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    Le vrai but

    C'est quoi le but? C'est-à-dire le but des élections. Pourquoi le régime insiste tant sur la participation? Première réponse: il s'agit d'un vote-référundum pour valider des réformes aux yeux du reste du monde. «Voyez, le peuple m'aime et ne me dira jamais dégage.» Ceci pour l'extérieur. Pour l'intérieur? Dépolitiser définitivement la vie politique officielle. Le prochain Parlement est comme le précédent: il ne peut pas auditionner un ministre, sanctionner un programme, interroger un Premier ministre, questionner une politique étrangère, l'armée, ou avoir la main haute sur les réserves de change, les caisses noires et les budgets spéciaux.

    A cette impuissance qui dure depuis le dernier gribouillage de la Constitution, piétinée pour permettre un 3ème mandat, on va ajouter une plus grande misère technique: la prochaine assemblée ne va pas avoir de majorité. Le ministre de l'Intérieur a annoncé, avant-hier, ce premier résultat avant même que le peuple ne vote. Sans majorité, cette assemblée ne va même pas se poser la question de «à quoi sert une assemblée qui ne peut pas donner naissance à un gouvernement?» Du coup, on comprend le but technique de ce vote: montrer au monde que le peuple dit «oui» à son régime et neutraliser les tendances politiques internes par un Parlement sans poids lourds, représentant un peuple divisé par lui-même et que n'unit et ne réunit que le Régime. Le but est de bétonner la vie publique et dépolitiser la vie réelle. Ainsi, au bout d'un autre mandat de quatre ans, le régime s'en sortira jeune, vif, restauré et solide. Le prochain Parlement aura la responsabilité mais n'aura jamais eu le Pouvoir et aura offert ce sursis qu'ont vainement cherché les dictatures arabes qui sont tombées ou qui vont tomber.

    Le but est de neutraliser l'APN, par elle-même, comme on neutralise, dans le reste du pays, le maire par le chef de daïra. Le maire est accusé de tous les maux alors que c'est le chef de daïra ou le wali qui ont la décision. Le régime gagne ainsi un suris de quatre ans non en verrouillant la vie électorale, mais en l'ouvrant sur du vide.

    Du coup, on est tenté par un grand éclat de rire en écoutant les candidats promettre routes, villes, vies meilleures, écoutes, emplois et logements, eux qui pourront à peine se faire recevoir par un wali ou intervenir pour un retrait de permis. Le scénario aura réussi, à la fin, à vider la vie politique de tout son poids, dernier épisode de dévitalisation depuis l'ouverture des années 90, dernier moment de restitution de tous les pouvoirs au seul Pouvoir qui existe. Le pays sera un paradis du pluralisme inutile, de démocratie sans possibilité de dire non, sans se faire arrêter, et de réformes qui ne réforment que les acquis du peuple, pas ceux du régime.



    par Kamel Daoud


    Le Quotidien d'Oran

    " Celui qui passe devant une glace sans se reconnaitre, est capable de se calomnier sans s'en apercevoir "

  • #2
    ...neutraliser les tendances politiques internes par un Parlement sans poids lourds, représentant un peuple divisé par lui-même et que n'unit et ne réunit que le Régime.
    Intéressante analyse, c'est plus au moins le but de ces vingt partis créé en moins deux mois, diviser pour mieux régner. J’espère que les algériens ne tomberont pas dans ce piège et voteront en majorité pour deux ou trois partis d'opposition fort qui se battront pour un changement.

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