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Controverse sur les estimations des réserves pétrolières

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  • Controverse sur les estimations des réserves pétrolières

    INFOGRAPHIE - Les géologues américains prévoient des décennies de consommation. Scepticisme des tenants du « pic pétrolier ».
    Du gaz et du pétrole en abondance pour des décennies. C’est l’impression que donne la lecture des estimations des réserves mondiales d’hydrocarbures publiées mercredi soir par le service géologique des États-Unis, l’USGS. Une première depuis douze ans. Selon l’USGS, les réserves «non découvertes mais techniquement exploitables» totalisent 565 milliards de barils pour le pétrole, et 158.760 milliards de mètres cubes pour le gaz naturel. Soit l’équivalent de dix-sept ans de consommation mondiale au niveau de 2011, pour le pétrole ; cinquante ans pour le gaz.


    Le rapport américain n’a pris en compte ni les réserves des États-Unis, objet d’études séparées, ni les ressources dites non conventionnelles comme les huiles et gaz de schiste ou les sables bitumineux. Les estimations sont basées sur l’étude de la géologie de 313 zones réparties dans neuf grandes régions du monde. Quatre d’entre elles, l’Amérique du Sud, l’Afrique subsaharienne, le Moyen-Orient avec l’Afrique du Nord et l’Arctique concentrent les trois quarts du potentiel. Ajoutées aux réserves dites prouvées, celles, nouvellement recensées par l’USGS, offriraient soixante ans de consommation de pétrole, au niveau de 2011.

    Données orientées

    Un tableau trompeur, s’insurge Jean Laherrère, ancien patron des techniques d’exploration chez Total et président d’Aspo (Association pour l’étude des pics de production de pétrole et de gaz). Ce travail «n’est pas scientifique», condamne-t-il, citant les prévisions de l’USGS de 2000, non vérifiées par les faits, et la méconnaissance des auteurs des réalités de l’exploration pétrolière. En matière pétrolière, «les données publiques sont soit politiques, soit financières, et sont pour la plupart orientées», avertissait Laherrère dans une note diffusée au Club de Nice, une conférence d’experts de l’énergie, fin 2010. Comme une confirmation de ces critiques, à peine l’USGS avait-elle publié son estimation que le ministère américain de l’Intérieur s’en félicitait. Dans un communiqué publié mercredi, il salue la visite du ministre Ken Salazar au Brésil pour nouer des partenariats énergétiques dans cette région parmi les plus riches du monde en réserves d’hydrocarbures.

    Sans nier l’existence d’immenses réserves de pétrole et de gaz encore non découvertes, Jean Laherrère et les nombreux experts à travers le monde qui travaillent depuis des décennies sur la notion de «pic pétrolier» («peak oil», en anglais) rappellent que la production des champs exploités décline au rythme de 4,5 à 6,7 % par an. Tandis que la demande mondiale progresse. «La production a été grossièrement constante ces sept dernières années en dépit d’une augmentation du prix du brut d’environ 15 % par an», notent le climatologue James Murray et l’économiste David King dans un article consacré au pic pétrolier publié par la revue scientifique Nature(26 janvier 2012).

    Face à l’incertitude des chiffres mais à l’inexorabilité de la tendance de fond, sept experts dont Jean Laherrère ont publié une tribune le mois dernier sur lemonde.fr appelant les candidats à la présidentielle à anticiper la transition énergétique, faute de quoi «elle sera subie de manière chaotique», avec des «conséquences économiques désastreuses».

    source: lefigaro.fr
    Dernière modification par Neutrino, 20 avril 2012, 10h51.
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