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Le voile islamique en Tunisie

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  • Le voile islamique en Tunisie

    TUNISIE - 18 juin 2006 - par RIDHA KÉFI

    La question du hijab fait à nouveau des vagues à l’université. Crise d’identité, regain de religiosité ou retour de l’islamisme ?

    Le 26 mai, à la faculté de droit et de sciences politiques de Tunis, des étudiantes sont empêchées par un agent de l’administration d’entrer dans la salle d’examen. À cause du hijab (« voile islamique ») couvrant leurs têtes et leurs épaules. Par peur de rater leur année universitaire, certaines obtempèrent. Les récalcitrantes sont conduites dans un bureau de l’administration. Il faudra l’intervention d’un groupe d’enseignants pour qu’elles soient autorisées à rejoindre leurs camarades. Plusieurs incidents du même genre ayant eu lieu au cours des dernières semaines, un mouvement de protestation se développe. Étudiants et enseignants islamistes, à nouveau très présents sur les campus, y participent, mais ils ne sont pas les seuls.
    Réagissant à ces incidents qualifiés de « précédents très graves », le Syndicat général de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique, affilié à l’Union générale tunisienne du travail, la centrale syndicale unique, publie le 30 mai un communiqué dénonçant le comportement « criminel » (sic) de l’agent administratif concerné et appelant les autorités à prendre des « mesures disciplinaires et légales ». Le lendemain, Mongia Abidi, la présidente de Femmes contre la torture en Tunisie, une association (non reconnue) proche des islamistes, demande à « toutes les forces libres » de « soutenir le droit des jeunes filles à choisir librement leur mode vestimentaire ». Les réactions outrées émanant de diverses organisations, d’intellectuels et de dignitaires religieux se multiplient.

    Au-delà des manipulations politico-religieuses, que dit la loi ? L’article 5 de la Constitution garantit l’inviolabilité de la personne humaine et la liberté de conscience. Il protège également le libre exercice des cultes. Mais le décret 108 promulgué en 1981, au temps d’Habib Bourguiba, interdit le port de l’allibas al-taifi (« l’habit sectaire ») dans les écoles et les établissements publics. Ce texte est donc jugé « anticonstitutionnel » par ses détracteurs. En 2002, l’Organisation mondiale contre la torture (OMCT) estimait même qu’il contribuait à « creuser l’écart entre les garçons et les filles » en entraînant l’exclusion scolaire de nombre de ces dernières. Affirmation manifestement fausse : toutes les statistiques montrent que les filles sont plus nombreuses que les garçons dans le système éducatif. Et surtout à l’université.

    Par ailleurs, si le hijab continue de poser problème, c’est parce qu’il n’est pas un mode vestimentaire comme un autre, mais le symbole d’un repli identitaire, d’un durcissement de la pratique religieuse musulmane. Il prend souvent le sens d’une conquête, d’un marquage territorial : il faut qu’il soit visible partout. Dans ces conditions, il est somme toute logique que, pour en limiter l’impact symbolique, les autorités en interdisent strictement le port dans les établissements publics.

    « Le hijab est un phénomène importé, étranger à nos traditions. Or nous rejetons toute forme de sectarisme, commentait Aboubaker Akhzouri, le ministre des Affaires religieuses, dans un entretien au quotidien indépendant Assabah, le 27 décembre 2005. Ce rejet s’étend naturellement au port de la horka blanche (habit porté par les hommes dans les pays du Golfe) et à celui de la barbe quand il prétend souligner « une appartenance bien déterminée », allusion aux abondantes pilosités arborées par les activistes islamistes. De manière générale, le ministre dénonce « l’influence du Machreq » sur le comportement religieux de certains de ses compatriotes, qui s’exerce par le biais de journaux et de chaînes satellitaires arabes .

    Dans une déclaration publiée en août 2003, les militantes de l’Association tunisienne des femmes démocrates (ATFD), peu suspectes d’allégeance au régime, exprimaient déjà leur « inquiétude » face aux progrès du hijab en Tunisie. Disparu depuis la fin des années 1950 dans sa forme traditionnelle, le voile a fait sa réapparition, trente ans plus tard, avec la montée de l’islamisme. À nouveau éliminé du paysage urbain, ou presque, au début des années 1990, il a fait son grand retour après les attentats du 11 septembre 2001 et l’intervention américaine en Irak. Devant ce phénomène totalement « étranger aux combats menés depuis la fin du XIXe siècle pour l’émancipation des musulmanes », l’ATFD s’en tient à un double refus : « ni répression ni acceptation », mais « compréhension » et mise en place de stratégies de défense contre « toute pensée hégémonique, d’où qu’elle vienne ».

