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Aussi étonnant que cela puisse paraître, Le troisième opérateur télécoms a dépassé le second en chiffre d’affaires. A fin 2011, Wana Corporate, filiale de la SNI (société nationale d’investissement), a réalisé un chiffre d’affaires de 6,06 milliards de DH.
Médi Telecom a récolté 5,97 milliards de DH. Maroc Telecom, lui, le leader incontesté garde son avance intacte avec des revenus de 30,83 milliards de DH. Toutefois, ce n’est pas le chiffre qu’il faut retenir car il s’agit du fruit de la consolidation. Si comparaison il y a, elle se fera sur la base des chiffres réalisés au Maroc uniquement. 25,03 milliards de DH est le bon chiffre.
Ainsi présentées, ces performances ne veulent rien dire ou, autrement dit, l’analyse peut leur faire dire ce que son auteur veut bien mettre en exergue. Posons donc la question essentielle : comment Wana corporate a pu atteindre ce niveau de produit d’exploitation alors que ses concurrents se limitent à peu ? Et surtout, comment le deuxième opérateur (Inwi selon les résultats financiers) arrive-t-il à drainer du cash à partir d’un parc d’abonnés réduit au minimum ?
Les réponses dans les chiffres officielles
Notons d’emblée le dynamisme affiché par les trois opérateurs. Ces derniers ne ratent aucune occasion pour mettre en évidence les efforts marketing et commerciaux pour « satisfaire les clients » sur tous les segments des télécoms. Cependant, un contraste flagrant entre le « dynamisme affiché » et celui réel saute aux yeux de l’observateur dès qu’il mette en confrontation les statistiques du parc et les performances financières.
En effet, Maroc Telecom a enregistré une augmentation du parc mobile au Maroc de seulement 236.000 abonnées en une année (chiffre de l’ANRT). Méditel a capté 1.246.000 usagers et Inwi 3.090.000 en une année. Il est évident qu’aucun opérateur ne dort sur ses lauriers, mais certains sont plus dynamiques ou savent bien tirer profit de la conjoncture.
Méditel, après un premier semestre morose, a pu remonter la pente les six derniers mois de l’année grâce à ses offres médiJahizAlo et l’offre Mix. Et ce au moment où Maroc Telecom se bat, visiblement, pour la stabilité de son parc. Cette réaction sur le marché marque un tournant dans la stratégie de Méditel. L’opérateur n’attend plus et apprend à s’adapter aux réalités du marché. Après avoir constaté de visu le succès de la formule de la facturation à la seconde, installée par Inwi depuis plus de deux ans, la filiale d’Orange, de la CDG et du groupe FinanceCom s’est essayée à la formule. Malgré les restrictions qui entourent l’offre, le public a répondu présent. Mais pas assez pour inquiéter ou interrompre la montée en flèche d’Inwi.
A fin 2011, Méditel réclamait 32,92% de parts de marché contre 20,23% pour Inwi. La reconfiguration du marché se fait plutôt au détriment du parc de Maroc Telecom que de celui de Méditel qui arrive à garder ses parts intactes. Mais il n’en tire pas autan
t de revenu qu’Inwi.
Pourquoi Inwi draine plus de chiffre que les autres?
En effet, Maroc Telecom a perdu 341 millions de DH de chiffre sur le mobile entre décembre 2010 et décembre 2011. A fin 2011, Méditel affiche une croissance de 18% du parc prépayé et une croissance du parc post payé de 27%. Mais cela ne se reflète pas dans le chiffre d’affaires qui affiche une évolution de 5%. Malgré des augmentations appréciables sur tous les segments, Méditel réalise autant de chiffre d’affaires avec 12 millions d’abonnés qu’Inwi avec seulement 7,2 millions d’abonnés. Comment expliquer ce décalage ?
