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Foot : A quoi sert un système de jeu?

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  • Foot : A quoi sert un système de jeu?

    On parle beaucoup des systèmes de jeux. Est si important que cela ? Les africains par exemple jouent plus intuitivement en mettant en avant leur décontraction, leur qualités physiques, …, les brésiliens leur samba foot, les italien le marquage individuel et la destruction des constructions adverses, certains, le marquage de zones, d’autres le marquage personnalisé (un pour un), …

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    C'est un «repère» décrivent souvent les entraîneurs, mais il n'est pas si important que le public l'imagine. «Le système n'est qu'un repère immédiat donné aux joueurs au moment où l'attaque se termine. Pour le reste, il ne sert à rien, résume notre consultant Angel Marcos. Les joueurs doivent savoir comment se replacer au moment de la perte du ballon. Mais le système n'est pas utilisable en soi si l'entraîneur n'a pas déterminé dans quelle zone il fallait récupérer le ballon et à quel endroit ou quel moment il fallait chercher à accélérer, ce que j'appelle l'idée directrice. En phase offensive, le système n'est d'aucun secours. C'est la liberté naturelle de l'équipe qui doit s'exprimer. Si on fait toujours la même chose, on ne va pas loin. Etre "bien en place", ça ne fait pas avancer, la France est en train d'en faire l'expérience. C'est l'animation qui compte.» Pour Jacques Santini, un système «est l'organisation de départ de l'équipe, que les joueurs doivent maintenir jusqu'au bout. Elle leur donne un objectif individuel et collectif à atteindre.» Dit par Raymond Domench : «Le système n'est pas l'essentiel de l'équipe. Il soutient l'équipe mais ce sont les joueurs qui font les différences.» C'est pourtant un domaine assez passionnel, car il contribue à donner aux équipes une griffe, une signature qui peut les ériger en références («un 4-4-2 à la bordelaise»).

    Comment définit-on un système? Nos consultants et Raymond Domenech sont quasiment unanimes. «Le système ne peut être choisi qu'en répondant à deux questions. Comment jouer cet adversaire ? A-t-on les joueurs pour évoluer de cette façon ?» expose Angel Marcos. Très pointilleux sur ce dernier point lors de son passage à la tête des Bleus, Jacques Santini précise qu'un «système de jeu, en sélection, pose la question des repères individuels d'un joueur par rapport au poste qu'il occupe en club». Willy Sagnol, qui se souvient sans doute du goût prononcé de Raymond Domenech pour le 3-5-2, a lancé l'autre jour : «Le sélectionneur ne doit pas choisir le système qui lui plaît, mais celui qui correspond le plus à ses joueurs.» Patrick Vieira en a fait récemment l'expérience. «Quand on conserve l'habitude de jouer à sa place, c'est plus facile. C'est moins évident à gérer quand on bouge d'une position à l'autre» constate celui qui a frôlé une Coupe du monde à une place de milieu droit. Dans la vie actuelle des Bleus, «c'est moi qui propose des solutions aux joueurs, expose Domenech, puis on discute pour que tout le monde soit d'accord, qu'il y ait un vrai équilibre entre ce que je dis et ce qu'ils aiment faire. Personne n'impose rien.» Mais il est rare que tout le monde soit content.
    Comment Raymond Domenech gère-t-il l'abondance? Le sélectionneur le répète à l'envi : il n'a que l'embarras du choix. «Les systèmes sont faits pour être testés et utilisés en fonction des équipes que nous rencontrons. Depuis deux ans, on n'a fait que ça, changer les systèmes. On a joué avec un attaquant, deux attaquants, avec meneur de jeu, sans... Dans toutes les formules, on a des références. Pour le Togo, Zidane n'est pas là. Mais l'idée n'est pas de dire : il n'est pas là, donc on change. L'idée, c'est de choisir la formule la plus efficace.» Il a cependant confessé trouver une vertu aux changements incessants. «Dans une situation un peu moins connue ou moins normalement maîtrisée, les joueurs sont obligés d'avoir plus de concentration. J'aime bien ça». Devant une défense à quatre, il est arrivé aux Bleus de jouer avec un à trois milieux récupérateurs, un à trois milieux offensifs, un à trois attaquants. L'équipe a déçu et donné quelques gages dans tout type de système.

