La Mission d’appui des Nations Unies en Libye a présenté les conclusions de son premier rapport. Pour Alexandre Mezyayev, celles-ci trahissent le fait que l’ONU, loin d’encourager la paix comme elle est supposée le faire en accord avec sa Charte, est désormais largement au service de la politique de remodelage du Grand Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord. Alors que la mission d’observation des bérets bleus débute en Syrie, il convient d’être particulièrement attentif à ce que l’organisation et son secrétaire général Ban ki Moon se remettent au service du droit international et non plus d’intérêts partisans.
Le Conseil de Sécurité de l'ONU a présenté [1] pour la première fois ses conclusions sur l'activité de la Mission d'appui des Nations Unies en Libye (MANUL) depuis la création de celle-ci en septembre de l'année dernière. À cette occasion a été présenté un compte-rendu du Secrétaire Général de l'ONU sur la situation dans le pays qui avait pour but de persuader les membres du Conseil de la nécessité de prolonger le travail de la Mission. Ce qui fut fait : le Conseil de Sécurité de l'ONU a rallongé de 12 mois le travail de la MANUL et mis à jour son mandat. D'après le nouveau mandat, la Mission reçoit pour objectif d'apporter de l'aide aux pouvoirs libyens dans la définitions des besoins nationaux et des priorités sur tout le territoire de la Libye, dans la mise en place de la respect de la loi et des Droits de l'Homme, dans la restauration de la sécurité des citoyens, dans la lutte contre la vente illégale de toutes sortes d'armes et de toutes sortes de matériels liés à l'armement (a été évoqué notamment le cas des lance-missile sol-air portables).
Malgré les efforts du Secrétaire Général de l'ONU pour présenter l'action du nouveau pouvoir en place en Libye de la façon la plus positive possible, il a été impossible d'ignorer totalement la réalité des évènements actuels dans le pays. Le rapport de Ban Ki-moon contient des informations sur l'activité des forces militaires loyales à la Jamahiriya Arabe libyenne qui continue de s'opposer aux occupants OTAN-ONU et ses collaborateurs locaux. La résistance à lieu dans les plus grandes villes du pays : Tripoli, Bani-Walid, Kufra etc. [2] Le secrétaire général de l'ONU, essayant d'amoindrir l'aspect inquiétant de la situation, présente les coups d'éclats de l'opposition comme de simples « altercations », et ça n'est pas la seule maladresse de son rapport qui, non seulement ne permet en rien de comprendre ce qui se passe réellement, mais qui rend la situation encore un peu plus confuse.
Ainsi, en plus du nouveau pouvoir en place en Libye et des « partisans de l'ancien régime » surgit de nulle part une troisième partie : de soi-disant « brigades révolutionnaires ». De qui sont-elles composées, quels territoires contrôlent-elles, qui se trouvent à leur tête - le rapport de Ban Ki-moon n'en dit mot. Néanmoins, à partir du rapport nous arrivons à comprendre de quoi s'occupent ces brigades : « les Brigades révolutionnaires » assurent les arrestations de personnes suspectées de complicité avec l'ancien régime, les interrogatoires dans des endroits inconnus ainsi que le contrôle des centres de détention connu. Elles pratiquent la torture et maltraitent les prisonniers, ce qui a entraîné la mort de certains d'entre eux. Ces faits ont lieu en particulier dans les villes de Tripoli, Mistrata, Zintan et Gariane. [3]
Désormais tout est clair : le nouveau pouvoir libyen n'y est pour rien dans le désordre. Sont responsables de soi-disant « brigades » dont l'existence reste à prouver. Alors apparaît une question : si ces « brigades » s'approvisionnent en armes à Tripoli même, comment arrivent-elles à échapper au contrôle du « gouvernement » ?
