R.G. Landa
Academie des Sciences, Moscou
NB *This is the unedited paper as given at the Joensuu conference. An updated and edited version has been published in Sabour and Vikør, Ethnic encounter and culture change, Bergen/London 1997, 84-95. Please quote or refer only to the published article.*
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Les premiers Musulmans connus aux anciens russes étaient les Khazars, les Arabes et les Bulgars de Volga et de Cama. Les Khazars, ces nomades turcs, qui dominaient dans les steppes russes en VIII-X siècles, était le peuple multiconfessionel. L'élite gouvernante chez eux confessait judaïsme mais dans les masses populaires étaient répandu aussi l'Islam, le christianisme et même le paganisme. [1] Les contacts des Russes avec les Khazars étaient très intensifs.
Le premier géographe arabe, le persan Ibn Khordabêh, écrivit de "marchands slaves Ar-Rouss" qui fîmes le commerce dans le bassin de mers Noire et Caspienne en payant une dïme aux gouvernants Khazars. [2] Les trésors des pièces arabes d'argent dans le bassin de Dniepr témoignent que le commerce entre les Slaves et les Arabes par l'intermédiaire des Khazars commença pas plus tard que en VIII-e siècle.
Le troisième peuple musulman ayant des contacts très longs avec les anciens russes étaient les Bulgars de Cama qui adoptèrent l'islam en 921 en luttant centre les Khazars et en cherchant l'aide et protection du calife de Baghdad Muktadir. Ahmed Ibn Fadlan, secrétaire de l'ambassade du calife en Bulgarie, a témoigné qu'en ce pays vivaient, sauf les Bulgars, aussi les Russes, les Oguzes et les représentants des autres peuples turcs et finno-ougriens.
On peut admettre on supposer que le grand processus de la formation du peuple russe se commença au bord de Volga sur les territoires de Bulgarie et des régions voisines ou les Slaves se contactèrent et se mêlèrent avec les turcs et les peuples finno-ougriens de même que les effectifs de l'élite féodale russe s'enrichissaient par les apports des Scandinaves et des Byzantins. Ce n'est pas par hasard que les émissaires bulgars étaient en 987 les premiers propagateurs de l'Islam en Kiev. Après la chute de l'Etat Khazar (du "Kaganat") les territoires de la basse Volga étaient occupes par Khorezmiens. C'était le quatrième peuple musulman connu aux anciens russes.
En général le monde musulman de IX-ème et X-ème siècles était selon l'orientaliste et l'islamologue russe réputé Vassili Bartold "lié plus étroitement avec la Russie et la Byzance qu'avec l'Europe occidentale". [3] Quant à l'ancienne Russie ses contacts, ses rapport réciproques, sa coopération et interaction avec les musulmans de Bulgarie et des territoires contiguës à la Volga devenaient plus intensifs et mutuellement enrichissants après la chute du Kaganat Khazar. [4]
Les mêmes contacts et relations d'interaction les anciens russes avaient avec les nomades turcs dans les steppes du Sud contiguës à Don et Dniepr. Ces nomades - les Petchénégues, les Oguzes, les Kiptchaks - n'étaient pas encore Musulmans à l'époque. Mais leurs contacts et relations avec les anciens russes dans les temps preislamiques deviennent la base solide des rapports réciproques et de coopération mutuelle après l'Islam par tous ces peuples nomades.
Certainement dans les relations de ces peuples avec les Russes ont prédominé, comme partout, des guerres, des campagnes militaires, des luttes et des hostilités. L'histoire de tous les peuples du monde, trop plein des tristes exemples de telle sorte, est litteralement imprégné d'eux. Et chaque peuple est extraordinairement fier de ses faits d'armes, de ses exploits et mérites militaires, de ses victoires et conquêtes. Mais ces mérites et conquêtes en restant l'objet de la fierté nationale, du folklore et de la poésie populaire ainsi que l'apanage de l'idéologie nationaliste, ne déterminent pas en même temps le rôle véritable de tel ou tel peuple dans l'histoire de l'humanité.
Parce que ce rôle se détermine par les apports de chaque peuple dans le processus complique du développement de la culture, de la science, de l'économie, de technologie, de littérature, des arts, en bref du développement de la civilisation mondiale. C'est pourquoi je préfère traiter les questions de coopération et d'interaction des russes et Musulmans ne niant pas en même temps l'évidence des guerres, des luttes et des hostilités. Le rôle historique de ces guerres et ces luttes dépendait de leur influence (en général négative) sur le développement civilisationnel. Au contraire, l'échange d'expérience en domaine de l'économie et de technologie, le commerce, les échanges culturels, les actions communes dans les branches variées enrichirent décidément la vie des peuples dans toutes les époques.
