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Dis-moi ce que tu portes, je te dirai si ta tenue est décente

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  • Dis-moi ce que tu portes, je te dirai si ta tenue est décente

    J'aime les pauses-café au bureau. Non pas pour le café qui est souvent infect, soit chourourou soit goudroun.
    J'aime les pauses-café, primo pour souffler un peu, enqaâd rassi comme on dit chez nous, et aussi pour discutailler avec les collègues. Pas n'importe quel collègue. Il y en a que j'évite de croiser dans la salle qui nous sert de cantine.
    Eh non, nous n'avons pas de cantine à l'entreprise ! Pourquoi ? Cela est une autre histoire.
    A midi, on se débrouille. Si l'on est affamé, on sort s'acheter un sandwich douteux ou bien on va manger vite fait mal digéré au petit restau du coin. Si l'on est prévoyant, naqraw l'aâqoubatna avant l'âge de la retraite, on emmène son déjeuner avec soi au bureau ; il faut veiller à bien l'emballer pour éviter d'étourdir les autres passagers du bus avec l'odeur de la techkchouka besbes et du batikh au ma zhar.

    Cela me rappelle une dame dans le bus. C'était le matin à l'heure de pointe. Elle avait deux sacs, un petit et un grand et un ruban blanc dans les cheveux qui cachait la minuscule queue-de-cheval, comme un qardoun
    J'ai essayé une fois de dormir avec le qardoun. Je voulais imiter une cousine qui était venue passer la nuit chez nous parce qu'elle avait rendez-vous le lendemain à l'hôpital.
    Cette cousine avant de dormir, elle fait le qardoun, elle brosse ses dents avec du citron, ce qu'il lui fait des lèvres sèches et givrées au réveil, elle met du talc sur le visage et dort avec trois oreillers : sous la tête, sur le ventre et sous les pieds.
    Cette nuit-là, je n'ai pas dormi. Je me suis réveillée en pleine nuit, j'ai enlevé le qardoun dans le noir pour ne pas réveiller ma cousine qui ne supporte pas la lumière quand elle dort ; moi non plus, mais quand je dors chez les gens, ce que je fais rarement pour deux raisons, je supporte et la lumière et les ronflements toute la nuit et la tchaqlala dès l'aube dans leur maison.
    Quelles sont ces deux raison ? C'est histoire compliquée

    Alors la femme aux deux sacs en se levant pour descendre du bus, a fait tomber son grand sac. Et qu'avons-nous vu s'échapper du sac ? Deux tomates farcies à la viande hachée et riz. Elle a dû faire bouillir le riz trop longtemps car les grains étaient plus gros que les morceaux de viande hachée.
    Pauvres tomates, elles ont vite été piétinées par les passagers qui se précipitaient pour descendre car le chauffeur de bus, comme beaucoup de ses collègues, n'était pas de bonne humeur. Il redémarrait avant que tout le monde n'ait eu le temps de descendre. "Assana nahabtou, ya si Mohmed, wach bik mqalak maâ sbah !", lui a dit un monsieur dont la voix n'était pas du adéquate avec sa grosse corpulence. La réponse du chauffeur de bus n'est pas recommandées aux oreilles et aux yeux respectables. Passe.