Le rapport du Représentant spécial à l'ONU Ian Martin est lui aussi assez pitoyable. Se trouvant en Libye, M Martin était invité à l'assemblée du Conseil de Sécurité justement pour éclaircir la situation sur place. Néanmoins, il a lui aussi affirmé que certaines « brigades armées » existent dans le pays, mais qui sont-elles et qui les dirige demeurent des questions sans réponses. [4]
Le représentant de la Libye à l'ONU Abdel Rahman Shalgham a été bien plus honnête, reconnaissant qu'« il existe des territoires sur lesquels le gouvernement n'a pas réussi à avoir le contrôle », où « il n'y a ni police ni tribunal » et ajoutant que, selon lui, le nouveau pouvoir ne peut porter la responsabilité des évènements se déroulants sur ces territoires. Seulement voila, pour une quelconque raison A.R. Shalgham n'a pas précisé où se trouvent ces territoires qui échappent au contrôle du « gouvernement ».
D'après le droit international, un pouvoir en place est considéré juridiquement comme « gouvernement » s'il a le contrôle du territoire entier du pays. Ce sont les textes. En réalité, on considère de façon non-officielle que le gouvernement doit contrôler ne serait-ce que la majeur partie du pays. Ce qui n'est justement pas le cas du Conseil National de Transition. C'est pourquoi les instances internationales se trouvent obligés d'inventer des rapports proches du ridicule.
Les dirigeants au pouvoir de la « nouvelle Libye » savent qu'ils peuvent se faire éjecter en un clin d'œil. C'est pourquoi le représentant de la Libye au Conseil de Sécurité à l'ONU a tiré la sonnette d'alarme : « Nous savons que certains anciens leaders du régime de Kadhafi préparent un renversement. Au cours de ces derniers jours ont été arrêtés des membres de groupes armés. Ils avaient mis au point un plan de sabotage ainsi que des explosions de bombes à Tripoli. Les agents de Kadhafi envoient du matériel en Libye afin d'organiser des actes de sabotage ». [5] A.R. Shalgham a déclaré avoir envoyé au Conseil de Sécurité ainsi qu'à la Cour Pénale Internationale des enregistrements téléphoniques dans lesquels l'ancien premier ministre libyen Baghdadi Mahmoudi (qui se trouve actuellement à Tunis) donne ses instructions personnelles pour la réalisation du sabotage. Une semaine après, le « premier ministre » libyen Abdel Rahim Al-Kib a pris la parole au Conseil de Sécurité en suppliant d'annuler l'embargo sur la livraison d'armes en Libye.
Eh oui, le « gouvernement » se sent menacé ! Afin de sauver le régime actuel, le Conseil de Sécurité a annulé l'embargo sur les livraisons d'armes en Libye en accord avec le paragraphe 14 de la résolution 1973, mais le Conseil n'a pas annulé les paragraphes 9 et 10 de la résolution 1970 (contenant les modifications apportées par la résolution 2009).
Malgré tout, le peuple continue de s'opposer au pouvoir nouvellement mis en place. Mais voila, les « démocraties occidentales », celles-là même qui se sont appropriées les ressources financières de la Libye, n'ont pas daignés répondre à la supplication de restituer les fonds. La résolution a seulement chargé le Comité des sanctions de « faire l'énumération des mesures restantes stipulées dans les résolutions 1970, 1973 et 2009 » et ce, uniquement en rapport avec la Gestion des investissements libyens et avec le portefeuille d'investissements africain de Libye. La résolution a également émis l'hypothèse que le Comité puisse annuler ces sanctions, mais seulement lorsque « le moment sera opportun ». [6]
En ce moment même, et sous la protection de la Mission de l'ONU et de son chef Ian Martin, se déroule le transfert vers la Libye de brigands de « l'opposition » syrienne par les forces spéciales. Étant donné que ce fait a été rendu public [7], Ian Martin s'est efforcé de présenter les évènements comme s'il ne s'agissait pas de combattants mais de « réfugiés » fuyant le régime sanguinaire de Bachar Assad. N'importe qui connaissant sa géographie comprendra que pour « fuir » de la Syrie vers la Libye, il faut traverser la Jordanie ou Israël, puis ensuite le territoire égyptien. Et tout ça pour offrir à ces réfugiés le pays d'accueil « idéal » ! Ce ne sont pas des réfugiés mais coureurs de marathon ! Et à nouveau nous est donné une explication dénuée de sens. Mais personne ne se soucie de l'authenticité de ces explications. Les assemblées du Conseil de Sécurité sont devenues depuis longtemps des modèles de cynisme et d'hypocrisie, telle une scène où se répand le mensonge face au monde entier et dont le but est de faire soutenir par l'opinion publique les crimes les plus lâches et monstrueux.