Par exemple, les résultats des huit compagnes militaires de la Russie ancienne contre la Bulgarie de Volga sont oubliés aujourd'hui cependant que les historiens russes soulignent notamment l'importance du commerce de fourrure, de miel et de lin dans les relations de la Russie et de la Bulgarie avec le Khorezm ainsi que forte influence de production bulgare de cuir (surtout de bottes) sur les artisans et cordonniers russes. Les négociants bulgares jouaient le rôle d'intermédiaires dans les relations économiques entre la Russie ancienne et les musulmans de Khorezm, de l'Iran et du califat de Baghdad.
La conquête tataro-mongole en 1237-1240 incorpora la Russie ancienne dans l'Empire Mongole gigantesque et ensuite dans la Horde d'Or. La grande majorité des historiens russes apprécient la période de la domination tataro-mongole très négativement. Et pour cela il y a des raisons: dévastation des grandes territoires de la Russie ancienne, destruction des villes et villages nombreuses, les grandes pertes humaines et culturelles.
Mais existe aussi le point de vue des orientalistes sérieux comme Vassiliy Bartold qui souligne les aspects positives de la invasion tataro-mongole: absence des migrations de conquérants sur les terres russes et absence pratique de la colonisation tataro-mongole ici à la différence de terres bulgares, de Khorezm et de steppes du sud ou se formèrent la population essentiellement sur la base de mélanges des conquérants tataro-mongoles avec les Kiptchaks, les Oguzes et quelques autres habitants du Caucasie du Nord (les Alans, les Kasogs, etc.) et du bassin de la moyenne et basse Volga, en majorité - finno-ougriens.
Les autres aspects positives de la invasion tataro-mongole pour la Russie ancienne V. Bartold voit dans la conservation de la vie citadine, étrangère aux Mongoles et aux autres nomades, et dans la stabilité politique presque inexistante avant l'invasion. [5]
Notre théoricien renommé de l'eurasiatisme Lev Goumilliov note que dans le cadre de l'Empire Mongole gigantesque le commerce et les échanges culturels se développèrent à une vaste échelle de la Russie et du Moyen Orient jusqu'à la Chine et l'Asie Sud-Est. Les guerriers et les gardiens russes ainsi que les négociants et les artisans russes et bulgares ont été repandu dans tous les coins de l'Empire Mongol y compris la Chine, l'Asie Centrale, la Birmanie et l'île Java. Lev Goumiliov pense aussi que l'ethnie des anciens russes devient après la conquête tataro-mongole l'élément spécifique de la superethnie mongole très hétérogène.
La suite...
Academie des Sciences, Moscou
NB *This is the unedited paper as given at the Joensuu conference. An updated and edited version has been published in Sabour and Vikør, Ethnic encounter and culture change, Bergen/London 1997, 84-95. Please quote or refer only to the published article.*
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Les premiers Musulmans connus aux anciens russes étaient les Khazars, les Arabes et les Bulgars de Volga et de Cama. Les Khazars, ces nomades turcs, qui dominaient dans les steppes russes en VIII-X siècles, était le peuple multiconfessionel. L'élite gouvernante chez eux confessait judaïsme mais dans les masses populaires étaient répandu aussi l'Islam, le christianisme et même le paganisme. [1] Les contacts des Russes avec les Khazars étaient très intensifs.
Le premier géographe arabe, le persan Ibn Khordabêh, écrivit de "marchands slaves Ar-Rouss" qui fîmes le commerce dans le bassin de mers Noire et Caspienne en payant une dïme aux gouvernants Khazars. [2] Les trésors des pièces arabes d'argent dans le bassin de Dniepr témoignent que le commerce entre les Slaves et les Arabes par l'intermédiaire des Khazars commença pas plus tard que en VIII-e siècle.
Le troisième peuple musulman ayant des contacts très longs avec les anciens russes étaient les Bulgars de Cama qui adoptèrent l'islam en 921 en luttant centre les Khazars et en cherchant l'aide et protection du calife de Baghdad Muktadir. Ahmed Ibn Fadlan, secrétaire de l'ambassade du calife en Bulgarie, a témoigné qu'en ce pays vivaient, sauf les Bulgars, aussi les Russes, les Oguzes et les représentants des autres peuples turcs et finno-ougriens.
On peut admettre on supposer que le grand processus de la formation du peuple russe se commença au bord de Volga sur les territoires de Bulgarie et des régions voisines ou les Slaves se contactèrent et se mêlèrent avec les turcs et les peuples finno-ougriens de même que les effectifs de l'élite féodale russe s'enrichissaient par les apports des Scandinaves et des Byzantins. Ce n'est pas par hasard que les émissaires bulgars étaient en 987 les premiers propagateurs de l'Islam en Kiev. Après la chute de l'Etat Khazar (du "Kaganat") les territoires de la basse Volga étaient occupes par Khorezmiens. C'était le quatrième peuple musulman connu aux anciens russes.
