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Selon une étude, l'anesthésie générale perturberait l'horloge interne du cerveau!

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  • Selon une étude, l'anesthésie générale perturberait l'horloge interne du cerveau!

    Selon une étude française, l'anesthésie générale perturberait l'horloge interne du cerveau!

    Comme un effet de décalage horaire, tout en restant sur place : c'est ce que produit une anesthésie générale. Une équipe strasbourgeoise de chercheurs de l'Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm) et du Centre national de la recherche scientifique (CNRS), qui publie dans Neuropsychopharmacology, vient d'en faire la démonstration chez le rat.

    L'anesthésie générale est un acte courant. Chaque année, 9 millions sont faites en France, soit près de 25 000 anesthésies générales par jour. Si aujourd'hui on sait limiter les effets secondaires graves de cet acte, il n'en va pas de même pour un certain nombre de ses conséquences désagréables. Beaucoup de patients se plaignent ainsi de troubles du sommeil, de céphalées, de troubles de l'attention, d'une fatigue inexpliquée ou d'une altération de l'humeur. Même lors d'anesthésies de courte durée (20 à 30 minutes), de tels troubles sont observés qui peuvent persister pendant plusieurs jours.

    Cependant, il n'était pas encore clairement établi si ces effets étaient entièrement imputables à l'anesthésie ou découlaient aussi de la chirurgie. Le fait que ces troubles étaient aussi décrits par des patients ayant eu une anesthésie générale sans geste chirurgical, lors d'un examen médical comme la coloscopie, était un argument en faveur de son implication propre.

    Lors de publications antérieures, l'équipe regroupée autour du docteur Laure Pain (Hôpitaux universitaires de Strasbourg) avait déjà avancé l'idée d'une perturbation par l'anesthésie des rythmes circadiens, ces horloges biologiques qui régulent l'alternance veille-sommeil sur une durée d'environ 24 heures. Chez les mammifères, ils dépendent d'un noyau situé dans l'hypothalamus et sont synchronisés par des stimuli environnementaux, principalement la lumière du jour.

    DÉSYNCHRONISÉ D'UNE HEURE

    Pour l'étude publiée dans Neuropsychopharmacology, l'équipe du docteur Pain a utilisé du propofol, l'un des médicaments les plus utilisés pour induire et maintenir une anesthésie. C'est un produit à élimination brève, qui permet un réveil rapide et donc adapté aux actes pratiqués sans hospitalisation. Le docteur Pain et ses collègues ont ainsi démontré qu'il existe une interaction réciproque entre la synchronisation circadienne et l'anesthésie générale.

    D'une part, la durée de l'anesthésie induite par une même dose de propofol varie selon le moment auquel est faite l'injection. D'autre part, une anesthésie d'une durée de 30 minutes avec le propofol provoque par elle-même un décalage de l'horloge biologique cérébrale. Pratiquée dans les deux heures qui précèdent ou qui suivent le moment de transition entre le repos et l'activité chez des rats, l'anesthésie entraîne un décalage d'une heure dans la répartition spontanée des activités et du repos du rat. Pour l'espèce humaine cela équivaudrait aux conséquences d'un vol Paris-New York.

    Démontré dans les conditions du laboratoire, cet effet de l'anesthésie générale sur l'horloge biologique cérébrale pourrait expliquer les difficultés temporaires de synchronisation de l'organisme sur l'heure locale qu'éprouvent des personnes ayant subi un tel acte médical et qui sont analogues à celles produites lors de voyages avec un décalage horaire. Peut-on contrebalancer de tels désagréments ? L'équipe du docteur Pain se propose de mener une étude équivalente sur l'efficacité préventive d'une exposition à la lumière de patients soumis ensuite à une anesthésie.

    - Le Monde
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