.............part I......
Le Conseil de Sécurité de l'ONU a présenté [1] pour la première fois ses conclusions sur l'activité de la Mission d'appui des Nations Unies en Libye (MANUL) depuis la création de celle-ci en septembre de l'année dernière. À cette occasion a été présenté un compte-rendu du Secrétaire Général de l'ONU sur la situation dans le pays qui avait pour but de persuader les membres du Conseil de la nécessité de prolonger le travail de la Mission. Ce qui fut fait : le Conseil de Sécurité de l'ONU a rallongé de 12 mois le travail de la MANUL et mis à jour son mandat. D'après le nouveau mandat, la Mission reçoit pour objectif d'apporter de l'aide aux pouvoirs libyens dans la définitions des besoins nationaux et des priorités sur tout le territoire de la Libye, dans la mise en place de la respect de la loi et des Droits de l'Homme, dans la restauration de la sécurité des citoyens, dans la lutte contre la vente illégale de toutes sortes d'armes et de toutes sortes de matériels liés à l'armement (a été évoqué notamment le cas des lance-missile sol-air portables).
Malgré les efforts du Secrétaire Général de l'ONU pour présenter l'action du nouveau pouvoir en place en Libye de la façon la plus positive possible, il a été impossible d'ignorer totalement la réalité des évènements actuels dans le pays. Le rapport de Ban Ki-moon contient des informations sur l'activité des forces militaires loyales à la Jamahiriya Arabe libyenne qui continue de s'opposer aux occupants OTAN-ONU et ses collaborateurs locaux. La résistance à lieu dans les plus grandes villes du pays : Tripoli, Bani-Walid, Kufra etc. [2] Le secrétaire général de l'ONU, essayant d'amoindrir l'aspect inquiétant de la situation, présente les coups d'éclats de l'opposition comme de simples « altercations », et ça n'est pas la seule maladresse de son rapport qui, non seulement ne permet en rien de comprendre ce qui se passe réellement, mais qui rend la situation encore un peu plus confuse.
Ainsi, en plus du nouveau pouvoir en place en Libye et des « partisans de l'ancien régime » surgit de nulle part une troisième partie : de soi-disant « brigades révolutionnaires ». De qui sont-elles composées, quels territoires contrôlent-elles, qui se trouvent à leur tête - le rapport de Ban Ki-moon n'en dit mot. Néanmoins, à partir du rapport nous arrivons à comprendre de quoi s'occupent ces brigades : « les Brigades révolutionnaires » assurent les arrestations de personnes suspectées de complicité avec l'ancien régime, les interrogatoires dans des endroits inconnus ainsi que le contrôle des centres de détention connu. Elles pratiquent la torture et maltraitent les prisonniers, ce qui a entraîné la mort de certains d'entre eux. Ces faits ont lieu en particulier dans les villes de Tripoli, Mistrata, Zintan et Gariane. [3]
Désormais tout est clair : le nouveau pouvoir libyen n'y est pour rien dans le désordre. Sont responsables de soi-disant « brigades » dont l'existence reste à prouver. Alors apparaît une question : si ces « brigades » s'approvisionnent en armes à Tripoli même, comment arrivent-elles à échapper au contrôle du « gouvernement » ?
Le rapport du Représentant spécial à l'ONU Ian Martin est lui aussi assez pitoyable. Se trouvant en Libye, M Martin était invité à l'assemblée du Conseil de Sécurité justement pour éclaircir la situation sur place. Néanmoins, il a lui aussi affirmé que certaines « brigades armées » existent dans le pays, mais qui sont-elles et qui les dirige demeurent des questions sans réponses. [4]
Le représentant de la Libye à l'ONU Abdel Rahman Shalgham a été bien plus honnête, reconnaissant qu'« il existe des territoires sur lesquels le gouvernement n'a pas réussi à avoir le contrôle », où « il n'y a ni police ni tribunal » et ajoutant que, selon lui, le nouveau pouvoir ne peut porter la responsabilité des évènements se déroulants sur ces territoires. Seulement voila, pour une quelconque raison A.R. Shalgham n'a pas précisé où se trouvent ces territoires qui échappent au contrôle du « gouvernement ».