    On discute beaucoup dans la salle qui nous sert de cantine, entre autres. On discute de tout et de rien et du patron quand lui et Dahka safra sont absents. Dahka safra, c'est sa secrétaire.
    Son surnom est une longue histoire.
    Il y a quelque jours à l'heure de la pause-café de l'après-midi alors que nous prenions tranquillement le thé en discutant tranquillement du vote ou ne vote pas. Un vote qui va encore fragmenter le peuple.
    Mais c'est une histoire douloureuse cella-là.
    Nous profitions de notre pause dans le calme et la bonne humeur, quand Bessif nsaâf moulate swalaf est venue se joindre à nous. Bessif nsaâf moulate swalaf est le surnom qu'on a donné à une collègue parce qu'elle n'écoute que cette chanson dans sa voiture. Parfois on l'appelle Essaâffa.
    Quand elle est venue s'attabler avec nous, un collègue lui demande : "Tu n'as pas froid aux jambes ?".
    "Non. Il fait chaud aujourd'hui." lui a t-elle répondu. Une autre collègue lui dit : "J'ai froid à ta place.".
    "Mais pourquoi ?" lui dit-elle.
    Je voyais la tempête arriver.
    "Parce que ta robe est trop courte pour te réchauffer les jambes..."
    Ce n'était pas une tempête. Je m'étais trompée. C'était un ouragan qui allait s'abattre sur nous.
    Le sang de Essaâffa n'a pas eu le temps de régler sa circulation. "Mais de quoi tu te mêles, ya wahed el i'dari. Vous n'avez que ça à faire. Que de surveiller la longueur des robes des femmes.", lui a-t-elle servi en l'arrosant de postillons.
    La riposte n'a pas tardé.
    Et je te dis que c'est indécent de s'habiller comme tu le fais. Et je m'habille comme je veux. Et une fille de bonne famille ne s'habille pas comme ça. Et si tu étais musulmane, tu mettrais le hijab. Et le hijab n'est pas obligatoire. Et tu ne connais pas ta religion ya djahla. Et wa qala el rassoul (saws). Et loukan djiti khti. Et ma dakhalch rouhak fiya. Et je m'habille comme je veux. Et ne viens te plaindre si tu te fais agresser dans la rue. Et had el aâqliya qui fait notre malheur. Et loukan djiti taârfi el oussoul. Et a'oudou billah mina el oussoul taâ les salafistes comme toi. Et loukan djiti taârfi, tu ne parlerais et ne mangerais pas avec des hommes que tu ne connais. Et... Ah, qu'est-ce qu'il a dit ? Ntouma machi kif kif. Comment cela machi kik-kif. Ntouma rakoum mastourate sauf nti S. si tu mettais el hidjeb twali une vraie musulmane. Pardon ? Je suis quoi maintenant, une musulmane taâ el kartoune ? Non, hacha.

    Comme la fois où j'étais chez une copine, celle qui était mariée à un écrivain, qu'elle a quitté parce qu'il fait toujours allusion à une " Madjhoula" dans ses romans ; il lui a même dédié un poème à cette inconnue.
    Cet après-midi-là, elle organisait un café et avait invité ses copines que je ne connaissais pas. Je ne les connais toujours pas. Je ne les ai plus revues depuis.
    Pourquoi ? Pour une histoire de courant qui a eu du mal à passer.

    Il faisait très chaud, trente-cinq degrés.. "C'est une journée de plage", j'ai dit à une de ses copines qui se plaignait de la canicule.

    "Tu vas à la plage, toi ?" m'a-t-elle demandé.

    Oui, je vais à la plage en famille et parfois avec des copines. Pourquoi ce regard inquisiteur !

    "Bayna aâlik nti t'oumi bel maillot"

    Win bayen aâliya. Tu me vois appliquer ma crème solaire sur les les jambes et les bras.
    Et puis qu'insinue cette remarque !

    "Bayen fel hatta dialek."

    Restons-en là madabik. Ce raisonnement m'excède. Il fait chaud. Le café est brûlant. Le lait est bouillonnant. Ne nous énervons pas.

    C'est de ce courant que je parlais. Un courant culpabilisant et moralisateur qui veut s'imposer dans la société.

    J'entends d'ici khalti Djawida dire koul wach aâdjbek wa l'bess wach yaâdjeb enass.


    Makhlouqiate
    Le 14 avril 2012

  • #2
    Et vous, est-ce que vous pensez que l'habit fait l'homme ?

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    • #3
      Makhlouka, bonjour,
      Il te va bien cet avatar.

      Merci encore une fois, pour le texte.

      Le sujet qui m'inspire serait, comment faire pour ne pas se mêler des affaires des autres ?
      Je suis père et fais de mon mieux au regard de cette citation :
      L'exemple, c'est tout ce qu'un père peut faire pour ses enfants. Thomas Mann

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      • #4
        J'entends d'ici khalti Djawida dire koul wach aâdjbek wa l'bess wach yaâdjeb enass.

        Salam Makhlouka,


        Moi je trouve qu'elle a raison ta tante Djawida...et toi?

