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Comment le pouvoir veut forcer les Algériens à voter

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  • Comment le pouvoir veut forcer les Algériens à voter

    In SlateAfrique

    Les législatives du 10 mai en Algérie sont menacées par l’abstention. Pour le régime, toutes les manœuvres sont bonnes pour forcer le peuple à voter.
    Kamel Daoud
    La mode dans les régimes arabes est de recourir aux tribus et aux imams, afin de compenser l’échec des nationalismes, socialismes et autres «ismes» face aux islamistes conquérants. En Algérie, la Constitution interdit l’usage de la religion pour faire de la politique, sauf pour le régime. Ainsi donc, les imams sont «utilisés» depuis des semaines pour appeler les Algériens à voter, en masse.
    «Voter c’est comme rendre visite à un malade ou assister à un enterrement», dira le ministre des Affaires religieuses.
    Métaphore malheureuse. Mais, son but est d’expliquer que c’est un acte de bonne foi. Le ministre a rappelé ce qui est, selon lui, le rôle de l’imam:
    «Sensibiliser les citoyens à l’importance de se diriger aux bureaux de vote pour accomplir leur devoir électoral sans toutefois les orienter vers une liste précise.»
    Les imams sont, en effet, aujourd’hui le plus grand réseau social dont dispose le régime. En Algérie, ce réseau est de 26.000 imams répartis sur 15.000 mosquées.
    «Insuffisant», selon le président Abdelaziz Bouteflika. Le ministre des Affaires religieuses expliquera que «les besoins en imams sont de 40.000 et que le secteur prévoit 1.000 postes budgétaires par an pour le recrutement».
    Pour faire voter le peuple, le régime a pensé à associer Dieu, la mosquée, la foi, l’islam et la peur de l’enfer. Un bon cocktail, faute de compter sur des militants.
    Un SMS pour chaque Algérien
    Les opérateurs de téléphonie en Algérie le savent: les Algériens sont de phones-addicts, en masse et en peuple. Avec les antennes paraboliques pour capter les chaînes étrangères et qui pullulent sur les toits, les téléphones portables sont la seconde relique fétiche de la dernière décennie.
    «Les trois opérateurs de la téléphonie mobile comptabilisaient plus de 35,2 millions d’abonnés en 2011, enregistrant ainsi une hausse de 2,5 millions d’utilisateurs par rapport à 2010», révèlera l’autorité de régulation du secteur, avec son dernier rapport rendu public.
    «Ces statistiques attestent d’un taux d’accès de plus de 95% de la population du pays aux services de la téléphonie mobile fournis par trois opérateurs.»
    Et le régime a saisi l’occasion: SMS en masse appelant les Algériens à voter. Cela coûte un dinar (0,01 euro), ne demande pas trop d’effort et va directement du sommet de l’Etat à l’oreille du peuple.
    «Pour une campagne par SMS, moi je vote par bluetooth», explique un Algérien.
    Les militaires pour «doubler» le peuple
    Ce fut un débat surréaliste en Algérie depuis deux mois. De combien sont les électeurs algériens? Selon les plus sceptiques, le régime gonfle abusivement le nombre des électeurs pour obtenir une participation massive, nonobstant les choix des électeurs. Les élections du 10 mai sont destinées à l’exportation internationale et le nombre des votants y est plus vital que le choix des électeurs.
    Ces élections sont un référendum qui va servir à sauver le régime, ses «réformes» et son exception dans le jeu de dominos du printemps arabe. Les algériens peuvent voter pour qui ils veulent, le plus important pour le régime est qu’il vote et en masse. L’une des recettes possibles est donc de pallier l’abstention redoutée par un dopage du nombre des votants.
    La manière? Simple: inscrire en masse les militaires des casernes sur les fichiers électoraux. Où? Dans les zones du Sud du Sahara, là où la société civile n’a pas les moyens de son regard. Tindouf, Tamanrasset et Bechar ont vu leurs populations en âge de voter, tripler en trois jours et même après les délais légaux de clôture des inscriptions. La Commission de surveillance des élections saisira la justice qui lui donnera raison avec un verdict «historique» au pays des fraudes. Qui est l’auteur de cette fraude en amont? On ne sait pas.
    Le ministre de l’Intérieur niera l’affaire, puis niera être au courant, puis niera carrément tout, en expliquant qu’en démocratie les militaires ont le droit de voter et que le nombre s’explique par les fortes mobilisations après les dernières neiges mortelles en Algérie. «Sauf que c’est au sud que cela se passe, pas au nord», rétorqueront les Algériens. Combien sont donc les électeurs algériens? On ne sait pas. On ne bourre plus les urnes, mais les électeurs. L’une des recettes pour palier à l’abstention est donc de «doubler» le peuple comme on double un film.
    La stigmatisation des hors-la-loi
    La recette de la menace contre les non-votants a été résumée, avec brio, par un ancien membre du Conseil constitutionnel algérien, invité par la télé unique du régime.
    «Avec les précédentes élections, on ne savait pas qui allait voter ou pas. Ce n’est plus le cas pour les prochaines.»
    Comment? Les votants auront de l’encre noir sur l’index gauche, signe qu’ils «ont accompli leur devoir», selon le bonhomme.
    «L’encre persiste cinq jours et donc nous saurons qui a voté et qui ne l’a pas fait», expliquera doctement le commis du régime. Du coup, pour cela, on va se poser la question du pourquoi: la loi prévoit des cas où un électeur ne vote pas comme la condamnation pénale, la déchéance des droits civiques…etc.»
    Et de là, l’orateur concluera doctement que celui qui ne vote pas et n’a pas de l’encre à l’index gauche, est donc hors-la-loi, repris de justice, et donc suspect.
    Solution: «On doit voter, même avec un bulletin blanc.»

