Le MUJAO, ce groupe affilié à al-Qaida au Maghreb islamique (AQMI) a fixé le prix de la libération saine et sauve des otages algériens et européens détenus au Mali, mais les analystes estiment que ses demandes ont peu de chances d'aboutir.
Le MUJAO (Jamat Tawhid Wal Jihad Fi Garbi Afriqqiya) veut obtenir 15 millions d'euros pour les sept diplomates algériens enlevés à Gao, 30 millions d'euros pour les deux travailleuses humanitaires enlevées en octobre dernier dans un camp de réfugiés sahraouis, et la libération des prisonniers détenus par l'Algérie et la Mauritanie, a fait savoir le porte-parole du groupe, Adnan Abou Walid, sur Radio Africa 1, jeudi 3 mai.
Si ces demandes ne sont pas satisfaites, a-t-il poursuivi, "nous envisagerons d'attaquer l'Algérie comme nous l'avons fait à Tamanrasset."
Mais les menaces du MUJAO de lancer une attaque terroriste contre l'Algérie sont en fait une indication de l'incapacité du groupe à mettre sa menace à exécution, a expliqué à Magharebia Hamadi Ould Dah, spécialiste des questions de sécurité.
"Cette menace est le reflet d'une très grande incapacité et d'un désespoir", a-t-il expliqué, ajoutant qu'il s'agit d'une tentative "de compenser le faible moral et les pertes militaires infligées par l'armée algérienne, qui a tué une vingtaine de terroristes fin avril".
"Les groupes terroristes ne manquent pas une occasion de s'en prendre à des cibles qu'ils estiment atteignables. Leur menace de mener maintenant des attaques pour obtenir la libération des otages signifie qu'ils ont désormais conscience qu'ils ne pourront jamais atteindre leurs objectifs par une action militaire", a-t-il expliqué.
L'analyste stratégique Hajj Ould Ibrahim a indiqué pour sa part qu'il "estime que la rançon demandée par ce groupe djihadiste est extrêmement exagérée".
"Les pays rejettent par principe le paiement de rançons à des groupes terroristes, parce que ces rançons leur donnent les moyens financiers d'acheter des armes plus sophistiquées et de recruter de nouveaux membres", a-t-il dit à Magharebia.
C'est la position officielle de l'Algérie et de la Mauritanie, a-t-il ajouté.
Et de poursuivre : "Je ne pense pas que les pays concernés paieront des rançons de cette importance à ce groupe terroriste."
Pour lui, il existe deux options : négocier une réduction de cette rançon, ou libérer les otages par la force.
Le journaliste mauritanien et éditorialiste de Taqadoumy, Hanevy Ould Dedah, reconnaît que le paiement d'une rançon enverrait un mauvais message.
Il a déclaré à Magharebia que ce paiement "pourrait encourager le groupe djihadiste à perpétrer de nouveaux enlèvements dans la mesure où ils généreraient des liquidités lui permettant de financer ses activités et de libérer ses prisonniers".
Il reconnaît que des exceptions ont été faites par le passé, comme dans le cas du gendarme mauritanien Ely Ould Moctar, qui avait été enlevé à Adel Bagrou dans l'est de la Mauritanie.
"Je pense que lorsque des considérations politiques contraignent la Mauritanie ou l'Algérie à payer une rançon ou à libérer des islamistes radicaux pour éviter tout embarras, elles d'y trouvent rien à redire", a-t-il ajouté.
Pour sa part, l'analyste Mohammed Naji Ould Ahmedu a expliqué que les demandes du MUJAO placent l'Algérie dans une situation particulièrement délicate. Il y a tout juste une semaine, le pays a organisé un séminaire du Maghreb confirmant le principe du "refus de paiement de rançons à des terroristes" et entérinant le "refus d'échanger des terroristes emprisonnés contre des otages".
"Les autorités algériennes ont à plusieurs reprises confirmé le principe du refus du paiement de rançons", a-t-il déclaré.
Il a mis en garde contre le fait que les enlèvements pour obtenir des rançons dans le Golfe d'Aden, dans l'Océan indien, au Sahel african et dans d'autres régions du monde "menacent la stabilité de ces régions et la sécurité internationale".
