Gouvernement islamiste. Ce qu’il a (un peu) réussi et ce qu’il a (déjà) raté
Depuis son arrivée aux affaires, l’équipe de Benkirane a multiplié les errements, les audaces et les échecs. TelQuel dresse un bilan d’étape aussi riche que complexe.
100 jours pour convaincre
Le gouvernement de Abdelilah Benkirane a bouclé ses 100 premiers jours. Que retenir des premiers pas du gouvernement barbu de Sa Majesté ? L’exécutif a-t-il tenu ses promesses de campagne ? TelQuel dresse le bilan d’un premier trimestre mitigé. Cent jours ont été suffisants pour ramener le gouvernement Benkirane sur terre. Aux oubliettes les prévisions insolentes de croissance, les attaques frontales contre les conseillers royaux et la fougue des débuts. En découvrant le poids très lourd de sa fonction, le Chef du gouvernement s’est également rendu compte de l’urgence de la situation. Emeutes urbaines, sécheresse, grèves à répétition… la conjoncture n’aura pas laissé de répit au premier gouvernement islamiste de l’histoire du royaume. L’Exécutif a également eu droit à ses premiers dossiers chauds : censure de la presse, affaire Amina Filali, débat sur l’avortement, etc. La cohésion gouvernementale en est sortie fragilisée, fissurée mais pas écroulée.
Mais sur certains registres, le gouvernement Benkirane a marqué des points (positifs). Citons, à titre d’exemple, la publication des agréments de transport, la grâce des idéologues salafistes ou encore l’instruction des grandes affaires de corruption. Sauf que, par ailleurs, il a beaucoup déçu en se couchant devant le Palais, laissant passer plusieurs nominations stratégiques en Conseil des ministres et cautionnant le projet du TGV en pleine crise économique.
Le gouvernement a aussi cruellement manqué de courage et d’innovation dans la rédaction de sa première Loi de Finances ou dans son refus d’abroger le fameux article 475, qui permet à un violeur d’échapper à la prison s’il épouse sa victime. Enfin, l’Exécutif a fait trembler les démocrates de tous bords en se prononçant en faveur d’un art propre, en interdisant les spots publicitaires pour la loterie nationale à la télévision ou en faisant un amalgame dangereux entre tourisme de masse et tourisme sexuel.
Certes, il faut laisser le temps au temps. Le mandat de l’actuelle équipe gouvernementale court jusqu’en 2017. Elle aura donc largement la possibilité de se rattraper … ou de décevoir. En attendant, Abdelilah Benkirane aura quand même réussi une belle prouesse : imprimer un nouveau style, moins coincé et plus populaire, à la fonction de Chef de gouvernement. Au travail maintenant ! Driss Bennani
Ils ont gracié les salafistes
Février 2012. Trois idéologues salafistes retrouvent la liberté, après plus de huit ans d’emprisonnement pour des affaires liées au terrorisme et à l’extrémisme religieux. Une première victoire pour Mustafa Ramid, ministre de la Justice et ancien avocat des trois graciés. “J’ai proposé les noms des chioukh à Sa Majesté qui a accédé à ma requête”, a expliqué Ramid, qui regrette toutefois que le journaliste Rachid Niny ait été exclu de cette mesure. “Son nom figurait aussi sur la liste, mais Sa Majesté m’a personnellement expliqué que si Niny avait manqué de respect à la personne du roi, il l’aurait gracié. Or M. Niny a porté atteinte à des institutions de l’Etat. Il ne lui appartient donc pas de le gracier”, a notamment rapporté le ministre de la Justice.
Aujourd’hui, les chioukh salafistes essayent de s’intégrer dans le nouveau paysage politique, médiatique et associatif marocain. Ils n’excluent pas la création d’un parti politique ou d’une association pour défendre leurs intérêts et promouvoir leurs idées. Brrrr !
Depuis son arrivée aux affaires, l’équipe de Benkirane a multiplié les errements, les audaces et les échecs. TelQuel dresse un bilan d’étape aussi riche que complexe.
100 jours pour convaincre
Le gouvernement de Abdelilah Benkirane a bouclé ses 100 premiers jours. Que retenir des premiers pas du gouvernement barbu de Sa Majesté ? L’exécutif a-t-il tenu ses promesses de campagne ? TelQuel dresse le bilan d’un premier trimestre mitigé. Cent jours ont été suffisants pour ramener le gouvernement Benkirane sur terre. Aux oubliettes les prévisions insolentes de croissance, les attaques frontales contre les conseillers royaux et la fougue des débuts. En découvrant le poids très lourd de sa fonction, le Chef du gouvernement s’est également rendu compte de l’urgence de la situation. Emeutes urbaines, sécheresse, grèves à répétition… la conjoncture n’aura pas laissé de répit au premier gouvernement islamiste de l’histoire du royaume. L’Exécutif a également eu droit à ses premiers dossiers chauds : censure de la presse, affaire Amina Filali, débat sur l’avortement, etc. La cohésion gouvernementale en est sortie fragilisée, fissurée mais pas écroulée.
Mais sur certains registres, le gouvernement Benkirane a marqué des points (positifs). Citons, à titre d’exemple, la publication des agréments de transport, la grâce des idéologues salafistes ou encore l’instruction des grandes affaires de corruption. Sauf que, par ailleurs, il a beaucoup déçu en se couchant devant le Palais, laissant passer plusieurs nominations stratégiques en Conseil des ministres et cautionnant le projet du TGV en pleine crise économique.
Le gouvernement a aussi cruellement manqué de courage et d’innovation dans la rédaction de sa première Loi de Finances ou dans son refus d’abroger le fameux article 475, qui permet à un violeur d’échapper à la prison s’il épouse sa victime. Enfin, l’Exécutif a fait trembler les démocrates de tous bords en se prononçant en faveur d’un art propre, en interdisant les spots publicitaires pour la loterie nationale à la télévision ou en faisant un amalgame dangereux entre tourisme de masse et tourisme sexuel.
Certes, il faut laisser le temps au temps. Le mandat de l’actuelle équipe gouvernementale court jusqu’en 2017. Elle aura donc largement la possibilité de se rattraper … ou de décevoir. En attendant, Abdelilah Benkirane aura quand même réussi une belle prouesse : imprimer un nouveau style, moins coincé et plus populaire, à la fonction de Chef de gouvernement. Au travail maintenant ! Driss Bennani
Ils ont gracié les salafistes
Février 2012. Trois idéologues salafistes retrouvent la liberté, après plus de huit ans d’emprisonnement pour des affaires liées au terrorisme et à l’extrémisme religieux. Une première victoire pour Mustafa Ramid, ministre de la Justice et ancien avocat des trois graciés. “J’ai proposé les noms des chioukh à Sa Majesté qui a accédé à ma requête”, a expliqué Ramid, qui regrette toutefois que le journaliste Rachid Niny ait été exclu de cette mesure. “Son nom figurait aussi sur la liste, mais Sa Majesté m’a personnellement expliqué que si Niny avait manqué de respect à la personne du roi, il l’aurait gracié. Or M. Niny a porté atteinte à des institutions de l’Etat. Il ne lui appartient donc pas de le gracier”, a notamment rapporté le ministre de la Justice.
Aujourd’hui, les chioukh salafistes essayent de s’intégrer dans le nouveau paysage politique, médiatique et associatif marocain. Ils n’excluent pas la création d’un parti politique ou d’une association pour défendre leurs intérêts et promouvoir leurs idées. Brrrr !
Commentaire