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Le rôle de la religion dans les campagnes électorales en Algérie

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  • Le rôle de la religion dans les campagnes électorales en Algérie

    A quelques jours seulement du scrutin législatif du 10 mai en Algérie, l'emploi de la religion dans le discours politique suscite la controverse.

    Les critiques accusent les partis islamistes algériens d'intégrer la religion dans les affaires politiques pour mieux attirer l'attention. La Commission nationale pour la surveillance des élections législatives (CNSEL) a rappelé à l’ordre les formations d’obédience islamiste au sujet de l’utilisation de l’Islam dans leurs campagnes électorales.

    "La loi sur les partis interdit l’instrumentalisation de la religion à des fins politiques", a indiqué aux journalistes le président de cette commission, Mohamed Seddiki, le 30 avril. Or, les membres de sa commission soupçonnent les islamistes de glisser des références religieuses dans leurs discours lors des réunions publiques.

    Une situation qui inquiète également le gouvernement. Le ministre des Affaires religieuses Bouabdellah Ghlamallah a demandé aux imams de ne pas s'impliquer dans les conflits politiques.

    "Nous mettons en garde contre de tels comportements, qui exploitent l'image de l'imam", a-t-il déclaré, demandant par ailleurs des rapports quotidiens sur les dépassements enregistrés aussi bien par les partis politiques que par les imams.

    Le syndicat des imams a pour sa part fait connaître ses premières réactions dans un communiqué publié le 20 avril, dans lequel il appelle les leaders religieux à rester "neutres" et à maintenir les lieux saints à l'écart des débats politiques.

    Mais les partis concernés rejettent ces accusations. Lors d'une conférence de presse organisée le 2 mai à Alger, Abdelmadjid Menasra, président du Front pour le changement, un parti d'obédience islamiste, a dénoncé ceux qui utilisent des propos alarmistes : "Des hommes politiques mettent en garde le peuple contre une victoire des formations islamistes. Une victoire, disent‑ils, qui va plonger le pays dans un bain de sang comme dans les années 1990", a-t-il déclaré.

    Il a tenu à rassurer sur le fait que "l'Islam n'est pas une menace. D’ailleurs, la constitution et les lois du pays n’interdisent pas aux partis de parler de l’Islam dans leur programme. C’est l‘utilisation de la religion à des fins politiciennes qui est interdite."

    Pour lui, les Islamistes sont "la cible d’une campagne de dénigrement visant à les discréditer aux yeux du public".

    Même son de cloche chez Bouguerra Soltani, le secrétaire général du Mouvement pour une société de la paix (MSP), qui réfute les commentaires formulés par la commission des élections concernant l'utilisation d'un langage religieux lors de ses réunions de campagne.

    "Notre discours se base sur le triptyque : nationalisme, Islam et développement", a-t-il souligné le 24 avril lors d'une conférence de presse.

    Pour se défendre contre les critiques formulées par la commission de surveillance concernant l’utilisation de l’Islam à des fins politiciennes, Abdellah Djabalah, président du Front pour la justice et le développement (FJD), s’en est pris le 29 avril aux partis laïcs. "Ils ont ruiné et appauvri le peuple algérien. Les Algériens ont droit à une vie meilleure fondée sur la justice et le développement que mon [parti] entend concrétiser", a-t-il déclaré lors d'une réunion à Oran.

    Et Djaballah de poursuivre en affirmant que "c’est l’Islam qui a doté la ville de Médine et le monde de sa première constitution, il y a plus de quatorze siècles."

    Rappelant que les imams avaient été impliqués dans la campagne anti-boycott en faveur de cette élection, il souligne que des sanctions sont prévues contre ceux qui donneront des consignes de vote pour tel ou tel parti.

    Dans la rue algérienne, nombreux sont ceux qui estiment que le discours religieux doit rester éloigné de la politique.

    "Nous avons payé un prix très cher durant les années 1990", a commenté Adam Houdri, étudiant en médecine. "Le discours religieux extrémiste proposé par le Front islamique du salut avait plongé le pays dans un bain de sang. Nous ne voulons pas revivre ce cauchemar."

    Pour Karima Soltani, fonctionnaire, l’Algérie est un pays musulman, et le recours au discours religieux pour convaincre les électeurs n’aboutira à rien.

    "Ce qu'attend le peuple, ce sont des propositions concrètes qui conduisent à l’évolution du pouvoir d’achat et à l’amélioration de son quotidien", ajoute-t-elle.

    Source: Magharebia
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