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Enquête sur l'attentat-suicide de Tamanrasset
Sept personnes, dont trois douaniers, arrêtées
le 06.05.12 | 10h00
Toujours en instruction, l’affaire relative à l’attentat kamikaze contre le groupement de la gendarmerie au centre de la ville de Tamanrasset, le 3 mars dernier, ayant fait 24 blessés, connaît un cheminement vraiment inattendu.
Selon des sources judiciaires, sept personnes sont déjà inculpées et mises sous mandat de dépôt, parmi elles, trois douaniers et un Targui algéro-malien. A en croire nos interlocuteurs, en examinant les pièces du véhicule des deux kamikazes, la police scientifique a retrouvé la boîte de vitesses de la Toyota un autre numéro de série. Les recherches auprès de cette marque d’automobile ont abouti à un résultat inattendu.La pièce appartient à un autre véhicule saisi par les services des Douanes de Ghardaïa, en raison de l’interdiction de l’importation des Toyota Station entre 2006 et 2007. Mieux, de nombreuses autres pièces récupérées sur les lieux de l’attentat se sont avérées être de la série d’avant 2010, année du moteur de la Toyota des kamikazes.
Que s’est-il donc passé ? Selon nos sources, des centaines de véhicules saisis par les douaniers sont parqués dans des entrepôts de l’administration douanière. Leur vente aux enchères étant interdite, ils sont laissés à l’abandon, suscitant la convoitise des uns et des autres. L’expertise réalisée par les services de sécurité et des mines aurait révélé un nombre important de pièces de ces Toyota Station, entre autres des carburateurs, des moteurs, des boîtes de vitesses, etc., qui auraient disparu de l’entrepôt.
Elles auraient été vendues sur le marché, et certaines seraient actuellement entre les mains des terroristes. L’affaire a provoqué un véritable séisme à Ghardaïa où les douaniers mis en cause, selon toujours nos interlocuteurs, rejettent une quelconque relation directe ou indirecte avec les terroristes.
En fait, en mettant les pièces de véhicules saisis sur le marché, ils ne pouvaient pas savoir qu’elles allaient atterrir entre les mains des terroristes. En attendant que la culpabilité des uns et des autres soit confirmée par des jugements, il y a lieu de s’interroger sur la responsabilité de l’administration douanière dans cette situation.
En effet, comment se fait-il que des véhicules saisis en bon état soient abandonnés durant des années dans des entrepôts à travers toutes les directions du sud du pays ? Il n’est pas exclu d’ailleurs que Ghardaïa soit l’exception, sachant qu’à Ouargla, plus de 450 Toyota sont saisies, à Bechar, plus de 170, sans compter celles d’Illizi. Quelle raison a motivé l’entreposage avec tous les risques de déperdition, de vol et de dégradation, au détriment de leur mise à disposition des services de sécurité, sachant que ces véhicules restent les plus performants en matière de poursuites dans le désert. Est-ce fait volontairement pour encourager les trafics ?
On n’en sait rien. Cependant, il est certain que ces véhicules tout-terrain, très prisés par les terroristes et les trafiquants, n’ont pas à être dans un entrepôt à la merci de n’importe quelle personne malveillante. En tout état de cause, l’enquête judiciaire sur ce trafic de pièces détachées se poursuit et il est probable qu’elle lèvera le voile sur d’autres ramifications ailleurs que dans les wilayas de Ghardaïa et de Tamanrasset.
Salima Tlemçani
El Watan
Sept personnes, dont trois douaniers, arrêtées
le 06.05.12 | 10h00
Toujours en instruction, l’affaire relative à l’attentat kamikaze contre le groupement de la gendarmerie au centre de la ville de Tamanrasset, le 3 mars dernier, ayant fait 24 blessés, connaît un cheminement vraiment inattendu.
Selon des sources judiciaires, sept personnes sont déjà inculpées et mises sous mandat de dépôt, parmi elles, trois douaniers et un Targui algéro-malien. A en croire nos interlocuteurs, en examinant les pièces du véhicule des deux kamikazes, la police scientifique a retrouvé la boîte de vitesses de la Toyota un autre numéro de série. Les recherches auprès de cette marque d’automobile ont abouti à un résultat inattendu.La pièce appartient à un autre véhicule saisi par les services des Douanes de Ghardaïa, en raison de l’interdiction de l’importation des Toyota Station entre 2006 et 2007. Mieux, de nombreuses autres pièces récupérées sur les lieux de l’attentat se sont avérées être de la série d’avant 2010, année du moteur de la Toyota des kamikazes.
Que s’est-il donc passé ? Selon nos sources, des centaines de véhicules saisis par les douaniers sont parqués dans des entrepôts de l’administration douanière. Leur vente aux enchères étant interdite, ils sont laissés à l’abandon, suscitant la convoitise des uns et des autres. L’expertise réalisée par les services de sécurité et des mines aurait révélé un nombre important de pièces de ces Toyota Station, entre autres des carburateurs, des moteurs, des boîtes de vitesses, etc., qui auraient disparu de l’entrepôt.
Elles auraient été vendues sur le marché, et certaines seraient actuellement entre les mains des terroristes. L’affaire a provoqué un véritable séisme à Ghardaïa où les douaniers mis en cause, selon toujours nos interlocuteurs, rejettent une quelconque relation directe ou indirecte avec les terroristes.
En fait, en mettant les pièces de véhicules saisis sur le marché, ils ne pouvaient pas savoir qu’elles allaient atterrir entre les mains des terroristes. En attendant que la culpabilité des uns et des autres soit confirmée par des jugements, il y a lieu de s’interroger sur la responsabilité de l’administration douanière dans cette situation.
En effet, comment se fait-il que des véhicules saisis en bon état soient abandonnés durant des années dans des entrepôts à travers toutes les directions du sud du pays ? Il n’est pas exclu d’ailleurs que Ghardaïa soit l’exception, sachant qu’à Ouargla, plus de 450 Toyota sont saisies, à Bechar, plus de 170, sans compter celles d’Illizi. Quelle raison a motivé l’entreposage avec tous les risques de déperdition, de vol et de dégradation, au détriment de leur mise à disposition des services de sécurité, sachant que ces véhicules restent les plus performants en matière de poursuites dans le désert. Est-ce fait volontairement pour encourager les trafics ?
On n’en sait rien. Cependant, il est certain que ces véhicules tout-terrain, très prisés par les terroristes et les trafiquants, n’ont pas à être dans un entrepôt à la merci de n’importe quelle personne malveillante. En tout état de cause, l’enquête judiciaire sur ce trafic de pièces détachées se poursuit et il est probable qu’elle lèvera le voile sur d’autres ramifications ailleurs que dans les wilayas de Ghardaïa et de Tamanrasset.
Salima Tlemçani
El Watan
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