    La menace est l’une des recettes, discrète, pour contrer l’abstention. La carte de vote est «exigée» pour les demandeurs de logements, de rente, d’avantages, etc.
    Quelques semaines après, c’est le président des droits de l’homme, version pouvoir, Farouk Ksentini, qui s’occupera de préciser le verdict. Selon lui, le vote doit être obligatoire et les abstentionnistes doivent être, désormais, punis par la loi, pour «comportement négatif».
    Pas d’impôts entre «amis»
    Il y a quelques semaines, les guichets des impôts ont été pris d’assaut dans les grandes villes algériennes, par les chefs d’entreprises et les patrons de commerce. La raison? Un nouveau calendrier de rééchelonnement des dettes fiscales pour les sociétés algériennes et des annulations des pénalités pour retards de paiement. «C’est l’Algérie de 62 aujourd’hui», nous dira un chef d’entreprise. 1962, c’est la date de l’indépendance, l’époque bénie du gratuit, des biens vacants, du colis alimentaire qui tombe du ciel, etc.
    L’opération de charme est accompagnée par d’autres, plus discrètes: suspension des expulsions des logements, gentillesses dans les administrations, allègements de procédures, suspension des retraits de permis de conduire, prise en charge des préoccupations, paiements des salaires, augmentations pour les retraités. Autant de gisements importants d’électeurs traditionnels.
    En face, beaucoup d’Algériens en situation précaire l’ont bien compris: le pouvoir est quémandeur, autant se faire demandeur. Le slogan? «Donnez-moi ce que je veux, sinon, je ne vote pas».
    L’appel de novembre, juillet et octobre
    La campagne pour un vote massif a été parfois menée, par le président de la République, son Premier ministre et leur premier cercle d’amis. Le 24 février à Arzew, dans le nord-est du pays, le président Bouteflika lancera la première rime:
    «Le moment est crucial et c’est en connaissance de cause que je l’ai considéré aussi important que le 1er Novembre 1954.»
    Pour le Premier ministre, Ahmed Ouyahia, les législatives de 2012 ne sont pas moins importantes que le référendum de 1962 sur l’indépendance ni de la présidentielle de 1995 «C’est un devoir religieux», une réponse aux ennemis de la nation, un barrage à l’invasion.
    Les discours officiels jouent même et surtout sur la peur: voter permet de contrer «les agendas extérieurs», les complots, les menaces de déstabilisation et de recolonisation comme le répète la propagande officielle. Le printemps arabe est présenté comme une menace et le vote massif comme l’expression d’une lutte contre l’intervention étrangère, l’OTAN.
    Les vrais risques de l’abstention
    En cas de mauvais score, le régime est dans la mauvaise case. Il ne pourra pas «vendre» sa version de la démocratie spécifique, ne sera plus utile pour garantir la sécurité des puits pétroliers. Il pourra encore moins stopper les islamistes et sera donc inutile, «saddamisable».
    Et ses tuteurs seront eux aussi, dans la mauvaise case. Dernièrement et pour bien souligner le lien, même l’ambassadeur de Etats-Unis à Alger s’est permis le conseil aux Algériens, en les appelant à voter. La conclusion? Tout le monde semble savoir pourquoi les Algériens doivent voter en masse. Sauf les Algériens eux-mêmes.

