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Pakistan - Etats Unis: Le temps de la réconciliation

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  • Pakistan - Etats Unis: Le temps de la réconciliation

    Non, les services secrets pakistanais n'ont pas caché Ben Laden. Au contraire, ils ont activement contribué à la lutte contre le terrorisme, écrit le quotidien conservateur The Nation. Les Américains, coupables de plusieurs bavures en 2011, devraient s'en rendre compte afin de favoriser le chemin de l'apaisement.

    Le premier anniversaire de la mort d'Oussama Ben Laden va susciter un débat aux Etats-Unis et au Pakistan et mettre ainsi en lumière les contradictions qui ont marqué des relations extrêmement complexes et tendues avec les Etats-Unis au cours de la dernière décennie. Le passage du temps a peut-être estompé la douleur, mais la colère et l'amertume sont toujours aussi vives et contribuent à renforcer les sentiments de fierté et de patriotisme au Pakistan.

    Cet anniversaire devrait coïncider avec la libération des trois veuves de Ben Laden, qui ont été expulsées vers l'Arabie Saoudite et ont déjà fourni un compte rendu détaillé de la manière dont l'ancien chef d'Al-Qaida semait ses poursuivants au Pakistan.

    L'année 2011 a été très mauvaise pour les relations américano-pakistanaises. Le 28 janvier, Raymond Davis, l'agent de la CIA que le président Obama appelait "notre diplomate à Islamabad" a abattu deux civils pakistanais à Lahore. De l'avis général, cet homme faisait partie d'un important contingent d'agents du renseignement qui avaient envahi le territoire pakistanais pour y créer des réseaux d'espionnage clandestins. L'opinion publique a vivement réagi quand il a été extirpé de sa prison de Lahore en vertu d'un principe de la loi coranique selon lequel il est possible, en cas d'homicide, de dédommager la famille du défunt.

    L'assaut lancé contre Ben Laden à Abbottabad par les Etats-Unis dans la nuit du 1er au 2 mai n'a fait qu'envenimer le sentiment latent d'animosité à leur égard.

    Et le 24 novembre, une attaque inexplicable des forces américaines contre le poste de contrôle de Salalah a tué 24 soldats pakistanais et en a blessé 13 autres. En représailles, le Pakistan a fini par fermer les voies d'approvisionnement de l'Otan en Afghanistan et ordonner aux Américains de se retirer de la base aérienne de Shamsi, utilisée par la CIA pour ses missions de drones.

    Quelle que soit la colère suscitée par ces attaques, il est urgent de calmer les esprits. Tout d'abord, les Etats-Unis ne doivent pas profiter du tumulte causé par le raid d'Abbottabad pour escamoter les réalités du terrain et prétendre que les services de sécurité pakistanais connaissaient le lieu où se cachait Ben Laden. Il est impossible, en effet, d'oublier les succès remportés par le Pakistan contre Al-Qaida au cours de la décennie écoulée et de perdre de vue le rôle essentiel que la coopération entre les services secrets des deux pays a joué dans la traque d'Oussama Ben Laden jusqu'à son dernier refuge.

    Des milliers de terroristes ont été capturés ou tués par les forces pakistanaises pendant cette période. Khaled Cheikh Mohammed, le présumé cerveau des attentats du 11 septembre, a été arrêté le 1er mars 2003 à Rawalpindi. Abou Faraj Al-Libbi, considéré comme le numéro trois d'Al-Qaida, a été capturé le 2 mai 2005 à Mardan [dans le nord du Pakistan]. Ces deux hommes ont fourni des informations qui ont mis les autorités sur la piste d'Oussama Ben Laden. Abu Zubaydah a été capturé le 28 mars 2002 à Faisalabad et Ramzi Ben Al-Shibh, l'un des cinq "terroristes les plus recherchés" par Washington, le 11 septembre de la même année à Karachi. Enfin, Umer Patek, le cerveau indonésien des attentats de Bali en 2002, a été arrêté à Abbottabad le 29 mars 2011.

    Bien que des millions de documents aient été scannés, les disques durs et CD-Roms récupérés par l'équipe des forces spéciales dans la résidence de Ben Laden à Abbottabad n'ont à ce jour fourni aucune preuve de la complicité du Pakistan. Ce fait indéniable devrait servir de point de départ à un processus de réconciliation entre les services de sécurité des deux pays.

    Courrier International
    la curiosité est un vilain défaut.
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