Le spectre d’une chute brutale
Cette année de bruit et de fureur, cette année marquée comme jamais par le débat sur les révoltes justes et les apories nocives, cette année où certains peuples se sont trouvés pris en gage pour une histoire riche de tant d’espoirs que de présages funestes, cette année les algériens vont élire des députés « qui ne feront sans aucun doute que gérer leurs propre empire ». Un acte salvateur, comparable à la révolution de novembre 54 (dixit Bouteflika). Dans cette campagne sans relief, la peur de l’abstention devenue un souci par excellence pousse au paradoxe et aux déclarations ubuesques.
Stigmatisé par une représentation politique au sein d’un unanimisme et d’un marasme à l’origine de tous ses maux, l’algérien est passionne pour les élections d’ailleurs que celles qui se déplient chez lui. Les griefs sont durs, la réalité beaucoup plus.
Depuis longtemps déjà, l’Algérie ne cesse de traverser une crise de conscience et renvoie l’image d’une contrée en panne, dans l’incapacité de répondre aux attentes d’un peuple gagné par la désillusion alors qu’il aspire à une vie meilleur saine et transparente, à des medias publics proches de son quotidien. Il voudrait une gouvernance et un fonctionnement de ses institutions basé sur le dialogue favorables à ses choix et relèveraient des temps réels.
Depuis que sous d’autres cieux, certains peuples ont pris le courage de bousculé leurs destins, les algériens prennent conscience et sont tentés à des divers degrés animés par une volonté de recouvrir leur physique. En face, le pouvoir en place tente de s’adapter à cette nouvelle donne par des signes d’une ouverture illusoire déroule soigneusement les fils de sa préserve. Cependant, le principe est clair il faut faire plier sans rompre une population dupée sur laquelle il est difficile de maintenir une perpétuelle mainmise.
Hanté par le spectre d’une chute brutale, la logique du despote est de mourir dans son lit. Cette paranoïa propre à tous les dictateurs est le meilleur atout car il pousse les fideles à faire bloc autour de lui afin de sauver leur peau.
Arezki HAMOUDI
Détenu de la cause berbère des années 70
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