    Kamel Daoud
    Écrire l’Histoire, c’est foutre la pagaille dans la Géographie...

  • #2
    C'est nulle

    à déplacer dans : essais humoristiques !
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    • #3
      La mode dans les régimes arabes est de recourir aux tribus et aux imams, afin de compenser l’échec des nationalismes, socialismes et autres «ismes» face aux islamistes conquérants.

      aussi toujours est t'il que les islamistes iront voter en masse.
      mais "nos" "digère-istes" comme toujours sauront reprendre
      le couscousier tant conservé depuis "l’indépendance".

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      • #4
        Moi je voit que les gens sont poussés vers le boycott,hausse des prix, pénurie d’essence...etc .
        All we are saying is give peace a chance. John Lennon.

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        • #5
          Moi je voit que les gens sont poussés vers le boycott,hausse des prix, pénurie d’essence...etc .
          T'as tout à fait raison @obladioblada !


          D'ailleurs, voyons quelques avis d'algériens sur cette vidéo:

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          • #6
            tu appelles ça des algériens?
            c'est tous de la graine du MAK.


            Ce n'est pas parce que quelqu'un est mécontent qu'il veut la dissolution du pays.

            A ne pas confondre (même si ce que tu fais est fait exprès pour rétablir la "vérité").

            C'est un peu comme en France, il y a des mécontents ou encore en Russie avec les manifestations anti-Poutine. C'est la liberté d'expression.

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            • #7
              zut et moi qui croyait que les mechants ne voulaient pas que les gens aillent voter !?!

              ce Kamel Daoud est vraiment un guignol de premier ordre, un pitre hors concours !

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              • #8
                Selon les plus sceptiques, le régime gonfle abusivement le nombre des électeurs pour obtenir une participation massive, nonobstant les choix des électeurs.
                Le taux de participation est une fraction où le nombre d'électeur est le dénominateur, le nombre de votant son numérateur.

                Donc, avec un minimum de connaissances arithmétiques, pour élever le taux il aurait fallu diminuer la grandeur du dénominateur (à numérateur constant). C'est par exemple ce qui a été fait au Maroc où (avec une pyramide des âges équivalente à celle de l'Algérie) les listes électorales affichaient 13 millions d'électeurs (pour une vingtaine de millions en Algérie - exactement 21.664.345 électeurs).

                Daoud nous a habitué à bien mieux !
                Dernière modification par jawzia, 20 avril 2012, 22h24.

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                • #9
                  Daoud nous a habitué à bien mieux !
                  que d'indulgence, que de clémence ... a ce niveau ca frise la sainteté

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                  • #10
                    Je vous ai dis, ce n'est que de l'humour qui manque de subtilité !
                    ----| GLP © production 1886 - 2016 . All rights reserved |----

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                    • #11
                      Il n' y a pas que Kamel Daoud qui soulève la hantise du régime algérien devant l’abstentionnisme comme l'a affirmé Ouyahia ""Nous ne redoutons pas les islamistes, mais l’abstention"

                      ...............


                      L'Algérie débat de possibles sanctions contre les abstentionnistes

                      2012-04-20
                      Après des mois d'inquiétude concernant un éventuel faible taux de participation électorale, responsables politiques et citoyens rejettent les appels au "vote obligatoire".