    L’universitaire Sana Ben Achour confirme que les jeunes filles voilées sont de plus en plus nombreuses sur les campus, mais estime qu’elles sont encore loin d’être majoritaires, peut-être à cause de la répression dont elles sont l’objet. « J’essaie d’aider mes étudiantes à assumer leur liberté dans le strict respect de la loi, dit-elle. À celles qui sont voilées, je voudrais pouvoir expliquer que le voile n’est pas un signe de liberté, mais une marque de soumission. Mais la répression sans débat préalable est improductive, d’autant que le voile est souvent… dans la tête. Des filles comme des garçons. »

    Jeune afrique
    إِن تَنصُرُوا الله ينصُركُم الله، الوطن، الملك

  • #2
    Elles font ce qu'elles veulent Non mais après ils osent parler de liberté, laicité...

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    • #3
      La question du hijab fait à nouveau des vagues à l’université. Crise d’identité, regain de religiosité ou retour de l’islamisme ?

      Peut-être simplement du testing? Jusqu'à où pouvoir aller. Possible/Pas possible.

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      • #4
        Tant mieux

        Je suis contre le hidjab et j'ésprre l'être toute ma vie
        c'est un testing des islamiste pour le pouvoir tunisien
        aujourd'hui il demande ca et demain il demanderons plus
        les étudiantes lorsqu'elles ont commencées leurs études elles connaissaient les regles pas hidjab à la fac
        je ne comprend pas pourquoi aujourd'hui elles esseyent de violer cette regle
        si aujourd'hui les tunisiens cedent d'un brin demain il cederont de bien plus
        courage tunisiens on est avec vous

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        • #5
          Et aprés vous osez vous nommés démocrates

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          • #6
            le hidjab et le baillon, il n'y a pas loin de la coupe aux lèvres

            Je cite Mokam : "Je suis contre le hidjab et j'ésprre l'être toute ma vie
            c'est un testing des islamiste pour le pouvoir tunisien
            aujourd'hui il demande ca et demain il demanderons plus".

            Désolé, mais chaque fois que l'on me montre le hidjab, j'ai tendance à foncer dedans, non par son excentricité, mais à cause de ceux qui se cachent derrière.

            C'est vrai qu'une intello qui le porte, ça fait super-classe, mais le jour où on le lui mettra sur le museau, elle se dépêchera de demander l'asile politique.

            Porter le voile, c'est afficher sa préférence pour un Etat théocratique, et tourner le dos à la démocratie. Vous me direz, voyez l'Iran ils ont voté pour un système théocratique, et ils sont contents.

            Nous européens, j'y inclus bien sûr ceux qui ont nos valeurs et d'où qu'ils viennent, toute tendance confondue, nous sommes contre.

            Un homme ou une femme dans la rue, on ne veut pas dire : tiens, en voilà un ou une.

            Les musulmans, comme nous, avons le même Dieu. Alors, arrêtons de nous comporter comme des débiles. Dieu habille notre intérieur, l'extérieur relève de la pression sociale et elle n'a rien d'innocent.

            Bien entendu, pleinement d'accord avec Mokam.

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            • #7
              Porter le voile, c'est afficher sa préférence pour un Etat théocratique, et tourner le dos à la démocratie.
              Une affirmation complètement débile.

              Nous européens, j'y inclus bien sûr ceux qui ont nos valeurs et d'où qu'ils viennent, toute tendance confondue, nous sommes contre.
              "Tu ne seras agréé ni par les juifs ni par les chrétiens jusqu'à ce que tu lui suives"
              (Essai de traduction par mes propres moyens)
              Donc, pour ou contre, cela nous fait une belle jambe

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              • #8
                Joan que tu sois contre c'est ton droit, que l'Europe soit contre c'est aussi son droit, mais à ce que je sache la Tunisie n'est pas européenne ni chrétiénne et qu'elle fait partie du monde arabo-musulman, donc conclusion on lave le linge sale en famille. L'Europe fait ce qu'elle veut en Europe mais nous nous faisons ce que nous voulons en terre d'Islam

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                • #9
                  Kuchiki, je suis d'accord. Chacun fait ce qu'il veut chez lui. Mais l'Europe tend "à devenir le renard libre dans le poulailler libre", et elle commence à en payer le prix fort. L'Europe c'est un ensemble de valeurs dont le respect de la religion comme affaire de conscience, mais non comme norme sociale.