La réponse de l'Algérie déterminera la manière dont les autres pays auront à traiter ce phénomène à l'avenir, a conclu Ould Ahemdu.
Source: Magharebia
Le MUJAO (Jamat Tawhid Wal Jihad Fi Garbi Afriqqiya) veut obtenir 15 millions d'euros pour les sept diplomates algériens enlevés à Gao, 30 millions d'euros pour les deux travailleuses humanitaires enlevées en octobre dernier dans un camp de réfugiés sahraouis, et la libération des prisonniers détenus par l'Algérie et la Mauritanie, a fait savoir le porte-parole du groupe, Adnan Abou Walid, sur Radio Africa 1, jeudi 3 mai.
Si ces demandes ne sont pas satisfaites, a-t-il poursuivi, "nous envisagerons d'attaquer l'Algérie comme nous l'avons fait à Tamanrasset."
Mais les menaces du MUJAO de lancer une attaque terroriste contre l'Algérie sont en fait une indication de l'incapacité du groupe à mettre sa menace à exécution, a expliqué à Magharebia Hamadi Ould Dah, spécialiste des questions de sécurité.
"Cette menace est le reflet d'une très grande incapacité et d'un désespoir", a-t-il expliqué, ajoutant qu'il s'agit d'une tentative "de compenser le faible moral et les pertes militaires infligées par l'armée algérienne, qui a tué une vingtaine de terroristes fin avril".
"Les groupes terroristes ne manquent pas une occasion de s'en prendre à des cibles qu'ils estiment atteignables. Leur menace de mener maintenant des attaques pour obtenir la libération des otages signifie qu'ils ont désormais conscience qu'ils ne pourront jamais atteindre leurs objectifs par une action militaire", a-t-il expliqué.
L'analyste stratégique Hajj Ould Ibrahim a indiqué pour sa part qu'il "estime que la rançon demandée par ce groupe djihadiste est extrêmement exagérée".
"Les pays rejettent par principe le paiement de rançons à des groupes terroristes, parce que ces rançons leur donnent les moyens financiers d'acheter des armes plus sophistiquées et de recruter de nouveaux membres", a-t-il dit à Magharebia.
C'est la position officielle de l'Algérie et de la Mauritanie, a-t-il ajouté.
Et de poursuivre : "Je ne pense pas que les pays concernés paieront des rançons de cette importance à ce groupe terroriste."
Pour lui, il existe deux options : négocier une réduction de cette rançon, ou libérer les otages par la force.
Le journaliste mauritanien et éditorialiste de Taqadoumy, Hanevy Ould Dedah, reconnaît que le paiement d'une rançon enverrait un mauvais message.
Il a déclaré à Magharebia que ce paiement "pourrait encourager le groupe djihadiste à perpétrer de nouveaux enlèvements dans la mesure où ils généreraient des liquidités lui permettant de financer ses activités et de libérer ses prisonniers".
Il reconnaît que des exceptions ont été faites par le passé, comme dans le cas du gendarme mauritanien Ely Ould Moctar, qui avait été enlevé à Adel Bagrou dans l'est de la Mauritanie.
"Je pense que lorsque des considérations politiques contraignent la Mauritanie ou l'Algérie à payer une rançon ou à libérer des islamistes radicaux pour éviter tout embarras, elles d'y trouvent rien à redire", a-t-il ajouté.
Pour sa part, l'analyste Mohammed Naji Ould Ahmedu a expliqué que les demandes du MUJAO placent l'Algérie dans une situation particulièrement délicate. Il y a tout juste une semaine, le pays a organisé un séminaire du Maghreb confirmant le principe du "refus de paiement de rançons à des terroristes" et entérinant le "refus d'échanger des terroristes emprisonnés contre des otages".
"Les autorités algériennes ont à plusieurs reprises confirmé le principe du refus du paiement de rançons", a-t-il déclaré.
Il a mis en garde contre le fait que les enlèvements pour obtenir des rançons dans le Golfe d'Aden, dans l'Océan indien, au Sahel african et dans d'autres régions du monde "menacent la stabilité de ces régions et la sécurité internationale".
La réponse de l'Algérie déterminera la manière dont les autres pays auront à traiter ce phénomène à l'avenir, a conclu Ould Ahemdu.
Source: Magharebia
Commentaire