En général le monde musulman de IX-ème et X-ème siècles était selon l'orientaliste et l'islamologue russe réputé Vassili Bartold "lié plus étroitement avec la Russie et la Byzance qu'avec l'Europe occidentale". [3] Quant à l'ancienne Russie ses contacts, ses rapport réciproques, sa coopération et interaction avec les musulmans de Bulgarie et des territoires contiguës à la Volga devenaient plus intensifs et mutuellement enrichissants après la chute du Kaganat Khazar. [4]
Les mêmes contacts et relations d'interaction les anciens russes avaient avec les nomades turcs dans les steppes du Sud contiguës à Don et Dniepr. Ces nomades - les Petchénégues, les Oguzes, les Kiptchaks - n'étaient pas encore Musulmans à l'époque. Mais leurs contacts et relations avec les anciens russes dans les temps preislamiques deviennent la base solide des rapports réciproques et de coopération mutuelle après l'Islam par tous ces peuples nomades.
Certainement dans les relations de ces peuples avec les Russes ont prédominé, comme partout, des guerres, des campagnes militaires, des luttes et des hostilités. L'histoire de tous les peuples du monde, trop plein des tristes exemples de telle sorte, est litteralement imprégné d'eux. Et chaque peuple est extraordinairement fier de ses faits d'armes, de ses exploits et mérites militaires, de ses victoires et conquêtes. Mais ces mérites et conquêtes en restant l'objet de la fierté nationale, du folklore et de la poésie populaire ainsi que l'apanage de l'idéologie nationaliste, ne déterminent pas en même temps le rôle véritable de tel ou tel peuple dans l'histoire de l'humanité.
Parce que ce rôle se détermine par les apports de chaque peuple dans le processus complique du développement de la culture, de la science, de l'économie, de technologie, de littérature, des arts, en bref du développement de la civilisation mondiale. C'est pourquoi je préfère traiter les questions de coopération et d'interaction des russes et Musulmans ne niant pas en même temps l'évidence des guerres, des luttes et des hostilités. Le rôle historique de ces guerres et ces luttes dépendait de leur influence (en général négative) sur le développement civilisationnel. Au contraire, l'échange d'expérience en domaine de l'économie et de technologie, le commerce, les échanges culturels, les actions communes dans les branches variées enrichirent décidément la vie des peuples dans toutes les époques.
Par exemple, les résultats des huit compagnes militaires de la Russie ancienne contre la Bulgarie de Volga sont oubliés aujourd'hui cependant que les historiens russes soulignent notamment l'importance du commerce de fourrure, de miel et de lin dans les relations de la Russie et de la Bulgarie avec le Khorezm ainsi que forte influence de production bulgare de cuir (surtout de bottes) sur les artisans et cordonniers russes. Les négociants bulgares jouaient le rôle d'intermédiaires dans les relations économiques entre la Russie ancienne et les musulmans de Khorezm, de l'Iran et du califat de Baghdad.
La conquête tataro-mongole en 1237-1240 incorpora la Russie ancienne dans l'Empire Mongole gigantesque et ensuite dans la Horde d'Or. La grande majorité des historiens russes apprécient la période de la domination tataro-mongole très négativement. Et pour cela il y a des raisons: dévastation des grandes territoires de la Russie ancienne, destruction des villes et villages nombreuses, les grandes pertes humaines et culturelles.
Mais existe aussi le point de vue des orientalistes sérieux comme Vassiliy Bartold qui souligne les aspects positives de la invasion tataro-mongole: absence des migrations de conquérants sur les terres russes et absence pratique de la colonisation tataro-mongole ici à la différence de terres bulgares, de Khorezm et de steppes du sud ou se formèrent la population essentiellement sur la base de mélanges des conquérants tataro-mongoles avec les Kiptchaks, les Oguzes et quelques autres habitants du Caucasie du Nord (les Alans, les Kasogs, etc.) et du bassin de la moyenne et basse Volga, en majorité - finno-ougriens.
Les autres aspects positives de la invasion tataro-mongole pour la Russie ancienne V. Bartold voit dans la conservation de la vie citadine, étrangère aux Mongoles et aux autres nomades, et dans la stabilité politique presque inexistante avant l'invasion. [5]
Notre théoricien renommé de l'eurasiatisme Lev Goumilliov note que dans le cadre de l'Empire Mongole gigantesque le commerce et les échanges culturels se développèrent à une vaste échelle de la Russie et du Moyen Orient jusqu'à la Chine et l'Asie Sud-Est. Les guerriers et les gardiens russes ainsi que les négociants et les artisans russes et bulgares ont été repandu dans tous les coins de l'Empire Mongol y compris la Chine, l'Asie Centrale, la Birmanie et l'île Java. Lev Goumiliov pense aussi que l'ethnie des anciens russes devient après la conquête tataro-mongole l'élément spécifique de la superethnie mongole très hétérogène.
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