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Kiev s'acharne contre Ioulia Timochenko

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  • Kiev s'acharne contre Ioulia Timochenko

    Le maintien en prison de l'ex-premier ministre empoisonne la préparation de l'Euro 2012 de football.

    Entre de mauvaises mains, la justice s'avère une arme redoutable. Ioulia Timochenko en fait l'amère expérience. En novembre, l'ancienne premier ministre et égérie de la «révolution orange» fêtera ses 52 ans. Peut-être dans la prison de Katchanovska, à Kharkov, une ville de l'est du pays, où elle est enfermée depuis déjà neuf mois, clouée au lit par une hernie discale qui nécessite une intervention chirurgicale sujette à polémique. Ioulia Timochenko pose ses conditions: se faire soigner par les médecins qu'elle aura elle-même choisis. La semaine dernière, après avoir été hospitalisée de force pendant vingt-quatre heures à l'hôpital de Kharkov, elle a entamé une grève de la faim pour protester contre les sévices qu'elle dit avoir subis, ligotée et frappée parce qu'elle se débattait. Que craint-elle? Selon l'un de ses proches, Grégory Nemyria, vice-président de sa formation politique Batkivchtchina (Patrie), «sans l'intérêt médiatique que cette affaire a soulevé en Europe, Ioulia aurait déjà été éliminée physiquement». En Ukraine, le meurtre, en 2000, du journaliste Gueorgui Gongadzé et l'empoisonnement, en 2004, de l'ancien président Viktor Iouchtchenko ont marqué les esprits. L'Ukraine n'est plus le far-west des années 1990, mais les méthodes expéditives n'y auraient pas totalement disparu. Le politologue Volodymyr Fesenko se veut plus mesuré: «L'entourage de Timochenko dramatise. Le véritable risque est qu'on instrumentalise son état de santé pour la discréditer.» Car le procès qui lui a valu d'être condamnée en octobre dernier à sept ans de prison n'a convaincu personne. «La télévision a montré la cellule VIP où elle est internée et la visite de médecins allemands pour entretenir son image de privilégiée, raconte Fesenko. Bien sûr, cela a indigné une partie de la population, mais, dans l'ensemble, l'opinion publique n'est pas dupe et comprend qu'il s'agit d'un règlement de comptes politique.» Le crime de Timochenko? Avoir conclu en 2009 avec la Russie un accord gazier jugé préjudiciable aux intérêts nationaux.

    Chasse aux sorcières

    L'acharnement du pouvoir a également choqué les capitales occidentales. Bien que la signature d'un accord d'association avec l'UE ait été suspendue, Kiev, a déclaré le premier ministre Mykola Azarov, se refuse à «une solution juridique» tant que Timochenko n'aura pas «admis sa culpabilité et exprimé des regrets». C'est mal connaître cette belle dame au caractère trempé dans de l'acier et qui, tout au long de son procès, a ostensiblement défié ses juges en les traitant de «groupe criminel organisé». Alors, le président et son clan se sont engagés dans une fuite en avant. L'affaire Timochenko ressemble à une poupée russe, où les procès s'emboîtent avec des chefs d'accusation de plus en plus impressionnistes. Puisant dans son passé trouble d'oligarque, les procureurs ont inculpé Timochenko d'utilisation frauduleuse de fonds publics lorsqu'elle dirigeait, en 1997, le groupe Systèmes Energétiques Unis, à l'époque principal fournisseur de gaz russe d'Ukraine. Abondance de délits ne nuisant pas, ils ont ouvert une troisième enquête sur sa possible implication dans l'assassinat en 1996 de Yevhen Chtcherban, un potentat de Donetsk, une ville de l'est du pays, bastion du président Ianoukovitch.

    Ioulia Timochenko n'est pas la seule victime de ce que les autorités présentent comme une lutte anticorruption, mais qui s'apparente à une chasse aux sorcières. Car force est de constater qu'en Ukraine, la justice est sélective et que les plus gros poissons se trouvent dans les rangs du parti de Timochenko. Trois de ses anciens ministres, dont celui de l'Intérieur, Iouri Loutsenko, sont eux aussi sous les verrous. Deux autres de ses proches (un ex-ministre de l'Économie et l'ancien gouverneur de la région de Kharkov) ont obtenu ou demandé l'asile politique à l'étranger. Au total, une douzaine de membres de Batkivchtchina sont déjà victimes de poursuites judiciaires.