    Un système impose-t-il quelque chose ou est-il réactif? «C'est un équilibre entre les deux, répond Raymond Domenech, moins outragé que d'autres à l'idée d'adapter son approche à l'adversaire. Il ne faut jamais négliger les points forts de l'adversaire, toujours avoir conscience de ses points faibles, mais aussi vouloir utiliser ses propres points forts et exploiter les points faibles de l'adversaire.» Jacques Santini décrit cette alternative en ces termes : «Certains entraîneurs peuvent surtout chercher à s'adapter à une situation, comme Guus Hiddink lors de Brésil-Australie (2-0)» et que «d'autres bâtissent les systèmes autour de leur leader ». C'est ce que fera Domenech s'il y a un après-Togo. «Zidane est un système à lui seul, a-t-il reconnu un jour, alors qu'il ne pensait jamais le revoir. Quand on a la chance de l'avoir avec soi, on fait en fonction de lui et on ne cherche rien d'autre.» Mais la France n'a pas qu'un leader. La tentation existe de s'appuyer sur Henry, qui aime jouer seul devant. Or, la France ne sait toujours pas si elle doit offrir une ou deux pointes à son capitaine. Le coach n'en fait pas un plat. «Ce n'est pas avec quatorze attaquants qu'on marque plus de buts, martèle-t-il. C'est quand on est bien répartis et quand chaque joueur est orienté pour aller marquer. On peut mettre six attaquants sur le terrain, mais si à chaque fois qu'ils prennent le ballon, ils font demi-tour, cela ne changera rien. Moi, je sais que toutes les possibilités sont ouvertes, au début du match, ou en cours de match, quand tout l'effectif est apte. J'ai des idées précises sur chaque manière de jouer les adversaires.»

    Qu'en pensent les joueurs? Ils marchent sur des oeufs quand la question leur est posée. Mais en interne, ils ont généralement beaucoup d'idées, en partie liées à leurs préférences individuelles, ceci expliquant en partie la rigidité des coaches. Zidane a bien osé dire que deux attaquants étaient «la bonne solution», mais il a dû jouer avec une pointe depuis son arrivée en Allemagne. Ceci ne l'a pas empêché de délivrer des ballons de but, accréditant l'idée que le nombre d'attaquants est seconde. Mikaël Silvestre constate que «la plupart des cadres évoluent dans les mêmes systèmes avec leur club» et que cela favorise la polyvalence de l'équipe. Il développe : «Nous sommes tous passés par les centres de formation. Nous avons tous la même vision du jeu, dans les grandes lignes. Pour le reste, on vit ensemble et on s'entraîne ensemble depuis assez longtemps pour pouvoir anticiper les actions des partenaires, devant soi, ou sur la même ligne.» Echaudés par 2002 et 2004, les joueurs trouvent quelque avantage à la situation actuelle. «Je n'ai aucune préférence, dit Vieira. Ce qui est bien, c'est de posséder plusieurs solutions et d'avoir le choix.» Malouda appuie : «C'est cette capacité d'adaptation qui fait la différence pendant les matches.» Et même entre les joueurs. «La capacité à s'adapter fait partie du bagage de tout international» rappelle Barthez.

    CONCLUSION
    La mise en place d'un système de jeu à géométrie invariable ne donnera pas à la France l'identité de jeu qui lui manque pour aller très loin. C'est la façon dont elle rééquilibrera ses tâches défensives et son besoin de surprendre l'adversaire dans sa surface qui peut l'aider. Un système de jeu est plus utile pour la première mission, maîtrisée par les Bleus, que pour la deuxième, où ils enchaînent les déceptions. La réponse doit être ailleurs. Raison de plus pour ne pas perturber tous leurs repères au gré des vents.

    Source : l’équipe
    Dernière modification par Adhrhar, 22 juin 2006, 10h00.
    Je suis père et fais de mon mieux au regard de cette citation :
    L'exemple, c'est tout ce qu'un père peut faire pour ses enfants. Thomas Mann
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