Il faut préciser d’emblée que les trois opérateurs subissent les effets de la baisse des tarifs des télécoms. Pour le segment mobile, l'ARPM (revenu par minute) est passé de 1,12 DH HT/min à 0,74 DH/HT/min. Au niveau du fixe, l'indicateur passe de 1,01 DH/HT/min à fin 2010 à 0,95 DH/HT/min à fin 2011. L’ARPM pour l'Internet est passé de 80 DH à 53 DH (moyenne facturée par mois). Pour l'Internet 3G, cette facture moyenne 37 DH/HT/mois contre 55 DH HT un an auparavant. La facture Internet ADSL passe, quant à elle, de 139 DH/HT/mois à fin 2010 à 116 DH/HT à fin 2011.
Donc maintiendra ses revenus celui qui accroîtra fortement son parc et incitera les usagers à consommer. Sur ce chapitre, Inwi bat ses concurrents à tout point de vue. L’opérateur a capté plus de 3 millions de clients en une année et affiche aussi un MOU (minutes utilisées par mois) plus élevé que les autres.
La moyenne de l’usage sortant sur le marché marocain est de 57 minutes par mois et par client. En des termes plus simples, un client marocain parle au téléphone en moyenne totale 57 minutes par mois. Maroc Télécom fait plus avec 66 minutes par mois et par client. Inwi est loin devant avec 86 minutes par mois et par client. Cet indicateur révèle la forte animation du réseau et du parc des abonnés. Et un seul mot résume cette performance : le marketing.
En revanche, sur le plan réglementaire, Inwi profite de quelques ouvertures qui se mesurent en cash sonnant et trébuchant. C’est le cas de trois règles : Le wholesale qui est la vente en gros à l’international qui profite assez bien à Inwi.
Les « promotions on net » font aussi partie des ouvertures profitables à Inwi. L’ANRT autorise l’opérateur à inclure des minutes qui ne lui coutent rien dans les offres. Ce sont les gratuités intra réseaux que l’opérateur offre à ses clients dans le cadre de promotions sur le mobile. Les autres opérateurs ne peuvent dupliquer cette règle. Inwi non plus puisque « la promotion on net » lui est interdite depuis le 1 janvier 2012.
Enfin, la filiale de la SNI profite de l’asymétrie donc facture à ses concurrents moins que ce qu’elle encaisse de chez eux. Selon les bruits du marché, cette manne se chiffre à un milliard de dirhams dans les comptes d’Inwi. Un chiffre recoupé avec une autre information divulguée par des proches de Maroc Telecom et selon laquelle l’opérateur historique verserait mensuellement à Inwi 75 millions de DH comme redevance d’interconnexion.
La guerre s’installe dans un nouveau contexte
Les avantages dont bénéficie Inwi tendent à disparaître l’un après l’autre. Même l’asymétrie sera annulée prochainement. Dans ce cas, Inwi aura à se battre avec ses propres armes. Déjà, remarquant l’essoufflement de la croissance de son parc mobile au quatrième trimestre 2011, Inwi a entamé l’année 2012 avec une stratégie de segmentation. Son offre « Zen » le reflète.
Le recrutement de Mehdi Kettani est un signal au Marché. La marque mauve veut renforcer son offre du haut de la gamme et imposer sa touche dans le segment de l’entreprise. Les deux opérateurs se battent sur ce segment avec des arguments convaincants. Méditel garde une bonne avance sur le postpayé, une position renforcée par l’offre Apple (iPhone et iPad). Maroc Telecom ne se laisse pas abattre en maintenant son leadership.
Cependant, la posture d’Inwi est « relativement » plus confortable que les deux concurrents. La règle d’or du management d’Inwi est de rester en embuscade et être prêt à prendre les parts des autres quand ils se montrent défaillants.
