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A la mémoire de nos martyrs

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  • A la mémoire de nos martyrs

    Gazelle! Ecoute :
    La mort se glisse à pas de loup dans notre cite.
    Il y a comme une atmosphère
    De fin de monde sur la ville.
    Sur chaque mur, dans chaque rue
    Comme l'odeur d'un incendie de brousse,
    Comme une rumeur silencieuse qui se comprime
    Dans les cafés et les maisons.
    L'ENFER, Gazelle, est aux écoutes :
    LA TORTURE est en marche.
    Chacun l'entend dans le silence
    Meurtrier du matin
    Qui traverse les coeurs
    Comme une charge de plomb.
    LA TORTURE est en marche :
    Une armée d'hommes liges bardés de decorations,
    D'executants sordides,
    De massacreurs rétribués,
    De barbouzes paranoïaques,
    De fornicateurs honteux,
    De collectionneurs de trophées,
    De romantiques dévoyés
    Relisent une dernière fois dans le secret des caves
    Les diagrammes de la mort
    LA TORTURE EST EN MARCHE :
    Par mille chemins
    De tous côtés
    Des sauriens
    A
    Têtes
    D'hommes
    Surgissent,
    Se répandent,
    Ajustent leurs gants d'acier,
    Pointent leurs marteaux-piqueurs
    Et commence le terrible forage
    Dont les saccages vrombissantes
    Essaiment dans le petit jour
    Les longs sanglots des adieux anonymes
    A LA JUSTICE SUR LA ROUE,
    A L'INNOCENCE QUESTIONNEE,
    A LA LIBERTE LACEREE!
    Gazelle, O ma Gazelle,
    Dis-moi le nom de l'angoisse
    Qui étreint le corps
    Et le sangle dans un corset;
    Dis-moi le nom
    De ce dos de la peur trempé de sueur,
    Dis-moi le nom
    De ce hurlement de douleur
    Qui vrille les murs des prisons;
    Dis-moi le nom de ce visage
    Que le sang mêlé à la honte
    Barre d'un rouge de coquelicot indélébile.
    Dis-moi le nom de la panique
    Où le coeur flotte comme un bouchon sur la mer.
    Dis-moi le nom de cette blessure
    Interminablement dépliée en moi;
    Dis moi le nom de ce paysage oblitéré
    De squelettes d'arbres morts,
    LE NOM, LE NOM
    De ces enfants sans tendresse
    Qui mâchent
    un pain moisi par toutes les saisons,
    LE NOM, LE NOMN
    De ces bidonvilles aux rues aveugles,
    Au fenêtres crevées,
    Aux chambres sordides
    Où dorment mes frères en chaines
    Entassés les uns sur les autres,
    Comme des naufragés
    Dans une barque en perdition.
    Qui défigurent l'homme, une rose a la bouche,
    Et chez qui enfin la cruauté
    Enfante, en les fascinant,
    LA GRANDE POESIE DU MALHEUR.

    Noureddine Aba
    Dernière modification par dzreponse, 19 avril 2012, 23h03.
    Everything of profound value is evident and simple

  • #2
    Une grande découverte pour moi Merci dzreponse ... je ne connaissais pas Noreddine Aba ... Très grand poème Ben M'hedi revient lorsque je lis ces phrases ... on dirait c'était hier ... merci pour le rappel aussi ...

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    • #3
      De rien Aloha ... Moi aussi, c'était une grande découverte pour moi ... L'imaginaire s'approche trop du réel ... la force du mot ... le peome est tire de son livre Gazelle apres minuit ... Les éditions de Minuit 1979 ... Ils disent que ce livre : " IL A ETE TIRE DE CET OUVRAGE QUINZE EXEMPLAIRES SUR ALFA-MOUSSE NUMEROTES DE H-C. I A H.-C XV"

      Si c'est vrai qu'il y a 15 exemplaires de cette ouvrage (pourquoi??) ... je vais le donner a la bibliothèque.
      Everything of profound value is evident and simple

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      • #4
        C'est très possible qu'il y est que quelques exemplaires ! J'en ai un ou deux livres concernant notre pays: musée du prado et des recherches sur des cranes et des vestiges latines au Sahara !!!! Le 443/700 ou autre ...
        Dernière modification par Aloha, 21 avril 2012, 13h31.

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        • #5
          très touchant, rabbi yarhem nos martures. Merci
          la ilaha ila allah

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