Guaino, avant de décider s'il faut ou non y ajouter des annonces. Ce sera, en tout cas, la dernière offensive décisive avant le premier tour. «La surprise, ce sera la mobilisation», dit un conseiller, qui assure que le discours du candidat sera «charpenté». «On explose les compteurs, ça va être blindé», se féli*cite un membre de l'équipe. Sur la forme, les sarkozystes veulent privilégier la sobriété ; il ne devrait pas y avoir de défilé VIP, comme à Vincennes: «On va essayer de trancher avec la Fête à neuneu de Vincennes. Nous, on fait de la politique. Et en plus c'est la crise», note un conseiller.

    Ce meeting a donc bien des airs de rassemblement de la dernière chance. Mais Guillaume Peltier, l'un des porte-paroles de la campagne, estime que tout restera ouvert jusqu'à la dernière minute. Il fait le pari que «le vote ne se décidera pas dans la dernière semaine, comme d'habitude, mais dans la dernière journée», car, selon lui, les intentions de vote restent très volatiles. Une façon d'espérer que «tout soit possible jusqu'à la fin».

    Le président veut lutter contre les armes

    «Il y a un sujet qu'il va falloir qu'on traite, c'est la présence d'armes dans trop de familles en Corse», a déclaré Nicolas Sarkozy vendredi après une réunion sur la sécurité à la préfecture d'Ajaccio. Le chef de l'État a ajouté: «Il y a un travail indispensable de désintoxication des armes et de la violence à faire, c'est aussi un travail de la société.» Le président-candidat a précisé qu'il ne parlait pas seulement des armes illégales mais aussi des armes légales.

    Nicolas Sarkozy a également affirmé vouloir poursuivre l'effort des autorités contre le grand banditisme et les pratiques mafieuses en Corse, en soulignant qu'il y avait une interpénétration entre les deux. Selon le président de la République, les autorités ont saisi ces quatre dernières années pour 16 millions d'euros d'actifs illégaux, et cet effort doit être poursuivi en surveillant systématiquement toutes les ventes de terrains, de maisons, d'appartements et de commerces «pour créer une insécurité» chez les malfrats.

    «Ce qui s'est passé dans les quinze derniers jours n'est pas tolérable», a par ailleurs dit Nicolas Sarkozy dans une interview à Corse-Matin, à propos des récents attentats, tout en faisant état de «la baisse constante des faits de délinquance» dans l'île, un nombre néanmoins «toujours trop élevé».

    source: lefigaro.fr
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