D'après le droit international, un pouvoir en place est considéré juridiquement comme « gouvernement » s'il a le contrôle du territoire entier du pays. Ce sont les textes. En réalité, on considère de façon non-officielle que le gouvernement doit contrôler ne serait-ce que la majeur partie du pays. Ce qui n'est justement pas le cas du Conseil National de Transition. C'est pourquoi les instances internationales se trouvent obligés d'inventer des rapports proches du ridicule.
Les dirigeants au pouvoir de la « nouvelle Libye » savent qu'ils peuvent se faire éjecter en un clin d'œil. C'est pourquoi le représentant de la Libye au Conseil de Sécurité à l'ONU a tiré la sonnette d'alarme : « Nous savons que certains anciens leaders du régime de Kadhafi préparent un renversement. Au cours de ces derniers jours ont été arrêtés des membres de groupes armés. Ils avaient mis au point un plan de sabotage ainsi que des explosions de bombes à Tripoli. Les agents de Kadhafi envoient du matériel en Libye afin d'organiser des actes de sabotage ». [5] A.R. Shalgham a déclaré avoir envoyé au Conseil de Sécurité ainsi qu'à la Cour Pénale Internationale des enregistrements téléphoniques dans lesquels l'ancien premier ministre libyen Baghdadi Mahmoudi (qui se trouve actuellement à Tunis) donne ses instructions personnelles pour la réalisation du sabotage. Une semaine après, le « premier ministre » libyen Abdel Rahim Al-Kib a pris la parole au Conseil de Sécurité en suppliant d'annuler l'embargo sur la livraison d'armes en Libye.
Eh oui, le « gouvernement » se sent menacé ! Afin de sauver le régime actuel, le Conseil de Sécurité a annulé l'embargo sur les livraisons d'armes en Libye en accord avec le paragraphe 14 de la résolution 1973, mais le Conseil n'a pas annulé les paragraphes 9 et 10 de la résolution 1970 (contenant les modifications apportées par la résolution 2009).
Malgré tout, le peuple continue de s'opposer au pouvoir nouvellement mis en place. Mais voila, les « démocraties occidentales », celles-là même qui se sont appropriées les ressources financières de la Libye, n'ont pas daignés répondre à la supplication de restituer les fonds. La résolution a seulement chargé le Comité des sanctions de « faire l'énumération des mesures restantes stipulées dans les résolutions 1970, 1973 et 2009 » et ce, uniquement en rapport avec la Gestion des investissements libyens et avec le portefeuille d'investissements africain de Libye. La résolution a également émis l'hypothèse que le Comité puisse annuler ces sanctions, mais seulement lorsque « le moment sera opportun ». [6]
En ce moment même, et sous la protection de la Mission de l'ONU et de son chef Ian Martin, se déroule le transfert vers la Libye de brigands de « l'opposition » syrienne par les forces spéciales. Étant donné que ce fait a été rendu public [7], Ian Martin s'est efforcé de présenter les évènements comme s'il ne s'agissait pas de combattants mais de « réfugiés » fuyant le régime sanguinaire de Bachar Assad. N'importe qui connaissant sa géographie comprendra que pour « fuir » de la Syrie vers la Libye, il faut traverser la Jordanie ou Israël, puis ensuite le territoire égyptien. Et tout ça pour offrir à ces réfugiés le pays d'accueil « idéal » ! Ce ne sont pas des réfugiés mais coureurs de marathon ! Et à nouveau nous est donné une explication dénuée de sens. Mais personne ne se soucie de l'authenticité de ces explications. Les assemblées du Conseil de Sécurité sont devenues depuis longtemps des modèles de cynisme et d'hypocrisie, telle une scène où se répand le mensonge face au monde entier et dont le but est de faire soutenir par l'opinion publique les crimes les plus lâches et monstrueux.
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