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Austérité: les Espagnols paieront plus à la pharmacie et à l'université

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    Austérité: les Espagnols paieront plus à la pharmacie et à l'université

    Le gouvernement conservateur espagnol, engagé dans une course à la réduction du déficit, adopte vendredi un plan d'économies visant les secteurs très sensibles de la santé et de l'éducation, espérant générer ainsi 10 milliards d'euros d'économies par an.
    Mesure-phare de la réforme sanitaire, qui vise à économiser 7 milliards, et sans doute promise à la plus grande impopularité: désormais les retraités paieront pour leurs médicaments.
    Une annonce à contre-courant de la campagne électorale du chef du gouvernement Mariano Rajoy, qui promettait cet automne de maintenir malgré la crise le pouvoir d'achat des retraités.
    Mais "il s'agit de demander un effort" aux habitants, "car il n'y a pas d'argent pour payer les services publics", a reconnu M. Rajoy jeudi.
    Et "l'Espagne est le deuxième consommateur mondial de médicaments", a justifié la ministre de la Santé Ana Mato. L'an dernier, 3.700 tonnes de médicaments, périmés ou non-utilisés, y ont été détruits.
    Traditionnellement, les Espagnols ne paient pas pour aller chez le médecin et ne déboursent qu'une partie du prix des médicaments, sauf les retraités qui eux ne paient rien.
    Désormais ces derniers, qui représentent les trois quarts de la dépense pharmaceutique nationale (11 milliards d'euros, 1,1% du PIB), devront régler 10% de la facture en pharmacies, jusqu'à un plafond de 8 à 18 euros par mois en fonction de leurs revenus.
    Les actifs, qui jusque-là payaient 40% du prix des médicaments, régleront jusqu'à 60%, selon leur situation financière.
    En matière d'éducation, le gouvernement espère récupérer 3 milliards d'euros: il va autoriser les régions à faire grimper les frais d'inscription à l'université de 50%, qui passeraient de 1.000 à 1.500 euros en moyenne, et à augmenter de 20% le nombre d'étudiants par classe.
    Les 17 communautés autonomes espagnoles sont en effet les premières concernées par ce plan d'économies: elles engloutissent 50% de la dépense publique en Espagne.
    Les trois quarts de leurs budgets passent dans la santé, l'éducation et l'aide aux personnes dépendantes. Ces derniers mois, nombre d'entre elles ont eu du mal à régler leurs fournisseurs, provoquant la grogne des pharmaciens et des coupures de chauffage ou d'électricité dans des collèges et lycées.
    Mais en touchant à des secteurs sensibles, le gouvernement s'est attiré les foudres, notamment du parti socialiste, qui a manifesté son "rejet frontal" de ce nouveau plan de rigueur.
    Dans la santé cela représente "un changement de modèle du système national, pour le détériorer progressivement et chercher à démanteler le système sanitaire public", a dit Trinidad Jimenez, chargée de la santé au PSOE.
    "Le gouvernement prépare le terrain d'une santé pour riches et une autre pour les pauvres", a renchéri l'association de consommateurs Facua.
    Quant aux mesures concernant l'éducation, "aucun pays n'a jamais surmonté une crise économique en réduisant l'égalité des chances de ses jeunes" dans ce domaine, a réagi le secrétaire général du PSOE, Alfredo Perez Rubalcaba.
    Les deux réformes visent à permettre aux régions d'économiser 10 milliards d'euros par an à partir de 2013. Selon une source gouvernementale, "cela aide aussi à partager les coûts politiques entre l'Etat et les régions".
    Car ces dernières, qui ont déjà lancé des mesures de rigueur ces derniers mois, ont toutes affronté de larges manifestations populaires.
    Scrutées de près par le gouvernement, elles doivent lui présenter d'ici à mai des plans d'assainissement budgétaire pour ramener leur déficit public de 2,94% du PIB en 2011 à 1,5% en 2012.
    Avec une menace qui pèse sur elles: celles qui ne respecteront pas la trajectoire fixée verront leur budget pris en main par l'Etat central.
    Le pays dans son ensemble a douze mois pour réduire de plus de trois points son déficit, de 8,51% à 5,3% du PIB, et a déjà annoncé un budget le plus austère de son histoire, pour récupérer 27,3 milliards d'euros.
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