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        • #5
          Pourquoi faut il faire rentrer tous le monde dans le même moule .... ......faire comme les autres pour ne pas avoir de problèmes, ne pas faire de vague, se fondre dans la masse.
          عَلى قَدْرِ أهْلِ العَزْم تأتي العَزائِمُ

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          • #6
            Merci Makhlouka comme toujours un plaisir de te lire

            Pour les kloufiyine qui n'ont rien d'autre à faire que surveiller les tenues des femmes.
            J'en ai un dans ma famille et je me suis fait un plaisir d'aller le saluer en public devant les invités à un mariage avec ma jolie robe à bretelles, en tenue de soirée

            Il était vert!

            mais devant mon père il a fait mine d'être content de me voir

            Je lui disais au fond de moi chah! il n'a même pas pu en placer une, il devait bouillir à l'intérieur
            Hope is the little voice you hear whisper "maybe" when it seems the entire world is shouting "no!"

            Commentaire


            • #7
              j'attends ton premier livre avec impatience
              Quelque soit wach telbssi , ils trouveront toujours à redire.

              c'est comme l'histoire de l'homme et son fils, il se met sur l’âne et son fils marche derrière lui, ils disent il maltraite son fils, il met son fils sur l’âne et il marche , c'est le fils qui est ingrat, ils se mettent tous les deux sur le dos de l'animal, ils maltraitent le pauvre animal, ils marchent tous les deux derrière l’âne, ils est stupide il marche alors qu'il a une âne.
              All we are saying is give peace a chance. John Lennon.

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              • #8
                Adhrhar bonjour
                merci, mais ca fait déja un moment que j'ai cet avatar. merci à toi.

                Lyna.S salam
                je suis d'accord avec khalti Djawida, si ce que je porte me plait aussi, sans pour autant choquer les autre.

                acide bonsoir
                excuse-moi, je ne te suis pas. est-ce c'est un coup de gueule?

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                • #9
                  J'aime ton style Makhlouka.. bonne continuation

                  Pour ta question.. il est clair que l'habit ne fait pas le moine, mais y a des habit pour le travail et d'autre pour la plage.

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                  • #10
                    Le sujet qui m'inspire serait, comment faire pour ne pas se mêler des affaires des autres ?
                    C'est quand même pas compliqué de s'occuper de sa vie ! Ah si, ça doit l'être quand on a une vie ennuyeuse et un penchant pour faire des comparaisons maladives.


                    Bref, pour en revenir au sujet : je me fiche de la façon dont les gens s'habillent.
                    Hidjab, mini-jupe ou combinaison d'astronaute, je m'en fiche.

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                    • #11
                      Megane
                      tu as bien fait, je me permets de dire chah.
                      mais que veux-tu, il y a qui se préoccupent plus de nos tenues, bien plus que nous-memes.


                      obladioblada
                      kima darna harna, chefti.

                      Commentaire


                      • #12
                        penthésilée
                        merci. tout à fait d'accord avec toi. on ne va pas au bureau en maillot de bain.


                        Lenasia
                        la vie serait simple si tout le monde s'occupait de ses affaires. mais il en est pas ainsi, malheureusement.

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                        • #13
                          Bonsoir makhlouka, dsl je n'ai pas rependu à ta question.
                          Et vous, est-ce que vous pensez que l'habit fait l'homme ?
                          Non, ça serait trop simple
                          عَلى قَدْرِ أهْلِ العَزْم تأتي العَزائِمُ

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                          • #14
                            acide
                            tu es la premiére à répondre à la question. je te remercie.
                            ce serait trop simple comme tu dis, et pourtant beaucoup simplifient les choses de cette facon.

                            Commentaire


                            • #15
                              Makhlouka

                              Megane
                              tu as bien fait, je me permets de dire chah.
                              Ouellah si c'était quelqu'un de bien, j'aurai fais un effort.

                              Mais celui là, je connaissais sa grande gueule et combien il se permet de critiquer les tenues des femmes de la famille, ca m'a fait plaisir, djatni a3la qelbi.

                              Pour répondre à ta question non, je ne me fie pas aux apparences.
                              Je préfère avoir affaire à des personnes propres, sinon hidjab ou minijupe ca m'est égal.
                              Il y a un minimum de décence à respecter quand même, mais je ne critique pas, chacun s'habille comme il veut, du moment que chacun respecte la liberté des autres.
                              Dernière modification par Megane, 18 avril 2012, 18h20.
                              Hope is the little voice you hear whisper "maybe" when it seems the entire world is shouting "no!"

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