                  Que les théocraties musulmanes soient appréciées par ceux qui y vivent, je n'en doute pas, mais pour nous, non merci, on est passé par les guerres de religion et on n'a pas envie de remettre ça. Au nom de la religion les sunites et les shiites s'envoient à tour de rôle au Paradis et de manière expéditive.

                  Rien ne me sépare d'un musulman, sur nos valeurs, mais il ne faut pas que pour des raisons politico-religieuses on s'arrange pour éloigner les musulmans de nous.

                  Le voile, c'est la volonté clairement exprimée d'afficher sa religion partout. Regrouper les hommes en fonction de leur écurie, c'est inévitablement ouvrir la porte à des affrontements futurs. On parle de libanisation.

                  D'après ce que l'on peut voir et lire de ci et là, il y a une reprise en main progressive des musulmans par les fondamentalistes.

                  Les musulmans d'Europe sont des européens et nos frères quand ils ne nous renient pas. Chacun est en principe libre de choisir, mais faites attention ! La liberté est un bien précieux qui peut, faute d'inattention ou par je menfoutisme nous être ravi.

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                  • #10
                    le ministre dénonce « l’influence du Machreq » sur le comportement religieux de certains de ses compatriotes, qui s’exerce par le biais de journaux et de chaînes satellitaires arabes .
                    Ça par exemple … si leur ministère des affaires religieuses a le bon sens de dénoncer l’influence néfaste du machreq sur leur société alors je n’ai pas peur pour la Tunisie … … chapeau bas … c’est fou l’estime que vient de gagner le gouvernement Tunisien a mes yeux … de telles loi son pour ainsi dire inédites dans les pays Musulmans … ça dénote d’une grande clairvoyance et de courage … ce n’est pas le cas de l’Algérie la preuve ils nous ont dépassé !
                    Chacun est libre de porter le Hidjab ou de le manger … mais il doit rester au seuil des institutions publiques.
                    Ce n’est rien d’autre qu’une provocation … du testing pour voir comment réagira le gouvernement … j’espère que le gouvernement Tunisien prônera la plus grande fermeté qui s’impose avec les islamistes et ne fléchira pas !

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                    • #11
                      Chacun fait ce qu'il veut. Les étudiantes sont quand mème des adultes qui font ce qu'elles veulent. Mais la Tunisi n'est pas ce qu'on peut appeler une référence en matière de démocratie et de droits de l'homme.
                      @ Gironimo
                      En quoi es-ce que le voile est dérengeant? Et puis, le style véstimentaire est une affaire privée.
                      Dernière modification par absent, 24 juin 2006, 22h27.

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                      • #12
                        @aanis

                        En quoi es-ce que le voile est dérengeant? Et puis, le style véstimentaire est une affaire privée.
                        Non il ne me dérange pas moi mais la loi de certains pays l'interdit dans les lieux de travail et les écoles et je pense que c'est a juste titre
                        heu ... c'est tout sauf un style vestimentaire!

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                        • #13
                          Chaque être humain est libre de s'habiller comme il l'entend.
                          En Tunisie, j'ai été contre le fait qu'on interdise le port du voile sous prétexte qu'il vient du Machrek.La robe et les jeans aussi sont importés.
                          Le port du voile reste, à mon sens ,un effet de mode qui finira par disparaître.
                          Ce qui me dérange,c'est le forcing des islamistes qui veulent imposer par l'intimidation et parfois même par la force le port du voile dans les campus et surtout dans la société.

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                          • #14
                            Le port du voile reste, à mon sens ,un effet de mode qui finira par disparaître.
                            Non moumed, ce n'est pas une mode. C'est un acte politique traduisant une idéologie politique.

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                            • #15
                              Il y a certes des personnes qui adoptent cette tenue pour marquer leur idéologie mais la plupart agit par mimétisme .

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