La guerre sera donc technologique, Marketing et service. Investissement à la clé chez les trois opérateurs. Maroc Telecom a programmé 3 milliards de DH d’investissement au Maroc. Méditel parle de 3 milliards aussi en 2012. Un deuxième emprunt obligataire est en préparation pour lever les fonds nécessaires à cela. Enfin Inwi programme 1,5 milliards de DH pour le déploiement réseaux dont l’installation de 600 sites pour le mobile.
marocecho
Médi Telecom a récolté 5,97 milliards de DH. Maroc Telecom, lui, le leader incontesté garde son avance intacte avec des revenus de 30,83 milliards de DH. Toutefois, ce n’est pas le chiffre qu’il faut retenir car il s’agit du fruit de la consolidation. Si comparaison il y a, elle se fera sur la base des chiffres réalisés au Maroc uniquement. 25,03 milliards de DH est le bon chiffre.
Ainsi présentées, ces performances ne veulent rien dire ou, autrement dit, l’analyse peut leur faire dire ce que son auteur veut bien mettre en exergue. Posons donc la question essentielle : comment Wana corporate a pu atteindre ce niveau de produit d’exploitation alors que ses concurrents se limitent à peu ? Et surtout, comment le deuxième opérateur (Inwi selon les résultats financiers) arrive-t-il à drainer du cash à partir d’un parc d’abonnés réduit au minimum ?
Les réponses dans les chiffres officielles
Notons d’emblée le dynamisme affiché par les trois opérateurs. Ces derniers ne ratent aucune occasion pour mettre en évidence les efforts marketing et commerciaux pour « satisfaire les clients » sur tous les segments des télécoms. Cependant, un contraste flagrant entre le « dynamisme affiché » et celui réel saute aux yeux de l’observateur dès qu’il mette en confrontation les statistiques du parc et les performances financières.
En effet, Maroc Telecom a enregistré une augmentation du parc mobile au Maroc de seulement 236.000 abonnées en une année (chiffre de l’ANRT). Méditel a capté 1.246.000 usagers et Inwi 3.090.000 en une année. Il est évident qu’aucun opérateur ne dort sur ses lauriers, mais certains sont plus dynamiques ou savent bien tirer profit de la conjoncture.
Méditel, après un premier semestre morose, a pu remonter la pente les six derniers mois de l’année grâce à ses offres médiJahizAlo et l’offre Mix. Et ce au moment où Maroc Telecom se bat, visiblement, pour la stabilité de son parc. Cette réaction sur le marché marque un tournant dans la stratégie de Méditel. L’opérateur n’attend plus et apprend à s’adapter aux réalités du marché. Après avoir constaté de visu le succès de la formule de la facturation à la seconde, installée par Inwi depuis plus de deux ans, la filiale d’Orange, de la CDG et du groupe FinanceCom s’est essayée à la formule. Malgré les restrictions qui entourent l’offre, le public a répondu présent. Mais pas assez pour inquiéter ou interrompre la montée en flèche d’Inwi.
A fin 2011, Méditel réclamait 32,92% de parts de marché contre 20,23% pour Inwi. La reconfiguration du marché se fait plutôt au détriment du parc de Maroc Telecom que de celui de Méditel qui arrive à garder ses parts intactes. Mais il n’en tire pas autan
t de revenu qu’Inwi.
Pourquoi Inwi draine plus de chiffre que les autres?
En effet, Maroc Telecom a perdu 341 millions de DH de chiffre sur le mobile entre décembre 2010 et décembre 2011. A fin 2011, Méditel affiche une croissance de 18% du parc prépayé et une croissance du parc post payé de 27%. Mais cela ne se reflète pas dans le chiffre d’affaires qui affiche une évolution de 5%. Malgré des augmentations appréciables sur tous les segments, Méditel réalise autant de chiffre d’affaires avec 12 millions d’abonnés qu’Inwi avec seulement 7,2 millions d’abonnés. Comment expliquer ce décalage ?