                      Par Fidet Mansour pour Magharebia à Alger

                      Dans le cadre des efforts livrés par l'Algérie visant à encourager les citoyens à participer aux élections législatives du 10 mai, la commission des droits de l'Homme a suggéré l'idée d'un vote obligatoire.
                      Farouk Ksentini, président du Comité national consultatif pour la protection et la promotion des droits de l'Homme (CNCPPDH, a ainsi proposé, le 7 avril, des sanctions contre les abstentionnistes.
                      Cette proposition a été accueillie avec scepticisme par les partis politiques et par les citoyens algériens.
                      "Nous devons trouver des sanctions appropriées à ce comportement négatif", a déclaré Ksentini. L’abstention est "inadmissible" dans un pays où plus d’un million de martyrs ont donné leur vie "pour obtenir ce droit de vote".
                      Pour lui, il est difficile d'exiger la redevabilité du gouvernement lorsque le peuple n'a pas satisfait à une exigence minimale, celle de se prononcer par ses bulletins.
                      Abdelmadjid Menasra, président du Front du changement (FC), s'est dit "clairement peu encouragé" par la proposition de Ksentini. Toutefois, le chef de ce parti de tendance islamiste estime par contre qu’il est "important d’analyser les raisons qui poussent les électeurs à boycotter les urnes".
                      La rue algérienne, pour sa part, suggère d'encourager les électeurs à prendre part au scrutin, condamnant l'idée d'un vote obligatoire.
                      Pour Amrouche Krim, un étudiant de 28 ans, pour inciter les gens à voter, "il suffit de rendre les élections transparentes, propres et honnêtes."
                      "Si le vote est un moyen d'expression démocratique, l'abstention est aussi un moyen d'expression : le rejet ou le refus d'une situation donnée", a-t-il commenté.
                      Amine, 40 ans, affirme que personne n’ira voter sous "l’effet de la pression". "Le pouvoir doit donner des garanties politiques nécessaires à l’organisation d’un scrutin libre avant d’exiger des électeurs de voter le 10 mai prochain."
                      Amira Selimi, 25 ans, fonctionnaire, soutient que "contraindre les citoyens à voter relève d'une autre époque" et qu’il est "impossible" voire "inimaginable" de l’appliquer aujourd’hui.
                      Le spectre de l'abstention hante effectivement les esprits des chefs des partis politiques à l'approche des élections législatives en mai prochain. Mais ils proposent une démarche différente à celle du président de la CNCPPDH pour y faire face.



                      Mouloud Chorfi, porte-parole du Rassemblement national démocratique (RND), membre de la coalition gouvernementale, mise avant tout sur la sensibilisation des électeurs. "La mobilisation et la sensibilisation sont fondamentales pour assurer un taux élevé de participation aux législatives du 10 mai", explique-t-il. Pour lui, le plus important pour les citoyens est "d'être sensibilisés aux questions les concernant dans différents domaines", a-t-il ajouté.
                      Reconnaissant que la proposition de sanction des abstentionnistes va au contraire inciter ceux qui avaient l'intention de voter de s'abstenir, Amara Benyounes, secrétaire général du Mouvement populaire algérien (MPA), a opté pour une méthode particulière pour mobiliser les électeurs. A chacune de ses apparitions publiques, il met en garde contre le risque du retour en force des islamistes en cas de fort taux d’abstention.
                      Il ajoute que "l'ensemble des militants vont se déplacer aux urnes, qu'il neige, qu'il vente ou que la Terre tremble."

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                      • #12
                        Il n' y a pas que Kamel Daoud qui soulève la hantise du régime algérien devant l’abstentionnisme
                        dans les pays scandinaves (suéde, danemark, norvége ...) si tu t’abstiens du vote tu paye une amende ... ils doivent vraiment avoir peur de l'abstentionnisme labas !!
                        veni vidi vici .

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                        • #13
                          critiquer c'est trés façil,mais bouger c'est autre chose

                          Commentaire


                          • #14
                            critiquer c'est trés façil,mais bouger c'est autre chose
                            Heureux est celui qui est dans l'opposition car il y a une chose qui fonctionne toujours : la critique.

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                            • #15
                              Quelques citations sur la critique :

                              «Avant de critiquer il faut savoir se mettre à la place de celui ou de ceux que l'on critique. »

                              «Critiquer l'Etat, c'est ton droit ; mais n'oublie pas que l'Etat, c'est toi ! »

                              «Combien il est plus aisé de critiquer que d’avoir raison.»

                              «La différence entre une critique constructive et une critique malveillante ? La première est celle que vous faites aux autres. La seconde est celle qu'ils vous font.»

                              «La critique est la puissance des impuissants.»

                              «On préfère un compliment menteur à une critique sincère.»

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