    Monte-Cristo

    Mais pourquoi tant de haine? «L'affaire Timochenko, explique Volodymyr Fessenko, est un cocktail d'intérêts politiques et économiques saupoudré de psychologie». À l'approche des législatives d'octobre, Ioulia Timochenko donne la migraine au président Viktor Ianoukovitch et à sa formation, le Parti des régions. Trois points et demi seulement séparaient Ianoukovitch et Timochenko à la présidentielle de 2010. La popularité du Parti des régions est en berne et Batkivchtchina demeure jusqu'ici la seule force d'opposition en mesure de lui tenir tête. Grâce notamment au charisme, au machiavélisme et à l'impressionnante combativité de Timochenko. Et puis, poursuit Volodymyr Fessenko, «le président souffre du complexe du Maïdan» cette grande artère centrale de Kiev, haut lieu de la «révolution orange». «Un traumatisme qui a alimenté une paranoïa politique», confirme Gregory Nemyria. Imprévisible, Timochenko est «une menace existentielle pour le pouvoir». A-t-on voulu faire un exemple, comme l'affirme le journaliste Roman Tsupryk? Dans tous les cas, souligne Valery Chaly, directeur du centre d'études Razumkov, l'affaire Timochenko éclaire de manière spectaculaire «un mode de gouvernance hérité de l'époque soviétique et du capitalisme sauvage qui a suivi la chute de l'URSS. On a l'impression que le clan aujourd'hui au pouvoir est décidé à y rester en n'autorisant qu'une opposition de façade».

    Rien n'est joué. À l'approche de l'Euro 2012 (qui se déroulera en Ukraine et en Pologne), l'affaire fait mauvais effet. Certains au sein de l'équipe dirigeante en seraient conscients. Depuis sa cellule, Ioulia Timochenko, elle, a réussi deux exploits: redorer son blason, terni par ses querelles passées avec Viktor Iouchtchenko, et convaincre le chef du second parti d'opposition, Arseniy Yatsenyuk, de s'unir à sa formation aux élections d'octobre. Mais Yatsenyuk n'est pas l'irréductible Timochenko et, bien que réclamée par l'Union européenne, la libération de cette dernière terrorise le pouvoir. Car, explique un observateur, «Ianoukovitch et son entourage savent que même exilée, elle se vengerait. La connaissant, ce serait un remake du Comte de Monte-Cristo».

    L'accord gazier de 2009

    L'accord signé en 2009 par Ioulia Timochenko et Vladimir Poutine engage l'Ukraine à payer le gaz russe au prix du marché. Une «trahison» que l'on fait payer aujourd'hui à Timochenko sous le prétexte qu'elle n'a consulté personne avant de prendre cette décision. Malgré la ristourne de 30 % obtenue en avril 2010 par Ianoukovitch sur le prix du gaz en contrepartie d'une prolongation du bail de la base navale russe de Sébastopol jusqu'en 2042, Kiev, qui importe de Russie presque tout son gaz, le paye aujourd'hui plus de 400 dollars les 1000 mètres cubes. Soit presque aussi cher que l'Allemagne.

    Le Figaro
    la curiosité est un vilain défaut.

  • #2
    Le maintien en prison de l'ex-premier ministre empoisonne la préparation de l'Euro 2012 de football.
    il faut croire que Timochenko doit être encore en très bonne santé pour s'inquiéter de l'Euro 2012.
    la curiosité est un vilain défaut.

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    • #3
      Poutine ne rigole point.

      Cette femme est reputée agent us comme l'ex-mae de georgie.Yalta est sacrée pour les bolcheviks russes.

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      • #4
        Les révolutions colorées commencent à perdre leurs couleurs. De même que les printemps arabes commencent à perdre leurs fleurs.
        Écrire l’Histoire, c’est foutre la pagaille dans la Géographie...

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        • #5
          Avec Le Figaro, il faut remplacer les «bons »par les «mauvais » et les «méchants» par les «gentils» pour comprendre la vérité de leurs articles.
          Écrire l’Histoire, c’est foutre la pagaille dans la Géographie...

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          • #6
            Les revolutions ne sont pas toutes scientifiques.

            Restons heumbles et respectons les revolutions empiriques.

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            • #7
              l'Oligarque israelite est sous les verrous, il etait temps !

              l'Ukraine a deja laregement ete pillée par les doubles nationaux israelites, tout comme la Rissie des Khodorkovsky, Berzovky, Abramovitch et compagnie ...

              la valise ou le cerceuil, il n'y a que ceci qu'ils comprennent

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