Il faut préciser d’emblée que les trois opérateurs subissent les effets de la baisse des tarifs des télécoms. Pour le segment mobile, l'ARPM (revenu par minute) est passé de 1,12 DH HT/min à 0,74 DH/HT/min. Au niveau du fixe, l'indicateur passe de 1,01 DH/HT/min à fin 2010 à 0,95 DH/HT/min à fin 2011. L’ARPM pour l'Internet est passé de 80 DH à 53 DH (moyenne facturée par mois). Pour l'Internet 3G, cette facture moyenne 37 DH/HT/mois contre 55 DH HT un an auparavant. La facture Internet ADSL passe, quant à elle, de 139 DH/HT/mois à fin 2010 à 116 DH/HT à fin 2011.
Donc maintiendra ses revenus celui qui accroîtra fortement son parc et incitera les usagers à consommer. Sur ce chapitre, Inwi bat ses concurrents à tout point de vue. L’opérateur a capté plus de 3 millions de clients en une année et affiche aussi un MOU (minutes utilisées par mois) plus élevé que les autres.
La moyenne de l’usage sortant sur le marché marocain est de 57 minutes par mois et par client. En des termes plus simples, un client marocain parle au téléphone en moyenne totale 57 minutes par mois. Maroc Télécom fait plus avec 66 minutes par mois et par client. Inwi est loin devant avec 86 minutes par mois et par client. Cet indicateur révèle la forte animation du réseau et du parc des abonnés. Et un seul mot résume cette performance : le marketing.
En revanche, sur le plan réglementaire, Inwi profite de quelques ouvertures qui se mesurent en cash sonnant et trébuchant. C’est le cas de trois règles : Le wholesale qui est la vente en gros à l’international qui profite assez bien à Inwi.
Les « promotions on net » font aussi partie des ouvertures profitables à Inwi. L’ANRT autorise l’opérateur à inclure des minutes qui ne lui coutent rien dans les offres. Ce sont les gratuités intra réseaux que l’opérateur offre à ses clients dans le cadre de promotions sur le mobile. Les autres opérateurs ne peuvent dupliquer cette règle. Inwi non plus puisque « la promotion on net » lui est interdite depuis le 1 janvier 2012.
Enfin, la filiale de la SNI profite de l’asymétrie donc facture à ses concurrents moins que ce qu’elle encaisse de chez eux. Selon les bruits du marché, cette manne se chiffre à un milliard de dirhams dans les comptes d’Inwi. Un chiffre recoupé avec une autre information divulguée par des proches de Maroc Telecom et selon laquelle l’opérateur historique verserait mensuellement à Inwi 75 millions de DH comme redevance d’interconnexion.
La guerre s’installe dans un nouveau contexte
Les avantages dont bénéficie Inwi tendent à disparaître l’un après l’autre. Même l’asymétrie sera annulée prochainement. Dans ce cas, Inwi aura à se battre avec ses propres armes. Déjà, remarquant l’essoufflement de la croissance de son parc mobile au quatrième trimestre 2011, Inwi a entamé l’année 2012 avec une stratégie de segmentation. Son offre « Zen » le reflète.
Le recrutement de Mehdi Kettani est un signal au Marché. La marque mauve veut renforcer son offre du haut de la gamme et imposer sa touche dans le segment de l’entreprise. Les deux opérateurs se battent sur ce segment avec des arguments convaincants. Méditel garde une bonne avance sur le postpayé, une position renforcée par l’offre Apple (iPhone et iPad). Maroc Telecom ne se laisse pas abattre en maintenant son leadership.
Cependant, la posture d’Inwi est « relativement » plus confortable que les deux concurrents. La règle d’or du management d’Inwi est de rester en embuscade et être prêt à prendre les parts des autres quand ils se montrent défaillants.
La guerre sera donc technologique, Marketing et service. Investissement à la clé chez les trois opérateurs. Maroc Telecom a programmé 3 milliards de DH d’investissement au Maroc. Méditel parle de 3 milliards aussi en 2012. Un deuxième emprunt obligataire est en préparation pour lever les fonds nécessaires à cela. Enfin Inwi programme 1,5 milliards de DH pour le déploiement réseaux dont l’installation de 600 sites pour le mobile.
marocecho
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