10 beaux Ipad pour allécher les électeurs, mais une belle infraction, voire deux belles infractions, à la loi électorale. Le ministre algérien des Travaux publics, Amar Ghoul, candidat et tête de liste de la coalition islamiste « Alliance Verte » dans la circonspection d’Alger, a décidé d’innover dans sa campagne électorale. Les voix des électeurs contre 10 tablettes Ipad. Sauf que l’entourloupe est illégale.
Depuis vendredi 27 avril, le candidat Amar Ghoul, 51 ans, ministre des Travaux publics et grand chef de projet de l’autoroute Est-Ouest dont la réalisation fait l’objet d’une instruction judiciaire pour corruption présumée, a acheté des bannières publicitaires dans la presse écrite et électronique pour lancer un concours national à destination de « tous les Algériens ».
Objet du concours : La confection d’une affiche dont le thème porte sur « L’amour de l’Algérie ».
Ipad
La date limite de participation est fixée au 4 mai, soit 6 jours avant la tenue des élections législatives du jeudi 10 mai.
Les 10 finalistes gagneront des tablettes Ipad, flambantes neuves.
Sur cette bannière, outre l’énoncé du concours, on peut voir l’affiche du ministre-candidat, sur fond vert, la main sur le cœur. Au candidat Ghoul, on lui donnerait le bon Dieu sans confession.
La publicité renvoie vers le profil Facebook d’Amar Ghoul sur lequel il fait sa campagne électorale. L’annonce du concours figure également sur le site officiel du candidat.
Amar Ghoul et son équipe n’ont pas expliqué pour quel usage seront destinées ces affiches, mais on devine bien que l’essentiel n’est pas dans le contenu. L’objectif est d’allécher les citoyens avec des Ipad et faire carton plein des électeurs.
Infraction
Question : le ministre a-t-il le droit de faire campagne par le biais d’une publicité dans la presse ?
Certes, la réclame est un concours et ne fait pas directement mention de son statut de candidat aux législatives. Il n’empêche que celle-ci tombe sur le coup de l’article 193 de la loi portant sur le régime électoral.
Celui-ci stipule que « l’utilisation d’un procédé publicitaire commercial à des fins de propagande durant la période électorale est interdite ». En clair, Amar Ghoul est en infraction avec la loi.
Interrogé par DNA, Mohamed Seddiki, président de la CNISEL (Commission nationale indépendante de surveillance des élections législatives), affirme que la démarche du candidat constitue une infraction à la loi, mais précise qu’il n’a pas encore pris connaissance de cette publicité.
« S’il y a une requête ou une plainte, nous saisirons immédiatement la justice, explique à DNA M. Seddiki. La loi interdit la publicité électorale sur tous les supports médiatiques. Nous avons déjà constaté que M. Amar Ghoul a commis une infraction en utilisant la construction de l’Autoroute dans son affiche, mais celle-ci a été retirée après que la commission ait saisi son staff de campagne. »
Double infraction
Par ailleurs, cette publicité dont on devine qu’elle vise à influencer les électeurs par le biais d'un concours et de plusieurs récompenses, est susceptible de tomber sous le coup de l’article 224 de la même loi électorale.
L’article 224 stipule que « quiconque, par des dons en argent ou en nature, par des promesses de faveur d’emplois publics ou privés ou d’autres avantages particuliers faits en vue d’influencer le vote d’un ou de plusieurs électeurs, aura obtenu ou tenté d’obtenir leur suffrage, soit directement, soit par l’entreprise d’un tiers ou aura par les mêmes moyens, déterminé ou tenté de déterminer un ou plusieurs d’entre eux à s’abstenir, est passible des peines prévues à l’article 25 de la loi relative à la lutte et à la prévention contre la corruption. »
L'article 25 de cette loi de 2006 prévoit des peines d’emprisonnement de 2 à 10 ans et une amende de 200 000 à 1 million de dinars.
L'autoroute Est-Ouest, des Ipad, décidément tous les moyens sont bons pour appâter les électeurs quitte à tordre le cou à la loi.
Amel Bouzidi - DNA.
Depuis vendredi 27 avril, le candidat Amar Ghoul, 51 ans, ministre des Travaux publics et grand chef de projet de l’autoroute Est-Ouest dont la réalisation fait l’objet d’une instruction judiciaire pour corruption présumée, a acheté des bannières publicitaires dans la presse écrite et électronique pour lancer un concours national à destination de « tous les Algériens ».
Objet du concours : La confection d’une affiche dont le thème porte sur « L’amour de l’Algérie ».
Ipad
La date limite de participation est fixée au 4 mai, soit 6 jours avant la tenue des élections législatives du jeudi 10 mai.
Les 10 finalistes gagneront des tablettes Ipad, flambantes neuves.
Sur cette bannière, outre l’énoncé du concours, on peut voir l’affiche du ministre-candidat, sur fond vert, la main sur le cœur. Au candidat Ghoul, on lui donnerait le bon Dieu sans confession.
La publicité renvoie vers le profil Facebook d’Amar Ghoul sur lequel il fait sa campagne électorale. L’annonce du concours figure également sur le site officiel du candidat.
Amar Ghoul et son équipe n’ont pas expliqué pour quel usage seront destinées ces affiches, mais on devine bien que l’essentiel n’est pas dans le contenu. L’objectif est d’allécher les citoyens avec des Ipad et faire carton plein des électeurs.
Infraction
Question : le ministre a-t-il le droit de faire campagne par le biais d’une publicité dans la presse ?
Certes, la réclame est un concours et ne fait pas directement mention de son statut de candidat aux législatives. Il n’empêche que celle-ci tombe sur le coup de l’article 193 de la loi portant sur le régime électoral.
Celui-ci stipule que « l’utilisation d’un procédé publicitaire commercial à des fins de propagande durant la période électorale est interdite ». En clair, Amar Ghoul est en infraction avec la loi.
Interrogé par DNA, Mohamed Seddiki, président de la CNISEL (Commission nationale indépendante de surveillance des élections législatives), affirme que la démarche du candidat constitue une infraction à la loi, mais précise qu’il n’a pas encore pris connaissance de cette publicité.
« S’il y a une requête ou une plainte, nous saisirons immédiatement la justice, explique à DNA M. Seddiki. La loi interdit la publicité électorale sur tous les supports médiatiques. Nous avons déjà constaté que M. Amar Ghoul a commis une infraction en utilisant la construction de l’Autoroute dans son affiche, mais celle-ci a été retirée après que la commission ait saisi son staff de campagne. »
Double infraction
Par ailleurs, cette publicité dont on devine qu’elle vise à influencer les électeurs par le biais d'un concours et de plusieurs récompenses, est susceptible de tomber sous le coup de l’article 224 de la même loi électorale.
L’article 224 stipule que « quiconque, par des dons en argent ou en nature, par des promesses de faveur d’emplois publics ou privés ou d’autres avantages particuliers faits en vue d’influencer le vote d’un ou de plusieurs électeurs, aura obtenu ou tenté d’obtenir leur suffrage, soit directement, soit par l’entreprise d’un tiers ou aura par les mêmes moyens, déterminé ou tenté de déterminer un ou plusieurs d’entre eux à s’abstenir, est passible des peines prévues à l’article 25 de la loi relative à la lutte et à la prévention contre la corruption. »
L'article 25 de cette loi de 2006 prévoit des peines d’emprisonnement de 2 à 10 ans et une amende de 200 000 à 1 million de dinars.
L'autoroute Est-Ouest, des Ipad, décidément tous les moyens sont bons pour appâter les électeurs quitte à tordre le cou à la loi.
Amel Bouzidi - DNA.
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